Dans le merveilleux monde du Neo Metal, le nom "DROWNING POOL" fait un peu office de "must" parmi la plèbe. Fier représentant d’un genre qui a été tourné en ridicule à maintes et maintes reprises, les gars ne sont complexés pour autant. Nommé d’après le film du même nom de 1975 (avec Paul Newman) qui lui-même est inspiré du roman du même nom, le groupe a été formé à Dallas, au Texas, en 1996.

À la base, DROWNING POOL était un trio qui ne faisait que de la musique instrumentale et était composé du guitariste C.J. Pierce, du batteur Mile Luce et du bassiste Stevie Benton. Ce n’est que trois ans plus tard que déboule le chanteur Dave Williams. L’enregistrement d’une démo est fait quelque temps plus tard et les gars tournent dans les bars et les festivals plutôt rapidement. Il faut se rappeler qu’à cette époque, le style est tout nouveau et la demande est bien là. SEVENDUST, HED P.E., KITTIE et même le célèbre KORN s’intéressent rapidement à nos amis. Les tournées s’enchaînent rapidement, et les stations de radio commencent à s’intéresser également au groupe. Malgré leur pauvre démo, les gars ont déjà une réputation et un bon regroupement de fans.

C’est finalement Wind-Up Records qui les signe afin de produire un album avec Jay Baumgardner. Les gars travaillent fort, travaillent bien, mais la plupart des titres sont déjà bien en place. Les Américains avaient testé les morceaux auparavant et savaient à quel point c’était du lourd. C’est finalement pendant l’enregistrement du titre "Sinner" qu’on leur suggère de nommer l’album d’après cette chanson.

Alors, cette superbe galette ? Est-ce que "Sinner" est bel et bien un classique dans le Neo Metal ? Je dirais que oui. Pour l’amateur du genre. Car DROWNING POOL joue du Nü Metal totalement décomplexé, aucunement forcé. Ils aiment le style, et ça paraît. Si des groupes ont joué les opportunistes et ont surfé sur la mode du moment, nos Américains n’ont aucune gêne de jouer un mur de riffs aucunement complexe, de crier des "Yeah!" et des "OUUUH!" à tout va. Les gars misent sur l’émotion, sur la passion du moment. C’est ça le Neo Metal, il faut viser dans le mille, être direct, atteindre la fibre émotionnelle primaire. Ne pas chercher à viser la haute voltige. Et DROWNING POOL y arrive à la perfection.

Au niveau des titres, on retrouve le "Mega-Supra-Giga-Hit" que tout le monde sur Terre (et sur Mars) a entendu : "Bodies". Il y a le second en termes de popularité, "Tear Away", que le groupe interprétera en live lors de Wrestlemania 18 de la WWE. Le grand spectacle étant carrément LE plus gros événement annuel de l’organisation, on ne peut que s’imaginer à quel point la visibilité a été immense pour eux.

La chanson-titre envoie également du lourd, tout comme "All Over Me" et son refrain entêtant qui reste collé dans le crâne. Les gars ont la capacité de faire des refrains répétés qui est à la limite du trop-plein, mais c’est tellement entraînant qu’on se laisse prendre au jeu (contrairement aux titres des premiers albums de SALIVA). Les derniers morceaux terminant la galette atteignent moins la cible, ce qui explique l’étoile en moins. Et pour les petits curieux se demandant qu’elles sont les paroles à l’envers sur le derniers morceau, "Sermon" ; il s’agit simplement d’une partie du morceau, mais jouée à l’envers. Une espèce d’hommage aux anciens groupes qui avait mis ce genre de pratique en place selon eux. Cette petite variation musicale aura un avantage : leur donner encore davantage de popularité. Les journaux à potins reprennent l’affaire et l’Amérique puritaine y voit encore le Démon.

C’est donc vous dire la popularité du groupe en seulement un an. Tellement populaire, que les gars sont conviés par le "seigneur des ténèbres" himself. Non, je ne parle pas de Undertaker, mais bien d’Ozzy Osbourne pour jouer sur son Ozzfest. Il y a même Dragonball Z qui s’intéresse à eux et met trois de leurs titres sur leur "soundtrack". Les possibilités semblent infinies pour DROWNING POOL. On dirait que rien ne peut les arrêter.

Et pourtant.

Le 14 août 2002, à seulement trente ans, Dave Williams est retrouvé mort dans l’autobus de tournée du groupe. La raison du décès est une cardiomyopathie, une condition qui empêche le cœur de pomper le sang correctement. La maladie n’avait évidemment jamais été décelée chez Williams. Le groupe est bien sûr sous le choc.

Les gars prennent le temps d’absorber la nouvelle et de faire leur deuil. En 2003, Jason Jones est nommé remplaçant et les gars vont tenter de réitérer le tour de force de "Sinner". Mission réussie ? À suivre.

Morceau classique : "Bodies".

Morceau préféré : "Sinner".