"Exinction(s)" remontant à l’ère ante COVID (2018), certains en étaient venus à se demander ce que devenait les natifs de Boston depuis toutes ces années…
Il va sans dire que comme tout le monde, le groupe a trinqué : tournée australienne annulée, départ du batteur Nick Pierce en 2022 remplacé ici par Mick Justian (pas crédité pour autant), remplacement de Ken Susi, membre fondateur d’UNEARTH par Peter Layman à la guitare rythmique (une officialisation depuis sa mise en retrait de plusieurs mois). Ce dernier n’est toutefois pas crédité sur cet opus ! C’est un peu flou cette histoire et impossible de tout comprendre mais il faut noter que Mick Justian était derrière les fûts sur les deuxième et troisième albums des Américains (accessoirement mes deux préférés du combo, je dis cela, je dis rien !). Ayant eu enfin l’excellente idée de revenir travailler avec Will Putney (FIT FOR AN AUTOPSY) en tant que producteur, tous les voyants sont au vert !

C’est donc sans doute la raison pour laquelle, une nouvelle fois, le Metalcore de UNEARTH lorgne grandement vers le Deathcore. Trevor Phipps délivre une superbe partition côté growl et ne ménage pas ses efforts. 100 % "sans chant clair" les ami(e)s ! La palette de son chant est vraiment intéressante car très variée ("Into The Abyss" vs "Dawn Of The Militant" notamment). Le côté Metalcore est vraiment retrouvé avec "Invictus" surtout et un peu avec "Mother Betrayal". Autour de cela, c’est chaud, catchy et plutôt féroce ! Y a plus de saisons ma bonne dame !
Moshparts et headbanging de furieux au programme : personne ne pourra résister à "Dawn Of The Militant" ! Trevor y hurle comme un vrai malade, on dirait que sa voix va dérailler tellement il s’époumone ! Bienvenue aux blasts et aux breaks en tous genres, au service de la mélodie Metalcore : "Call Of Existence" et ce tapping qui fonctionne bien par exemple. Ce sont pourtant les soli bien mélodieux ("Into The Abyss", "The Wretched; The Ruinous"…) qui viennent donner ce sentiment de légèreté en parfaite harmonie du chant testostéroné délivré tout au long de cet album. Il est même malin de savourer des sonorités presque plus Heavy Rock sur un "Broken Arrow" qui illustre bien cette volonté de balayer tout le spectre musical qu’affectionnent les membres du groupe.
"The Wretched; The Ruinous" est un album énergique et ultra agréable voire recommandable car il propose un Metalcore gorgé de références et d’influences, au bénéfice des plus nombreux. Le petit côté un poil IN FLAMESien de "Theaters Of War" permet ainsi de finir plus que jamais cet opus sur un dernier argument encourageant.

Le format UNEARTH désormais classique est bien respecté : trente-six minutes pour dix titres et un interlude d’une trentaine de secondes, pas question de faire aussi efficace et "in your face" que ce "The Wretched; The Ruinous" ! Trois minutes en moyenne, efficace et sans fioriture.
Inutile de vous écrire donc qu’avec l’arrivée d’un second gratteux, il est possible de s’attendre à une véritable reprise de position au sommet du genre si UNEARTH se donne les moyens de construire dans la durée. Il s’agit là d’un nouveau chapitre assez excitant dans la carrière du combo qui doit maintenant s’attacher à proposer un contenu avec des compositions plus homogènes pour soigner encore davantage une identité à renforcer face à la concurrence. Le Metalcore est un monde aussi délaissé qu’exigeant pour y survivre, UNEARTH avec ce huitième album prouve qu’il faudra poursuivre à composer avec lui à l’échelle mondiale.
Un album réussi pour un groupe toujours aussi plaisant.

Note réelle : 3,5/5, arrondie à l’inférieur, faute d’un titre vraiment marquant.

Top : "Dawn Of The Militant", "Broken Arrow", "Invictus".