"Strike A Nerve" fut le tout dernier album à être enregistré avec le vocaliste Jasen Moreno avant son départ vers d’autres cieux en 2023. Je trouvais cette décision bien dommage, car il s’agissait de la troisième galette de suite à être enregistrée avec ce chanteur. C’était un record chez ce groupe qui a connu une série instable de vocalistes depuis le départ du regretté Dave Williams. J’avais d’ailleurs abordé le sujet avec un ami il n’y a pas si longtemps. Nous en étions venus à la conclusion qu’il n’y aura vraisemblablement jamais de chanteur stable au sein de DROWNING POOL, la mort de Dave ayant laissé un trop grand vide.

Revenons à nos moutons.

Il aura fallu aux Américains sept longues années afin d’accoucher du septième album (visiblement, le chiffre sept est partout), leur plus longue disette en carrière. Malgré tout, dès les premières écoutes, nous sommes rapidement en terrain connu. En effet : "Strike A Nerve" ressemble à s’y méprendre à "Hellelujah". Les différences sont minimes, les habitués du genre ne sont ni surpris ni dépaysés.

La voix de Moreno a conservé ses capacités limitées, basculant vers le nasillarde de façon exceptionnelle. "Everybody But You" est l’exemple parfait de passage où le chant est mis de l’avant alors que le reste des instruments sont mis au rancart. Les touches Techno et une boîte de rythme font le travail à la place des gratteux. Ce titre marque l’un des seuls changements dans la structure musicale, car les gars restent fidèles aux codes du Neo Metal. On y retrouve donc un mur de guitare, une batterie qui frappe et une basse bien claquante. Malheureusement, lorsque l’on est trop conventionnel, tout ça relève du déjà-vu.

Et c’est un peu le problème.

La prise de risque est au final minimale. Je pourrais donc arrêter la chronique directement ici et vous seriez à quoi vous en tenir : c’est sympa, on passe un bon moment, mais on a déjà connu bien mieux.

Le bilan est mitigé : c'est la suite logique d'"Hellelujah", avec un son lisse qui adore plaire à monsieur/madame tout le monde. Dommage, car parmi les trois albums "featuring" Jasen Moreno, c’est "Resilience" que j’aime le plus. Il était plus mordant, plus rentre-dedans, avec un Moreno qui variait les vocaux. Ici, il n’y a rien.

Pire, Jasen quitte le navire quelques années plus tard, comme quoi la malédiction du changement de vocaliste se poursuit. Heureusement, pour la première fois dans l’histoire du groupe, un retour se fera avec Ryan McCombs qui revient au bercail tout en continuant son travail chez SOIL. Un prochain album qui pourrait, ne sait-on jamais, être une bonne surprise. Dans sept ans peut-être ?

Morceau préféré : "Strike A Nerve".