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DEATHCORE  |  STUDIO

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THY ART IS MURDER - Human Target (2019)
Par T-RAY le 1er Mars 2020          Consultée 1989 fois

Il y a des albums dont la recette diffère si peu de celle des œuvres qui les précèdent dans la discographie de leurs auteurs que l'on pourrait aisément accuser lesdits auteurs de faire du surplace. Ce à quoi vous rétorquerez que certains artistes ont passé toute leur carrière à faire du surplace ou à répéter à l'envi la même formule. Ce qui n'est pas le cas de THY ART IS MURDER, pourtant, bien qu'en tant que tête de gondole de la scène Deathcore, l'on puisse accuser (abusivement) le combo australien de cumuler les tares de ce genre musical, ce qui est faux, d'une part, et mesquin, d'autre part. Reste qu'entre "Dear Desolation" et le présent "Human Target", l'évolution n'est pas flagrante du tout.

Mais vous savez quoi ? On s'en fout un peu parce que "Human Target", tout en s'appuyant sur les enseignements de son prédécesseur, y ajoute une composante-clef : l'accroche. Certes, "Dear Desolation" était déjà accrocheur, mais pas sur toute sa durée. Avec son cinquième album studio, THY ART IS MURDER déploie enfin pleinement le côté catchy dont il faisait preuve deux ans plus tôt sur son quatrième L.P. Rien que pour ça, "Human Target" mérite une considération particulière et cela tombe bien : j'ai un haut degré de considération à son égard, parce que ce disque, je ne m'en lasse tout simplement pas.

Et pourtant, il y en a des choses à lui reprocher, en plus du fait de ne pas proposer d'évolution franche par rapport à son aîné. L'on pourrait, par exemple, déplorer l'emploi de riffs encore trop inspirés de LAMB OF GOD sur "Make America Hate Again", et le côté un peu trop facile de ses paroles, notamment de son refrain, digne d'un adolescent en pleine poussée d'anti-Trumpisme. Tout cela est vrai, mais s'arrêter à ça empêcherait d'apprécier pleinement ce véritable petit tube accrocheur en diable, qui donne à entendre la facette la plus Metalcore de THY ART IS MURDER, loin d'être la plus disgracieuse.

On pourrait, aussi, reprocher à ce cinquième album de tenter un retour moyennement inspiré, sur le plan technique, au Brutal Death entendu sur "The Adversary", avec le morceau "Voyeurs Into Death". Oui, les vocaux de CJ McMahon n'y sont plus aussi caverneux qu'en 2010, mais la composition tient quand même solidement sur ses deux jambes et bien qu'étant le maillon faible de l'album, on ne l'oublie pas de sitôt grâce à un refrain efficace, quoiqu'affublé de growls un peu poussifs. Encore une fois, même en étant plus emprunté que par le passé dans ce registre purement Death Metal, THY ART IS MURDER y fait preuve d'un sens de l'accroche qui le sauve.

On pourrait tout autant regretter le retour en force du gros chugging typique du Deathcore sur une bonne partie de l'album… Sauf que ce serait ne pas reconnaître son extrême efficacité sur la plupart des titres sur lesquels il est employé. En particulier sur le morceau qui a donné son titre à l'album, "Human Target", d'une agressivité et d'une noirceur remarquables, qui mérite d'être écouté à volume maximum pour profiter de l'effet marteau-pilon, voire presse hydraulique, généré par les grattes de Sean Delander et Andy Marsh avec ces chugs percussifs à souhait. En guise de baffe dans la gueule pour ouvrir le disque, THY ART IS MURDER n'aurait pas pu trouver mieux.

Le chugging pratiqué par la paire de guitaristes sur ce disque trouve un soutien de poids en la personne du nouveau batteur, j'ai nommé Jesse Beahler, qui remplace derrière les fûts un Lee Stanton que je pensais pourtant regretter très longtemps. THY ART IS MURDER m'a fait mentir : si le départ de Stanton est naturellement regrettable, celui qui lui a succédé aux baguettes n'est pas moins rapide ni technique que son prédécesseur et, surtout, se montre capable d'imprimer un sacré groove à des morceaux qui pourraient paraître banals sans cela, à l'image des puissants "New Gods" et "Death Squad Anthem", ce dernier surfant d'ailleurs sur une vibe Hardcore très rafraîchissante.

En outre, même si les gros martèlements de guitare, archétypaux du Deathcore, sont présents, ils restent alliés à des riffs de qualité et des ambiances prenantes qui donnent le sentiment que, sur son cinquième opus, THY ART IS MURDER est enfin parvenu à mêler habilement tous les ingrédients qui font le sel de sa musique depuis son premier album. Un titre tel que "Eternal Suffering", sombre et négatif à souhait bénéficie du total package : quelques chugs savamment placés, des riffs de guitare acérés, presque Melodeath, des vocaux hargneux, des breaks plus parcimonieux, des passages plus lents et des atmosphères sinistres qui plombent l'ensemble mais le rendent, en même temps, particulièrement appréciable.

Certes, ce sont déjà des éléments musicaux que THY ART IS MURDER était parvenu à accommoder ensemble de belle manière sur "Dear Desolation", mais le quintette australien parvient à les employer de façon encore plus pertinente sur cet album. On apprécie le résultat sur des petites bombes telles que "Welcome Oblivion", "Atonement" ou le très réussi et agressif "Eye For An Eye". Des titres qui arrivent en deuxième moitié d'album mais qui, contrairement à ce que beaucoup d'observateurs peuvent penser, n'alourdissent en rien ni n'handicapent ce qui aurait pu être la face B de l'album si "Human Target" n'avait existé qu'en vinyle.

Même si ces titres-là sont fondus dans le même moule et peuvent paraître se ressembler, ils restent catchy comme rarement THY ART IS MURDER l'a été. Et bien que confortablement installé dans un style qu'il maîtrise sur le bout des doigts pour le meilleur, en l'occurrence, le groupe ne se prive pas de tenter de nouvelles choses, à l'image du riffing quasi Black Metal sur "Chemical Christ", aux parties de tremolo picking envoyées à toute berzingue. Un bon petit kiff, en somme, que ce "Human Target" qui peut s'écouter en boucle sans lasser celui qui appréciait déjà grandement le précédent effort des Aussies.

Attention, simplement, à ce que le sixième opus du groupe ne donne pas l'impression de reprendre encore la même recette, car s'il est moins prenant, ce qui risque d'être le cas, gare au coup de bambou pour les gars de Sydney. En attendant, l'opération wash, rinse, repeat a fonctionné à merveille avec "Human Target". L'une des valeurs les plus sûres de l'année 2019 en matière de Deathcore.

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   T-RAY

 
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- Sean Delander (guitare)
- Andy Marsh (guitare)
- Cj Mcmahon (vocaux)
- Kevin Butler (basse)
- Jesse Beahler (batterie)


1. Human Target
2. New Gods
3. Death Squad Anthem
4. Make America Hate Again
5. Eternal Suffering
6. Welcome Oblivion
7. Atonement
8. Voyeurs Into Death
9. Eye For An Eye
10. Chemical Christ



             



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