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NIGHTFALL - Cassiopeia (2013)
Par DARK BEAGLE le 30 Septembre 2020          Consultée 1413 fois

Ce qui aura toujours été le plus grand défaut de NIGHTFALL, ce ne sera au final pas son inconstance, mais certainement sa façon de se reposer sur ses lauriers. Nul doute que "Athenian Echoes" puisse être considéré comme un classique du genre, quand bien même il a vieilli dans le son comme dans l’approche. Cependant les Grecs n’auront jamais su faire aussi bien, le mieux n’étant que l’option la plus difficile quand un disque de référence est publié. Si "Astron Black And The Thirty Tyrants" redorait le blason des Hellènes, résonnant comme un rassemblement pour les vieux fans interdits après le virage emprunté par "Lesbian Show", "Cassiopeia", sans les refroidir totalement, ne prolongeait pas totalement cette espèce d’euphorie liée à un retour remarqué.

Les deux disques ont quasiment le même formule, même si "Cassiopeia" se veut plus compact, moins grandiloquent et plus mélodique que son grand frère. Et pourtant il y a quelque chose qui fonctionne moins bien ici sans que cela ne soit forcément facile à percevoir. L’album, dans sa globalité est plutôt bon et intéressant, mais il ne parvient pas à provoquer ce petit je-ne-sais-quoi qui s’apparenterait à un coup de cœur comme pouvait le déclencher "Astron Black" (les trente tyrans vont se faire voir pour le restant de la chronique, ok ?). Et c’est d’autant plus dommage que le disque commençait plutôt très bien.

En effet, "Phaethon" semblait reprendre là où NIGHTFALL nous avait laissé sur l’opus précédent tandis que "Oberon & Titania" nous assommait sous les assauts d’une poésie brutale, mais qui dessinait avec fermeté l’orientation musicale de l’album avec ses notes de piano qui viennent éclater à la surface de riffs soigneusement travaillés. "Cassiopeia" se veut plus Metal Goth extrême que Death Metal, mais là encore, les étiquettes ont tendance à devenir floues quand il s’agit de NIGHTFALL tant le groupe – ou plutôt Efthimis Karadimas, son éminence noire – s’échine à brouiller les pistes en mariant les genres extrêmes pour un son qui lui est propre, à forte consonance Death, mais capable de s’adapter pour le meilleur des rendus.

Et pour mettre toutes les chances de son côté, la formation va également faire appel à Constantine (MYSTIC PROPHECY, NIGHTRAGE, CONSTANTINE), jeune prodige de la guitare pour assurer quelques soli qui vont naturellement prendre une direction plus Heavy Metal dans l’idée, fluides, ne manquant pas d’agressivité malgré tout. En revanche nous ne le trouvons réellement actif que sur trois titres, où il vient épauler Evan Hensley, qui fait encore une fois un gros travail de composition et d’arrangements. Avec les textes toujours teintés de mythologie et de la leçon de philosophie que l’on peut en retirer de Karadimas, il se créer un univers bien défini, propre au groupe.

Cependant, parfois il y a du relâchement, un grain de sable bloque les rouages comme en atteste une fin d’album en roue libre après un "Hyperion" qui avait pourtant tout du cri de ralliement. "The Sand Reckoner" et "Astropolis" sont tout simplement insipides et viennent grandement plomber l’ensemble qui était déjà loin d’être exemplaire dans l’inspiration. Ainsi, "Hubris" ressemble étrangement à ce que pouvait proposer musicalement TRAIL OF TEARS à l’époque de "Profoundemonium", le chant féminin en moins. Le titre en soi n’est pas mauvais, mais il sonne étrangement daté et un peu moins personnel qu’à l’accoutumée, ouvrant un spectre plus large tout en montrant rapidement quelques limites à l’ensemble.

Si Karadimas nous régale toujours de sa voix caverneuse qui n’a que peu changé en vingt ans, le clavier assuré par Stathis Cassios (KARMIC LINK) s’impose définitivement comme un des atouts majeurs pour NIGHTFALL. Déjà auteur d’une très belle prestation sur "Astron Black", il semble plus à l’aise sur cet opus qui lui correspond mieux musicalement, car les espaces qui lui sont alloués sont plus vastes. C’est lui qui vient faire la différence en toute subtilité sur "Oberon & Titania", c’est également lui qui assure le liant au sein des morceaux et qui fait que chaque enchaînement soit juste et réussi.

En revanche, comme il l’a été mentionné plus haut, tout n’est pas réglé comme une horloge et si tout semble bien réglé, il y a des petits défauts qui surgissent çà et là, le premier étant cette absence de prise de risque. À l’époque, alors que Karadimas semblait ouvrir une voie royale pour son projet (vu le nombre de musiciens ayant transité, nous ne sommes pas toujours entièrement au fait avec la notion de groupe quand nous évoquons NIGHTFALL), le chanteur avait décidé de renouveler complètement la formule : ne jamais se reposer sur ses acquis, aller toujours plus loin, offrir au public toute sa vision de la musique. Ce n’est plus le cas.

Ici, nous sommes clairement dans l’optique d’un "Astron Black" bis, mais en vision plus limpide, moins vertigineuse et éclatée, moins ouvertement Death également. Il n’aurait pas fallu grand-chose pour mieux s’en tirer ("Cassiopeia" reste tout de même plutôt solide dans son ensemble), un peu plus d’audace et cette façon que la formation avait de mettre tout le monde d’accord, avec une collection de riffs lourds, parfois éthérés, qui mettaient en scène une véritable dramaturgie et qui avaient fait de NIGHTFALL l’un des leaders d’une scène grecque alors en pleine explosion. Aujourd’hui, ROTTING CHRIST divise, SEPTIC FLESH assure sans forcément être aussi brillant que par le passé et NIGHTFALL se laisse oublier depuis cet album, sans pour autant qu’un split soit officiellement prononcé.

"Cassiopeia" est donc le dernier disque en date de nos Hellènes. Cela commence à faire long et il laisse un sacré goût d’inachevé. En effet, l’idée que l’histoire s’achève sur cet ultime album serait une petite déception en soi. Sans être mauvais, il ne fait pas honneur à la légende du groupe, quand il explosait tout sur son passage avec cet "Athenian Echoes" qui se voulait fédérateur et capable de rassembler de nombreux fans sous sa bannière. Depuis, aucun effort du combo ne peut se targuer d’y être arrivé, chacun ayant autant, voire plus de détracteurs que d’admirateurs. "Cassiopeia" pourrait avoir la saveur d’une déception, heureusement que certains titres relèvent suffisamment le niveau général pour laisser, au final, une impression positive bien que mitigée.

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- Efthimis Karadimas (chant)
- Evan Hensley (guitare)
- Constantine (guitare - invité)
- Stathis Ridis (basse - invité)
- Jorg Uken (batterie)
- Stathis Cassios (claviers)


1. Phaethon
2. Oberon & Titania
3. Colonize Cultures
4. The Nightwatch
5. Stellar Parallax
6. Hubris
7. The Reptile Gods
8. Hyperion
9. Akhenaton, The 9th Pharoh Of The 18th Dynasty
10. The Sand Reckoner
11. Astropolis



             



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