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METAL SYMPHONIQUE  |  STUDIO

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EPICA - Omega (2021)
Par JEFF KANJI le 30 Juin 2021          Consultée 4170 fois

Le dernier album studio d'EPICA remonte à déjà cinq ans. J'avoue que je ne les ai pas vu passer. Le collectif et son label sont loin de se l'être coulé douce pendant ce temps, puisqu'on a eu un EP de très belle facture, mais aussi plusieurs supports dont "The Quantum Enigma (B Sides)" qui rassemblait en son sein toutes les versions alternatives et bonus disséminés sur les what mille supports de son sixième album. Ajoutez-y une collaboration et une ressortie (à mon avis bien inutile) du superbe "Design Your Universe", et vous comprendrez comment EPICA fait ses fonds de tiroirs et sait occuper le terrain médiatique, d'autant qu'il est un groupe de scène important.

Tout ça pour dire que si la sortie d'un nouvel EPICA n'était pas à proprement parler une surprise, il en va de même sur sa promotion. Car le groupe est fort d'une stabilité exemplaire, qui donne crédit aux inclinations métaphysiques et psychologiques devenues extrêmement présentes dans son processus créatif : en bref, chez EPICA il semblerait que les qualités humaines soient réelles, au moins autant que cette passion pour les sciences qui le fait passer sur ce dernier album pour un savant calculateur plus qu'un artiste visionnaire.

Oui "Ωmega" est un album de stagnation, et entre son processus d'écriture, pour lequel le groupe a clairement assumé chercher à satisfaire son public avec les aspects les plus appréciés de son jeu, et le stade de carrière auquel les Hollandais se trouvent, c'était presque inévitable. Comme les accointances ne sont pas toujours aussi simples, cela n'empêche pas EPICA de sortir un bon album, signe d'une santé vigoureuse, mais aussi d'un début d'embourgeoisement.

C'est pourquoi cette sortie importante de 2021 n'arrive au lecteur que tardivement, car il m'a bien fallu admettre, dès la sortie des singles "Abyss Of Time" et "Freedom", que la phrase facile "EPICA fait du EPICA" me revenait un peu trop souvent en tête. Et cela n'a pas tellement changé avec l'arrivée de "Ωmega" que je me suis empressé d'acheter à sa sortie fin février 2021, avant de m'en désintéresser rapidement.

Mais aujourd'hui est le moment de rendre un verdict. EPICA fait du EPICA. Le fait-il bien ? Il y parvient en tout cas régulièrement, à la faveur de compositions intelligentes, bien menées et qui parviennent encore parfois à surprendre, soit par leur évidence, soit leur alliage d'orchestrations, de chœurs (extrêmement présents, ce sont même eux qui régissent "Seal Of Solomon", un des titres qui a le plus retenu mon attention), ou encore cette dualité vocale Mark/Simone qui confère à une parité quasi orthodoxe. Cependant, si le groupe se montre toujours particulièrement adroit dans la mise en valeur de ses moyens de production, comme le chœur d'enfants, particulièrement à son avantage sur "Rivers", il laisse un peu trop apparaître les coutures ou la construction formelle héritée des succès passés ("Abyss Of Time", "Gaia", "Code Of Life").

Ce qui ne facilite pas mon analyse, et donne en partie raison au groupe, puisque "Code Of Life" (qui rappelle les teintes arabisantes chères à "The Divine Conspiracy" auquel "Ωmega" me fait beaucoup penser) est sans doute l'un de mes titres préférés avec le très radiophonique "Freedom" que Simone chante à merveille. Mais pour les sensations fortes, il faut attendre qu'EPICA retrouve de l'ambition, et c'est pour cela que "Kingdom Of Heaven Part III" est une très belle réussite. Suivre ce voyage de la mort vers les cieux est tout à fait saisissant, surprenant, stylistiquement éclaté, et les treize minutes sont tout à fait orgiaques. On retrouve ce côté cinématographique très présent sur les deux premiers numéros (sortis sur "Design Your Universe" et "The Quantum Enigma" respectivement), et cette musique guidée par le récit qui force l'admiration de l'auditeur et du mélomane. L'arrivée du piano vers six minutes, ou encore la montée progressive de l'intensité des percussions sont autant d'artifices qui servent la profondeur du propos.

"Ωmega" regorge de mélodies entêtantes, assez mignonnes globalement, mais qui ont tendance à s'effacer assez rapidement de la mémoire, même si ça risque de suffire pour les concerts. J'espère juste en mon for intérieur qu'EPICA ne va pas davantage sacrifier son ambition créatrice et artistique au côté travail que représente la carrière du groupe, car je suis à peu près sûr qu'il y perdra au change avec le temps. Donc passe pour cette fois, le huitième album des Hollandais est bon, mais il risque de ne pas sortir souvent de l'étagère.

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   JEFF KANJI

 
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- Ariën Van Weesenbeek (batterie, grunts)
- Coen Janssen (claviers, piano)
- Isaac Delahaye (guitare lead, chœurs)
- Simone Simmons (chant)
- Rob Van Der Loo (basse)
- Mark Jansen (guitare, grunts)


1. Alpha - Anteludium
2. Abyss Of Time – Countdown To Singularity
3. The Skeleton Key
4. Seal Of Solomon
5. Gaia
6. Code Of Life
7. Freedom – The Wolves Within
8. Kingdom Of Heaven Part Iii – The Antediluvian Univ
9. Rivers
10. Synergize – Manic Manifestation
11. Twilight Reverie – The Hypnagogic State
12. Omega – Sovereign Of The Sun Spheres



             



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