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DEATHCORE  |  E.P

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THY ART IS MURDER - Infinite Death (2008)
Par T-RAY le 25 Juillet 2019          Consultée 1176 fois

THY ART IS MURDER est ce type de groupes capables de vous redonner foi dans le Deathcore. Celui qui, loin d'avoir inventé le genre, parvient toutefois à vous faire oublier discrètement les travers dont pas mal de formations se sont rendues coupables au travers des années. Il est un exemple de ces artistes ayant commencé plus tard que les précurseurs mais ayant réussi à maintenir le niveau d'ensemble de la scène et à éviter au genre tout entier de ne plus rimer qu'avec médiocrité. Parce que ç'aurait pu être facile de laisser le Deathcore partir à vau-l'eau...

Loin de lui, en effet, l'abus d'assauts de guitares downtuned monocordes, même si les grattes sont bel et bien sous-accordées. Loin de lui le bourrinage à tout crin, même si lorsqu'il s'agit de brutaliser l'auditeur, le combo est présent, et bien présent ! Loin de lui la profusion de breaks pour le simple plaisir de breaker parce que, merde, une rupture de tempo, ça se construit, ça s'amène, ça ne part pas de rien ni ne va nulle part. Mais cette capacité à surnager dans l'océan de clichés que le Deathcore a pu générer depuis sa naissance, eh bien… THY ART IS MURDER n'en faisait pas encore preuve sur son tout premier et unique E.P. jusqu'ici, "Infinite Death" ! Au contraire, même...

Oui, je vous ai alléché avec mon introduction mais il se trouve que s'il y a un disque sur lequel la formation australienne est encore un peu trop engluée dans les attendus du genre, tout en démontrant cependant sa capacité à en sortir, c'est ce petit disque de dix-huit minutes qui compte tout de même cinq morceaux. Ce qui manque le plus à THY ART IS MURDER sur "Infinite Death", c'est de la mesure. Oh, je sais : quand on est des jeunes loups, on veut en remontrer aux mâles Alpha de la meute (SUICIDE SILENCE, au hasard…) en déballant directement tout ce dont l'on croit être capable. Or, sur cet E.P., les Australiens se croient capables de beaucoup de choses, mais ne réussissent pas toutes leurs démonstrations.

Et quand je parle de démonstrations, je pense avant tout à celles des deux guitaristes, qui devaient sûrement se dire « vite, ce sera peut-être notre seul disque signé par un label, balançons la purée ! » Et alors, croyez-moi, ils la balancent, la purée, et elle est assez riche en grumeaux ! Des grumeaux qui peuvent prendre la forme de parties de sweeping trop fréquentes et souvent inutiles. Tous les morceaux de l'E.P. en comportent et ces sweeps sont plutôt là pour montrer que les deux gratteux ont ça dans leur arsenal technique que pour servir à la musique… Or, leur nombre pourrait être divisé par deux ou trois que cela ne nuirait en rien aux compositions.

Autres grumeaux dans la purée THY ART IS MURDER sur "Infinite Death", et non des moindres, : les trop nombreux breakdowns qui viennent compliquer inutilement la structure des morceaux. D'autant que certains tombent comme des cheveux sur la soupe. Les plus sévères d'entre vous préféreront le verbe polluer au verbe compliquer, je les laisse juges... Toujours est-il que, là encore, la fréquence de ces breaks pourrait être divisée par deux ou trois, même si certains s'avèrent particulièrement à-propos, notamment ceux qui encadrent les plans les plus mélodiques de "Parasitic Autopsy". Mais bon nombre d'entre eux tiennent plus d'un usage compulsif d'un procédé de composition éculé issu du Metalcore que d'autre chose.

Côté démonstrations techniques gratuites, le batteur, Lee Stanton, se pose souvent là, lui aussi. Si, au bout de l'écoute des cinq titres de l'E.P., l'on n'a pas pris en considération sa vitesse de pied et sa maîtrise de l'arsenal complet du blast, c'est qu'on a dormi pendant dix-huit minutes… Néanmoins, ces démonstrations ne sont pas rédhibitoires pour moi. Le son hyper triggé de sa grosse caisse et celui, médiocre, des cymbales me perturbent davantage que l'étalage de son savoir-faire derrière les fûts. L'aspect très mécanique, voire électronique, qui en résulte est suffisamment perturbant pour s'obnubiler si l'on se penche un peu trop dessus…

J'arrête là pour les clichés les plus ennuyeux du Deathcore sur "Infinite Death" car il n'y a pas tant d'ennui que ça à la clef de l'écoute de cet E.P., il ne faut pas exagérer. Et si certains aiment jeter l'opprobre sur les vocaux les plus criards du vocaliste originel du groupe, Brendan van Ryn, disparu après cet enregistrement, ça n'est pas mon cas car : même si ce type de vocaux hérisse le poil de bon nombre d'amateurs de Metal Extrême, qui les qualifieraient volontiers de chant Screamo, l'habitué que je suis des voix duelles de Trevor Strnad dans The BLACK DAHLIA MURDER, combo pourtant bien moins Deathcore, ne s'en offusque pas. D'autant que côté growl, van Ryn s'en sort plutôt bien.

Non, il n'y a pas réellement d'ennui à l'écoute de "Infinite Death". De la frustration, oui, un peu d'énervement, aussi, mais en vérité, cet E.P. est un disque qui se laisse écouter. Même avec leurs défauts, la plupart des morceaux de ce disque disposent d'une dynamique certaine, le plus emblématique d'entre eux étant sans doute "Whore To A Chainsaw". Car THY ART IS MURDER a l'intelligence d'envoyer les parties les plus mélodiques lorsque les titres le nécessitent. À ce titre, les influences Melodeath ne sont pas absentes du jeu de Sean Melander et Gary Markowski. Et la paire de gratteux n'est pas mauvaise pour décocher des riffs sournois et efficaces, qu'ils soient rapides ou un peu moins.

"Parasitic Autopsy" et "Breeding Bacteria", par exemple, cumulent des riffs solides et pernicieux sur des tempi différents et leur présence donne assurément de l'épaisseur et davantage d'intensité aux deux morceaux, malgré les breaks intempestifs. Et à propos de variations de tempo, THY ART IS MURDER est également efficace sur les passages les plus Slam Death. Car si les textes, assez débiles dans leur genre, même dans le registre du gore, ont assurément quelque chose de Slam, les parties musicales typiquement Slam ne sont pas rares non plus sur "Infinite Death", le morceau comme l'E.P. dans son ensemble. Une variation supplémentaire dans le registre Death plus que bienvenue pour permettre à un disque pourtant archétypal du Deathcore de s'en tirer avec une note positive.

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   T-RAY

 
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- Sean Delander (guitare)
- Gary Markowski (guitare)
- Lee Stanton (batterie)
- Josh King (basse)
- Brendan Van Ryn (vocaux)


1. I'll Show You God
2. Whore To A Chainsaw
3. Parasitic Autopsy
4. Breeding Bacteria
5. Infinite Death



             



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