L’histoire de "Full Circle" est marquée par un contexte tragique. Après la sortie de leur premier album "Sinner" en 2001, le groupe a connu un succès fulgurant grâce à leur "Single" emblématique "Bodies". "Sky Was The Limit" pour DROWNING POOL. Rarement un groupe n’avait aussi rapidement atteint les sommets. Cependant, le chanteur original, Dave Williams, est tragiquement décédé peu de temps après la sortie du disque, plongeant le groupe dans le deuil et ses fans dans l’incertitude quant à leur avenir.

Après avoir recruté un nouveau chanteur, les gars sortent un nouvel album qui ne réussit pas à convaincre malgré une qualité d’écriture indéniable. La magie des débuts était visiblement passée. Malgré ces difficultés et le départ du chanteur après seulement un essai, les fans gardaient espoirs que "Full Circle" allait marquer un retour triomphal pour le groupe.

Malheureusement, avant même la présence de "Full Circle" dans les bacs, les controverses débutent. En pleine entrevue, il est expliqué au groupe que les soldats à Guantanamo utilisent "Bodies" comme méthode de torture en laissant le "tube" tourner en boucle. Les membres répondent qu’ils sont fiers de soutenir les soldats et que leur musique peut-être utilisée comme ils veulent. Peu de temps après, le groupe se rétracte concernant les méthodes de tortures et tempéra ses propos.

Mais quelques semaines plus tard, "Soldiers", le premier extrait du 3e essai de DROWNING POOL a pour thématique… les soldats. C’est sans compter sur le groupe qui dédit la nouvelle galette à tous les militaires américains. Bien sûr, il y a une différence majeure entre soutenir les soldats et servir les méthodes de tortures, mais disons simplement que les gars semblent avoir profité de la controverse pour se faire de la pub.

D’ailleurs, parlons-en de ce "cercle parfait" : il ne parvient pas à concrétiser une quelconque lueur d’espoir à laquelle les fans s’accrochaient. L’album souffre d’un manque d’originalité certain et possède une formule musicale ultra-prévisible. Les riffs de guitare sont génériques et dépourvus de créativité. Les paroles manquent de profondeur et de substance. On a l’impression d’entendre une pâle imitation de leur propre travail. Comme si leur emblématique chanteur était parti avec le talent des gars.

Les titres de "Full Circle" semblent se fondre les uns dans les autres sans réellement se distinguer. Le groupe semble avoir perdu son énergie et sa passion, et cela se ressent sur l’ensemble de la galette. On ne peut s’empêcher de penser que DROWNING POOL est en pilotage automatique, répétant les mêmes formules sans prendre de risques ou d’explorer de nouvelles directions musicales.

De plus, la production est franchement décevante. Les instruments semblent étouffés et manquent de clarté, ce qui nuit à la puissance et l’impact des chansons : un comble pour du Neo-Metal, genre misant sur l’émotion. L’ensemble sonne terne et sans vie, bien loin de l’explosivité que l’on pouvait s’attendre de DROWNING POOL.

Loin de l’aura rebelle et parfois provocatrice de "Sinner", le 3e essai semble égaré et sans véritable identité : exactement comme le nouveau chanteur d’ailleurs. Le groupe tente de recréer le passé sans parvenir à capturer l’essence de ce qui rendait le groupe unique. Peut-être que les membres auraient dû prendre plus de temps.

"Full Circle" est un retour décevant pour un groupe qui manque véritablement de passion. Malgré les circonstances tragiques entourant sa création, cet album ne parvient pas à rendre hommage à l’héritage de Dave Williams et laisse un goût amer aux fans qui espéraient un renouveau réussi pour le groupe qui a livré "Bodies".

Morceau préféré : "Reason I’m Alive".