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DEATH METAL  |  STUDIO

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MONSTROSITY - The Passage Of Existence (2018)
Par T-RAY le 7 Octobre 2018          Consultée 3057 fois

W.O.W ! Non, ça n’est pas l'expression de ma surprise mais ce que m'évoqua, de loin, la pochette de l’album du grand retour de MONSTROSITY quand je l’ai découverte. "World Of Warcraft", quoi. Ou l’une de ses extensions. Les couleurs flashy, cette impression de 3D plastoc, l'espèce de démon-sorcier-mort-vivant… Vous avez dit “liche” ? Je dis “parts de quiche” ! Ah non, c'est pas Warcraft, ça… Ce qui est certain, c’est qu’il y en aura pour tout le monde, de la quiche, avec "The Passage Of Existence". Enfin, pour tous ceux qui apprécient un tant soit peu le Death Metal sous toutes ses formes. Parce que l’ouvrage est copieux comme rarement : 57 minutes de Metal de Mort ! Après onze ans sans donner de nouvelles concrètes et de nouveau sous la forme d’un quintette depuis que Matt Barnes a débarqué en 2010, le combo floridien est revenu avec un menu digne d’un banquet.

“Wow !”, ç’a donc été aussi ma première impression à l'écoute de ce nouvel album, si longtemps attendu, de MONSTROSITY. Le sentiment d’avoir affaire à une montagne de bouffe qu’il faut engloutir et d’en être encore au niveau de l’amer (Picon… L'apéro, quoi). Forcément, ça impressionne. Et ça décourage un peu, aussi. D’autant que les Américains n’ont pas lésiné sur le nombre de plats consistants. Plusieurs d’entre eux égalent ou dépassent même les six minutes ! Au risque de provoquer quelques hauts-le-cœur. Raison pour laquelle les premières écoutes de "The Passage Of Existence" génèrent une sensation de satiété précoce pas vraiment bienvenue. Pourtant la suite du menu donne envie, oui ! Messieurs, il s’agit de ne pas calmer trop tôt l'appétit des convives lorsque l’on fait ainsi ripaille ! Parce que le quintette a l’art et le mérite de nous mettre l’eau à la bouche dès l’entame de ce sixième album studio.

Dès "Cosmic Pandemia", en vérité. Ce morceau bute bien comme il faut ! Le genre d’antipasto goûteux que l’on déguste avec plaisir et dont on ne rechigne pas à se resservir. D’autant que ce titre a tout ce qu’il faut pour permettre à un novice du Death Metal d'apprécier le genre. Bien joué, chefs ! Votre riff principal, martial, tabasse, et la montée en puissance du morceau, tendu à souhait et cohérent au possible, est remarquable. Point trop rapide, le tempo de "Cosmic Pandemia" permet d’assimiler toutes les notes gustatives que le titre dégage. Chacun des musiciens – y compris Mike Hrubovcak et son growl trop souvent passe-partout – y est extrêmement carré. Mais expressif néanmoins ! Riche en groove, très équilibré, le titre brille également par son solo distordu à souhait mais mélodique toutefois. Et qu’il s’agisse de puissance pure comme de subtilité, MONSTROSITY marie les deux à merveille durant ces quelque 4:30 au cordeau.

Nous mettre à table ? Check ! Nous exciter les papilles ? Check ! Nous donner envie de plus ? Check ! Avec ce titre d’ouverture, MONSTROSITY nous régale et nous séduit. Et de plaisirs gustatifs, "The Passage Of Existence" en regorge. L’insalata "Kingdom Of Fire", déjà plus copieuse mais restant très directe, très lisible mais puissante et aux saveurs franches, continue la bonne impression laissée par la gourmandise précédente. D'autant qu'elle se déguste agrémentée de quelques gouttes de mystère, faisant planer littéralement le suspense sur ce qui nous attend ensuite. Et ce qui nous attend, en réalité, c’est du lourd, du gourmand, du croquant ! L'enchaînement des deux plats de pasta que sont "Radiated" et "Solar Vacuum", très marqués par les racines Thrash du Death Metal (voilà qui plaira aux amateurs de SLAYER), est réjouissant.

