Quelque part, j’ai toujours trouvé injuste le sort réservé aux grands travailleurs. Vous savez, ceux qui bossent dur pour en arriver souvent à très peu de reconnaissance de la part du grand public. Au hockey, ce sont les gars qui vont chercher la rondelle dans le coin de la patinoire. Dans les tours à bureaux, c’est les concierges qui se chargent de l’entretien de nos locaux. Il y a aussi le garagiste qui entretient nos véhicules. Cette dernière pensée me rappelle d’ailleurs que je n’ai pas fait faire mon changement d’huile à mon moteur il y a un bail déjà (je n’y connais vraiment rien en mécanique). Je tergiverse. En somme, je pense simplement que le respect que l’on a pour les métiers manuels, ceux demandant un peu moins de scolarisation, n'est pas aussi grand qu’il devrait l’être.

Et c’est à ce moment que je fais un merveilleux parallèle avec le monde musical, plus précisément avec SALIVA. Le groupe en est un de seconde zone. C’est un fait avéré. Ils font partie d’un genre que les trois quarts des Metalleux détestent. Pour plusieurs, le Neo Metal est à notre musique ce que le Big Mac est à la haute gastronomie. Si vous n’avez pas fait attention, vous avez probablement raté SALIVA et n’avez aucune idée de qui sont nos valeureux soldats. Seul le single "Superstar" peut vous rappeler vaguement quelque chose (et particulièrement une course dans un film bien connu).

Seulement voilà : les gars travaillent fort, sont constants et peaufinent leur art tranquillement mais sûrement. Les débuts n’avaient pourtant pas été des plus faciles. Il y avait des moments d’égarements, des titres à rallonge, des refrains beaucoup trop répétés et des passages "rappés" franchement dérangeants. La musique avait évolué, tranquillement mais sûrement, faisant en sorte que l’on se retrouve aujourd’hui avec un Neo Metal plus accessible, plus concis mais paradoxalement beaucoup plus varié.

Je me lancerai même à dire que "Blood Satined Love Story" est une synthèse de leur carrière. Un coup d’œil sur la pochette nous indique que le style graphique est toujours dans le genre des tatous régulièrement observé sur le bras d’un mec (cette fois, cœur et flamme). "Ladies And Gentleman" déboule avec son ambiance et ses paroles un brin superficielles qui rappellent du LIMP BIZKIT par sa volonté de tout miser sur l’efficacité musicale ("King Of The Stereo" est d’ailleurs dans cette même veine). Ces titres ne sont pas sans rappeler "Clic-Clic-Boom". Le résultat est correct mais constitue pour moi des moments peu intéressants bien que ce soit des singles et des titres populaires chez les fans.

Mon intérêt va plutôt vers des morceaux comme "Broken Sunday" ou "One More Chance" qui ont des refrains hyper mélodiques/nostalgiques absolument fantastiques : c’est diablement efficace, rien de moins. Il y a aussi le cas de "Black Sheep" qui n’est pas sans rappeler "Wicked Young Man" d’ALICE COOPER dans sa structure musicale (oui oui). "Twister" reste probablement le morceau le plus Rock tourné vers les djeuns. On y retrouve un peu de LIT. Ce n’est pas trop pour moi mais ce n’est pas mauvais pour autant.

Finalement, on ne peut passer sous silence les balades qui sont de belles réussites. Elles ne sont pas trop nombreuses et réussissent à atteindre la cible. "Starting Over" reste ma préférée mais "Going Under" est tout à fait convenable.

SALIVA continue de faire le boulot et je réalise maintenant que je n’ai jamais mis moins de trois étoiles à l’une de leurs galettes pour l’instant. Même que le niveau a augmenté ces derniers temps, comme quoi les gars sont comme le bon vin. Une bien belle fierté et un signe qu’ils ne tiennent rien pour acquis.

Morceau préféré : "Broken Sunday".