Si le sextette hollandais est aujourd'hui au sommet de la hiérarchie du Metal Symphonique, il ne le doit pas qu'à la jolie rouquine qui illumine les prestations live, ni à sa plastique, qu'elle affiche une nouvelle fois sur une pochette d'EPICA. L'illustration, au graphisme soigné, vient compléter "The Holographic Principle" sorti un an plus tôt, occupant le terrain intelligemment, comme de plus en plus de formations essaient de le faire.

Cet EP, "The Solace System", n'est ni plus ni moins que constitué des chutes de studios des sessions de la septième offrande des Hollandais. Car EPICA est un groupe qui travaille comme un acharné, et c'est cette exigence qui l'a amené à l'excellence pour laquelle il est unanimement reconnu depuis plusieurs années. En outre il est l'un des rares à pousser le niveau de ses textes autant que celui de sa musique.

"The Solace System" est copieux, puisque il renferme pas moins de six nouveaux titres, cinq en réalité ; "Immortal Melancholy" était déjà proposée en version acoustique de l'édition limitée de "The Holographic Principle". Et le travail est aussi soigné que sur l'opus suscité ; on y retrouve ces guitares massives, qui n'oublient pas de riffer, la batterie puissante et débridée d'Ariën Wan Weessenbeek qui a fêté ses dix ans au sein du groupe la même année, les chœurs et les orchestrations majestueuses, et la voix complètement libérée de Simone Simmons.

On se dit souvent que si des titres sont écartés d'un album ce n'est pas sans raison, bien que des questions d'équilibre entre les différents morceaux puissent se révéler cruels. Et clairement il y a de ça ici. Car si "The Solace System" montre que la masse de travail est loin d'être un argument suffisant pour figurer sur un LP, "Architect Of Light" ou "Wheel Of Destiny" (et son intro speed) constituent une sacrée démonstration ! EPICA propose là deux tueries (la première particulièrement) sans nul doute au niveau des meilleurs titres de l'album dont ils ont été dégagés. La version plus orchestrée de "Immortal Melancholy" vaut également bien davantage que son pendant acoustique, même si la partie avec les chœurs peut lui donner un côté Disney dont il n'est pas coutumier.

"Decoded Poetry" vient conclure sur une note offensive et catchy un EP ma foi fort bien troussé qui se présente comme un opposé complémentaire de "The Holographic Principle", lui qui accusait un petit ventre mou. Ici c'est bien le cœur de l'EP qui entraîne une adhésion immédiate, avec deux titres qui sortent clairement du lot. Après on peut regretter que Nuclear Blast en ai profité pour sortir un box set rassemblant "The Solace System" et "The Holographic Principle", histoire de faire raquer un peu plus le fan. Néanmoins, "The Solace System" fait indubitablement partie des bonnes surprises, car on y retrouvera tout de même six titres, tous au niveau de l'album pour lequel ils avaient été composés.