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2010 Relentless
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Yngwie MALMSTEEN - Spellbound (2012)
Par DARK SCHNEIDER le 26 Août 2021          Consultée 1669 fois

Comme d'habitude, le préposé au chant n'aura pas fait long feu chez Malmsteen, si c'est donc sans surprise que l'on ne retrouve pas Ripper Owens sur cet album, c'est avec plus d'étonnement que l'on constate qu'il n'y a nul remplaçant : non "Spellbound" n'est pas un album 100% instrumental, c'est juste que le Suédois a désormais pris la décision d'assurer à lui seul toutes les parties chantées. "Spellbound" marque ainsi en quelque sorte une nouvelle ère pour le virtuose : celle des albums low-cost, ou sous couvert de tout vouloir contrôler, soi-disant car aucun chanteur ne ferait exactement ce qu'il demande, Malmsteen se passe de quelques dépenses. Des économies peut-être bienvenues pour lui dans un contexte musical bien plus tendu. Petite précision : ce n'est pas que le chanteur qui est remercié, mais aussi tous les autres musiciens, désormais Malmsteen se charge de tout, se faisant semble-t-il juste aider en ce qui concerne la programmation de la batterie (sans doute le point le plus problématique de cette approche outre le chant, car au niveau de la basse il assure très bien et pour le clavier ça ne change pas grand-chose vu ce qui était proposé sur les opus précédents).

Ayant notamment en tête sa bonne prestation sur "Magic City", un des meilleurs moments du bien pauvre "Perpetual Burn", c'est plutôt avec bienveillance que j'ai accueilli cet album. Il faut dire que Ripper chantait de façon tellement détachée qu'on se doutait bien qu'un successeur n'aurait sans doute pas pu s'impliquer plus. Donc qui sait, peut-être qu'en étant ainsi totalement libéré Malmsteen allait nous surprendre de la meilleure des façons. Mais finalement, au vu du faible nombre de morceaux chantés (seulement trois), on comprend vite que le guitariste ne se sent pas prêt pour assurer vocalement sur tout un album de chansons. "Spellbound" va donc surtout nous proposer beaucoup d'instrumentaux.

À vrai dire, l'album commence franchement bien : "Spellbound" étant un instrumental parmi les meilleurs que le Suédois nous ait proposé depuis l'impressionnante trilogie "Asylum". Un morceau étonnamment plus rythmique que mélodique, doté d'un effet de répétition le rendant très entêtant, une très bonne ouverture qui laisse augurer d'un album franchement plus inspiré... ou pas. Quoiqu'il en soit il est franchement surprenant, et à lui seul il suffit à me rendre cet album plus sympathique que ses prédécesseurs.

Du regain d'inspiration, oui, il y en a. Certes, le title track est de loin le titre le plus mémorable et place donc la barre un peu haute, car derrière ça se tire la bourre sans jamais rejoindre la locomotive. Néanmoins nous pouvons citer une bonne poignée de titres agréables, à commencer par ce "Nasca Lines" empreint de mysticisme. Malmsteen cherche à proposer un ensemble contrasté, avec plusieurs titres ne dépassant pas les deux minutes ou guère plus long tandis qu'un "Majestic 12 suite 1, 2 & 3" atteint les neuf. Un morceau bien plus ambitieux, qui reprend ce principe de construction en trois actes cher à "Trilogy" et "Asylum" mais s'avérant quand même bien loin du niveau de ces derniers, car se perdant dans des improvisations sans intérêt, comme trop souvent. Néanmoins, il s'en tire quand même pas trop mal. Enfin, même s'ils ne sont pas franchement très mémorables, le très néoclassique "High Compression Fugue", le lourd "God Of War" ou encore le Blues bien nommé "Iron Blues" se laissent écouter sans déplaisir. "Requiem Of The Lost Souls" clôt l'album sur une tonalité plus mélancolique.

Le gros point négatif reste les morceaux chantés : deux sur trois sont très faibles. "Repent" et "Poisoned Minds" (où Yngwie nous rappelle à mots cachés sa haine du socialisme) confinent au néant artistique, entre sentiment de déjà-entendu et surtout un chant franchement raté, en plus d'être dégueulassement mixé et bourré d'effets cache-misère. Sur "Let Sleeping Dogs Lie" notre Suédois s'en sort bien mieux, logique, car il aborde cette fois-ci un registre Hard Blues hendrixien sur lequel il est bien plus à l'aise et pertinent comme il l'avait déjà prouvé par le passé et le reprouvera à l'avenir sur "Blue Lightning".

Qui dit démarche low-cost dit aussi recyclage. Nous avons ainsi droit à un "Electric Duet", court instru démonstratif issu d'une très vieille démo connue des fans depuis longtemps. Un titre assez anecdotique qui avait été conçu pour démarcher Mike Varney à l'époque et qui fait ici office de remplissage. "Turbo Amadeus" emprunte, comme son nom le laisse penser, à MOZART, avec la même mélodie déjà utilisée sur "Overture 1666" issue de la "Symphonie N°25". Même problème que pour la relecture de l'Adagio sur "Relentless" : c'est bien moins bon que le titre apparaissant sur "Magnum Opus" même si joué à un tempo bien plus élevé et ça fait encore office d'interlude de remplissage.

On pourrait considérer que "Spellbound" est un album funeste car symbolisant parfaitement ce moment où Malmsteen décide plus que jamais d'en faire qu'à sa tête en se passant de tout le monde, dans une démarche lui assurant un minimum de frais. Personnellement je sentais largement cela venir depuis "Perpetual Burn", certes l'aspect chant est finalement décevant par rapport à que j'en attendais mais tous les instrus ne sont pas forcément à jeter, et je trouve cela préférable à des morceaux vocaux peu inspirés avec un chanteur sous-mixé. Si tout cela est très moyen cet album me semble un peu plus inspiré que les disques avec Ripper.

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- Yngwie Malmsteen (tout)


1. Spellbound
2. High Compression Fugue
3. Let Sleeping Dogs Lie
4. Repent
5. Majestic 12 Suite 1, 2 & 3
6. Electric Duet
7. Nasca Lines
8. Poisoned Minds
9. God Of War
10. Iron Blues
11. Turbo Amadeus
12. From A Thousand Cuts
13. Requiem For The Lost Souls



             



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