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LAMB OF GOD - Lamb Of God (2020)
Par T-RAY le 12 Décembre 2020          Consultée 2980 fois

LAMB OF GOD a un problème avec le temps. Ou du moins, celui-ci le fascine, voire l'effraie, à ce qu'il semble. "11th Hour", "Hourglass" - le morceau et les trois compilations qu'il a inspiré - "More Time To Kill"... La récurrence du temps mis en mots, en musique et en images sur les pochettes des disques du combo trahit une forme d'obnubilation. Et son nouvel album, tant attendu depuis 2015 et la sortie de "VII: Sturm Und Drang", poursuit cette étrange tendance. Matez-moi ces montres à gousset suspendues devant ce mur en flammes et dites-moi si cela ne transpire pas l'inquiétude du temps qui passe et réduit en cendres les instants vécus ?

Les instants vécus et disparus à jamais, pour l'Agneau de Dieu, ce sont ceux passés aux côtés de Chris Adler, son éternel batteur, qui se trouvait trop à l'étroit dans un groupe qui n'évoluait que trop peu à ses yeux. Lui, au contraire, n'entendait pas perdre davantage de temps avec ses potes de toujours. Fondateur de BURN THE PRIEST aux côtés de Randy Blythe, Mark Morton et John Campbell, Chris Adler a été l'un des éléments-clefs de l'évolution du combo et de sa transformation en LAMB OF GOD, en 1999, moment où son frère Willie a rejoint les rangs. Pendant vingt ans, la formation virginienne a conservé, contre vents et marées, un line-up stable et ce, malgré les envies d'ailleurs de l'aîné des Adler.

Seulement voilà, l'usure du temps fait son œuvre même sur les plus vieilles relations amicales et sur les rapports fraternels, et LAMB OF GOD a dû se résoudre à faire sans Chris Adler et son fameux sens du groove pour se tourner vers Arturo 'Art' Cruz, venu du groupe de Deathcore WINDS OF PLAGUE et qui assurait déjà le remplacement de Chris Adler sur les tournées de l'Agneau de Dieu lorsque ce dernier était souffrant. Désireux, toutefois, de montrer qu'il était toujours le même en l'absence de l'un de ses cofondateurs, LAMB OF GOD a choisi l'auto-intitulé pour son huitième album : "Lamb Of God". Façon de dire "voilà ce que nous étions, ce que nous sommes toujours et ce que nous resterons", même face à la fuite du temps.

La démarche, bien sûr, est casse-gueule. Et surtout, l'effet boomerang auquel s'expose le groupe est important. Parce que si le disque n'est pas à la hauteur, que retiendrait-on ? Que LAMB OF GOD sans Chris Adler n'est plus LAMB OF GOD et que ce qu'il présente comme l'essence de ce que le groupe est au fond de lui-même n'est que du flan. Seulement voilà : Art Cruz est plus qu'un simple intérimaire au sein de l'Agneau de Dieu parce qu'il a su adapter son jeu de batterie au groove qu'exige la musique du groupe et, surtout, cette musique, même dans ce qu'elle a de plus archétypal pour du LAMB OF GOD, reste bonne.

En effet, les trois morceaux qui ouvrent l'album portent en eux les fondamentaux du style LAMB OF GOD : ce riffing à la fois mélodique et agressif de la part de Mark Morton, si cher à mon cœur, cet équilibre entre graisse et muscle caractéristique du Groove Metal mâtiné de Metalcore pratiqué depuis toujours par le combo, cette voix si particulière de Randy Blythe, entre growl et scream, ces paroles toujours très "concernées" (pour ne pas dire politiques) et ce son typique, qui colporte la sensation d'un péril imminent. Très accrocheur, "Memento Mori" aurait ainsi parfaitement eu sa place sur "Ashes Of The Wake", qui reste aujourd'hui LE classique de l'Agneau de Dieu, même s'il n'est pas, à mon sens, son meilleur album. Idem pour "Checkmate", un peu moins immédiat et malgré des paroles cliché à mort. Quant à "Gears", c'est sur "Wrath" qu'il n'aurait pas dépareillé, mais l'album étant très moyen, il aurait fait figure de point d'orgue sur celui-ci.

