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THY ART IS MURDER - Dear Desolation (2017)
Par T-RAY le 16 Janvier 2020          Consultée 1906 fois

Je le reconnais volontiers : "Dear Desolation" est l'un de mes plaisirs coupables au rayon Deathcore. Et ce, en dépit de son manque de personnalité caractérisé. En effet, il n'y a rien d'original ni de fondamentalement particulier sur ce quatrième album studio de THY ART IS MURDER, puisque le groupe australien y va d'emprunts stylistiques à tire-larigot pouvant faire penser tantôt à tel groupe, tantôt à tel genre, sans jamais donner l'impression d'innover. Mais ce disque occupe une place de choix dans la discographie des Aussies parce qu'il se situe à la croisée de plusieurs chemins, que le quintette retrouvé ne se prive pas d'emprunter et ce, à raisonnablement bon escient.

Je parle d'un quintette "retrouvé" parce que Sean Delander a pleinement repris sa place de guitariste rythmique et délégué la basse au nouveau venu, Kevin Butler. Je parle d'un quintette "retrouvé" parce qu'après une fuite d'un peu moins de deux ans par lassitude des tournées incessantes, à cause de ses diverses addictions et par désir de rester avec les siens, CJ McMahon est revenu derrière le micro. Sans pour autant avoir récupéré toutes les capacités vocales qui faisaient de lui un monstre de growl sur "The Adversary", le bonhomme est au moins revenu avec la rage au ventre et de la hargne à revendre, épargnant aux amateurs de THY ART IS MURDER un quatrième opus enregistré avec Nick Arthur (de MOLOTOV SOLUTION) au chant, ce qui était prévu au départ.

Je parle surtout d'un quintette "retrouvé" parce que la formation des antipodes parvient à agglomérer, tout au long de ce L.P., les différents éléments musicaux dont il avait su montrer la maîtrise au cours de ses précédents albums mais jamais en même temps. Après un "Holy War" encourageant dans le domaine, THY ART IS MURDER renoue franchement avec le riff sur "Dear Desolation" et cela tombe bien car la paire de gratteux du groupe australien a davantage d'affinités avec la mélodie qu'avec la dissonance. Le combo retrouve également le sens des breaks qui, s'ils restent à base de chugging massif, sont désormais placés beaucoup plus efficacement. Le quintette parvient enfin à employer au mieux les passages atmo sournois qui fleurissaient sur "Hate" et "Holy War".

Ce qui donne naissance à des morceaux de Deathcore solides et efficaces, à l'image du très agressif "Slaves Beyond Death", qui ouvre l'album sur un arrière-goût de Hardcore et de Thrash intéressant (headbanging garanti !), et de "The Son Of Misery", lui aussi très partagé entre parties véloces et parties lentes et martelées, le tout bien segmenté par des breaks savamment placés. Ce titre-là, peut-être le plus archétypal du disque en matière de Deathcore, prouve que THY ART IS MURDER n'a rien perdu de son savoir-faire en la matière et que le genre musical par lequel il est né peut rester percutant et pertinent lorsqu'il est bien exécuté… Et bien agrémenté, notamment par ces ambiances malfaisantes générées sur le dernier tiers du morceau et par un solo bien senti signé Andy Marsh.

Si tout ceci est sans surprise, bien que parfaitement réalisé et réjouissant pour l'amateur de THY ART IS MURDER, c'est la suite de l'album qui permet réellement de suivre le groupe sur les différents chemins du carrefour musical que j'évoquais plus haut. Des chemins qui nous mènent souvent sur des terrains particulièrement mélodiques, et même plus mélodiques que jamais pour les Aussies. C'est simple, sur l'excellent "Puppet Master", on dirait que les Australiens ont bouffé du LAMB OF GOD et que la paire de gratteux a digéré Mark Morton et Willie Adler jusqu'au dernier nutriment ! Même CJ McMahon a encore du Randy Blythe entre les dents, tiens. On retrouve sur ce morceau des riffs très caractéristiques du groupe américain, mêlant habilement Thrash et Death Mélodique.