La production, claire, ample et néanmoins massive permet à chacun des cinq membres de la brigade MONSTROSITY d’exprimer son savoir-faire au mieux : parfaitement malaxée par Michael Poggione et dignement laminée par l'éternel Lee Harrison, cette pasta ne colle pas mais retient parfaitement la sauce cuisinée avec amour (du Death Old School propre et net) par Mark English et Matt Barnes. L’assaisonnement signé Hrubovcak est sans doute ce que le gaillard a proposé de mieux depuis qu’il a rejoint la formation en 2006. Son grattugiato vocal n’a sincèrement jamais été meilleur qu’ici ! Et "The Proselygeist", servi en guise de secondo piatto, bien que roboratif avec ses six minutes tout rond – le premier des fameux trois morceaux de six minutes minimum – ne nuit aucunement à l'élan de ce savoureux menu.

Au contraire : il varie suffisamment les plaisirs – beaucoup de Heavy, du Thrash, un soupçon de Death pur et dur – les ambiances et les tempi pour ne pas gaver les convives. Ce que s’attache à faire l'également très Heavy "Maelstrom", fort de son mid-tempo conquérant, de ses accélérations et de ses breaks bien sentis, où le coup de main toujours aussi vif et technique des quatre ustensilistes (les instrumentistes de la cuisine, quoi) fait merveille. À ce stade du repas, on voit mal ce qui pourrait priver votre serviteur et chroniqueur gastronomique de décerner les cinq étoiles à ce nouvel établissement de la Maison MONSTROSITY. Sauf que c’est là que ça commence à se gâter un peu, que les entremets de type trou normand ou trou lorrain révèlent le manque de soin qui a été apporté à leur préparation, comme peut en témoigner "Eyes Upon The Abyss", certes sec, franc et groovy, mais pas aussi inspiré que les premiers plats du menu.

Et comme l’exemplifie aussi "The Hive" qui, en dépit de ses soli de guitare gouleyants, lorgne un peu trop sur les recettes rythmiques et mélodiques de "Solar Vacuum" ou de son prédécesseur direct, l’excellent "Dark Matter Invocation". Et ça n’a rien à voir avec le fait d'être moins copieux que la moyenne des assiettes de ce banquet, non ! Le très puissant "Eternal Void" et ses 3:50 prouve que MONSTROSITY sait aussi délecter sans gaver. Même si c’est dans les plats plus complets que le quintette charme le plus, cf. "Dark Matter Invocation", encore. Ce dernier montre un MONSTROSITY plus attaché à générer une atmosphère pesante et un brin occulte à l’aide de ses riffs qu'à impressionner ou brutaliser l’assistance. Hubrovcak y est hyper efficace en maître de cérémonie et ses interventions vocales s’accordent parfaitement avec les nombreux soli, tous réussis, dont nous gratifient les deux six-cordistes.

L’assiette de fromage un peu chiche ("Century") et le dessert, peut-être un poil trop riche, qu’est "Slaves To The Evermore" ont le malheur d’arriver en toute fin d’un gueuleton saturé en régalades et il faut reconnaître que l’on manque d'appétit au moment de les attaquer, d’autant que le repas aurait pu s’achever, de manière claire et nette, sur le suscité "Eternal Void". Heureusement que "Slaves To The Evermore" fait un peu de place aux textures plus souples : mousses aériennes et émulsions de fruits rouge sang agrémentent bien heureusement ces couches de biscuit et de crème un brin trop consistantes. Mais après onze années de fermeture et revenue en nombre derrière les fourneaux, cette talentueuse brigade que reste MONSTROSITY avait à cœur de nous rappeler qu’elle en avait bien plus dans les paluches que la relative platitude de "Spiritual Apocalypse" ne le montrait. Il fallait repartir conquérant à la course aux étoiles.

C'est chose faite avec ce très bon "The Passage Of Existence" qui permet, en outre, de faire découvrir aux nouveaux clients du Death Metal cette musique sous une variété de recettes assez rare. Même s’il convient de reconnaître qu’il faut remettre le couvert, et un peu plus d’une fois, pour apprécier pleinement l’avalanche de saveurs et le déferlement de goûts que nous proposent les cinq Amerloques.

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   T-RAY

 
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- Mike Hrubovcak (vocaux)
- Lee Harrison (batterie)
- Mark English (guitare)
- Matt Barnes (guitare)
- Michael Poggione (basse)


1. Cosmic Pandemia
2. Kingdom Of Fire
3. Radiated
4. Solar Vacuum
5. The Proselygeist
6. Maelstrom
7. Eyes Upon The Abyss
8. Dark Matter Invocation
9. The Hive
10. Eternal Void
11. Century
12. Slaves To The Evermore



             



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