Ailleurs sur le disque, LAMB OF GOD nous rassure encore sur son niveau actuel, en lien avec son passé. Son "New Colossal Hate", sans doute le meilleur morceau de l'album, nous renvoie, avec son mid-tempo et son côté plus Melodeath, aux meilleurs moments de "As The Palaces Burn" et de "Sacrament", mes deux longue-durée favoris du groupe, un schéma suivi de près par "Resurrection Man" mais en moins efficace. Maintenant que LAMB OF GOD nous a prouvé, d'emblée, qu'il est toujours capable de bien faire sans changer d'un iota sa formule (ses formules ?), la formation peut se permettre de nous offrir autre chose. Oh, rien de bien aventureux non plus, faut pas pousser, mais quand même, l'Agneau de Dieu ose certaines choses qui détonnent.

"Poison Dream", en offrant un featuring au toujours punchy Jamey Jasta (HATEBREED), nous ramène aux racines Hardcore qui nourrissaient BURN THE PRIEST avant la naissance de LAMB OF GOD. Rafraîchissant, bien que non révolutionnaire. L'autre titre comportant un invité, "Routes", permet à l'Agneau de Dieu de proposer un pur morceau de Thrash Metal, ce qu'il n'a que rarement osé faire durant sa carrière, sinon sur "What I've Become", en profitant de la présence de Chuck Billy (TESTAMENT) pour envoyer la purée (et quelques gang vocals). Rien d'inoubliable, certes, mais du solide tout de même. Le terminal "On The Hook" se la joue Thrash, lui aussi, mais en un peu moins catchy que "Routes", même si les moments où LAMB OF GOD calme le jeu et instille une certaine sournoiserie font mouche, dans la foulée d'une performance vocale impeccable de Randy Blythe.

C'est finalement lorsque l'Agneau de Dieu se montre le plus "accessible" que je le trouve le meilleur. Un morceau comme "Reality Bath", aux influences plus Heavy et aux guitares moins agressives, est efficace dans son alternance entre passages lancinants sur lesquels Randy parle et accès de fureur sur lesquels ils rugit à nouveau. Et le très Metalcore "Bloodshot Eyes", ignoré par la plupart des critiques et des chroniques de la place, s'avère diablement accrocheur à mes oreilles, avec davantage de chant clair, qui n'est pourtant pas ce que Blythe sait faire de mieux en général, et surtout de gros breaks à chaque fin de refrain.

À mon sens, ce morceau a tous les ingrédients pour faire effet en live, même si je crains qu'il soit oublié des futures setlists. Quoique, LAMB OF GOD a bien été forcé de le jouer lors de sa performance en live stream du 18 septembre dernier au Broadberry de Richmond, Virginie, puisque l'objet du concert était l'interprétation de ce nouvel album en entier. De manière générale, plusieurs morceaux de ce "Lamb Of God" ont de quoi intégrer sans souci la liste des titres interprétés sur scène par l'Agneau de Dieu, tant ils se fondent dans le moule de ce que le groupe américain propose depuis presque vingt ans. Pour l'originalité, il faudra repasser, mais pour ce qui est de l'efficacité, LAMB OF GOD n'en a rien perdu et conserve une force de frappe certaine dont ce disque auto-intitulé est le juste témoin. Sur ce point-là, au moins, le temps qui passe n'aura pas eu de prise sur lui.

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   T-RAY

 
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- D. Randall 'randy' Blythe (vocaux)
- Mark Morton (guitare)
- Willie Adler (guitare)
- John Campbell (basse)
- Arturo 'art' Cruz (batterie)


1. Memento Mori
2. Checkmate
3. Gears
4. Reality Bath
5. New Colossal Hate
6. Resurrection Man
7. Poison Dream
8. Routes
9. Bloodshot Eyes
10. On The Hook



             



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