Le Melodeath, d'ailleurs, on le retrouve plus loin sur l'album, bien infusé dans le sombre et tendu "Death Dealer" et sur "Fire In The Sky", qui équilibrent tous deux avec soin les riffs mélodiques, les parties atmo, les gros chugs monocordes et les breaks suspensifs pour un résultat assez prenant. S'il est un mot qui peut d'ailleurs qualifier ce quatrième album studio de THY ART IS MURDER, c'est justement l'équilibre entre les différents éléments musicaux expérimentés par le groupe depuis ses débuts. Et si, pour les sublimer, cela implique d'aller fureter sur le territoire d'autres groupes, ça ne pose aucun problème au quintette. Après LAMB OF GOD, c'est ainsi BEHEMOTH qui se voit invoqué sur plusieurs titres de la deuxième moitié du disque.

Des exemples ? Allez, "Man Is The Enemy" qui, sur ses parties Death les plus grandiloquentes, convoque l'hubris malfaisant de Nergal. Le Blackened Death Metal à la BEHEMOTH, énième chemin emprunté par THY ART IS MURDER sur le carrefour stylistique qu'est ce quatrième opus, est en effet plus que jamais présent sur des titres comme "The Skin Of The Serpent" et surtout "Into Chaos We Climb", où CJ McMahon se révèle très bon pour les suppliques growlées sur passages lents et ambiancés. Aller taquiner des groupes aussi reconnus que l'Agneau de Dieu et que la Bête du Livre de Job sur leur propre terrain tout en incorporant les éléments de leur musique sur le leur, c'est peut-être faire preuve d'insolence de la part de THY ART IS MURDER mais c'est aussi le signe d'une belle capacité d'assimilation et d'interprétation.

Naturellement, la versatilité, la précision et la rapidité du jeu de batterie du poulpesque Lee Stanton aide beaucoup la formation australienne dans la pleine expression de son spectre musical… Et dans l'impact de ses compositions. Dire qu'il s'agit là de son tout dernier album avec THY ART IS MURDER, quelle perte pour le combo ! Il y aura bien le 7 pouces "Death Perception" en 2018 pour l'entendre encore, mais un Single est une bien maigre consolation pour les amateurs du groupe de Sydney. D'autant que sur "Dear Desolation", le mixage de son instrument est en équilibre avec celui des guitares et des plages atmo, ce qui permet à absolument tous les morceaux du disque d'en profiter et de voir leur impact maximisé.

Oui, tous les titres sont optimisés par la production de Will Putney (FIT FOR AN AUTOPSY), fidèle au poste pour la troisième fois consécutive. Tous, y compris le morceau-titre qui, derrière ses apparences assez standard pour du THY ART IS MURDER, se révèle accrocheur au bout du compte. C'est d'ailleurs l'album tout entier qui se montre catchy comme jamais le groupe australien n'avait pu l'être par le passé. Et tant pis s'il a fallu, pour cela, aller grappiller des idées voire des façons de riffer et de composer chez des poids lourds du Metal contemporain. Une fois le dramatique "The Final Curtain" tombé, l'on se rend compte que tout s'imbrique bien ensemble, qu'il s'agisse des éléments propres à la musique de la formation depuis toujours où des divers emprunts, donnant à ce quatrième L.P. de THY ART IS MURDER un goût de reviens-y prononcé.

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   T-RAY

 
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- Sean Delander (guitare rythmique)
- Andy Marsh (guitare lead)
- Cj Mcmahon (vocaux)
- Lee Stanton (batterie)
- Kevin Butler (basse)


1. Slaves Beyond Death
2. The Son Of Misery
3. Puppet Master
4. Dear Desolation
5. Death Dealer
6. Man Is The Enemy
7. The Skin Of The Serpent
8. Fire In The Sky
9. Into Chaos We Climb
10. The Final Curtain



             



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