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BLACK MÉLO ÉPIQUE  |  STUDIO

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KEEP OF KALESSIN - Epistemology (2015)
Par MEFISTO le 23 Février 2015          Consultée 7921 fois

Quand la crème de la crème d'un style sort un album, on y pense des mois à l'avance. Les jours s'égrènent comme des gouttes de pluie tombant au ralenti, c'est un intolérable supplice qu'il faut chasser de ses pensées pour éviter la fausse folie. Ce sentiment de détresse, d'impatience crasse, je l'ai ressenti en 2010 avant que "Reptilian" viennent nous brûler et il m'a encore une fois transpercé de sa lame affûtée à l'aube de la naissance d'"Epistemology", sixième album des Dieux du Black Mélo épique, KEEP OF KALESSIN, les Dieux de l'arène norvégiens.

Les initiés et fans finis du groupe connaissent la recette sur le bout des doigts : une ambiance sèche comme le sable du Forum, un jeu de guitare inventif, unique et tranchant, des mélodies brillantes, des refrains marquants au fer rouge, une batterie solide faisant trembler la croûte terrestre et des lignes de synthé venant ajouter la cerise sur le gâteau. Le meilleur Black Mélo qui m'ait été donné d'entendre, notamment en raison de la dimension héroïque de l'ensemble qui, en contradiction des exploits spectaculaires qu'elle évoque et plante dans nos neurones, est toujours demeurée assez organique. KOK n'a jamais misé sur la magie des studios pour peaufiner son style ou revêtir ses compos de chaudes couvertures, il est authentique et sait où et comment frapper.

Seul gros changement sur cette cuvée : le départ du chanteur The Bon, dont j’appréciais le timbre écorché et qui se collait bien aux airs du groupe. Sauf que KOK, c’est avant tout la musique dont on se rappelle, alors que les affres de la bataille soient racontées par quiconque, ici le cerveau du groupe Obsidian Claw, on s’en tape. Même s’il s’en sort moins bien que The Bon, Obsidian assure encore vachement derrière sa guitare et son synthé, alors quoi, merde, on ne crachera vraiment pas dans la soupe hyper protéinée !

"Epistemology" est construit un peu comme "Reptilian" et "Kolossus" : il contient de grosses briques bien mélodiques et musclées et de plus courtes baffes, dont les deux bonus, qui défoulent le plus coincé. Sur "Reptilian", la très dansante "Dragontower" avait surpris tout le monde comme curiosité de l'album, alors que sur "Epistemology", c'est la violente "Universal Core" qui se charge de ce boulot, même si elle détonne moins avec le reste. Elle se trouve flanquée de deux des meilleures pièces du skeud, l'épidémique et archi valeureuse "Necropolis" et la planante "Introspection", dont le superbe refrain a pu être entendu sur le E.P du même nom en 2013.

L'album débute sur la poignante et intense "The Spiritual Relief" au refrain bourré à ras-la-gueule d'émotions. On atteint l'orgasme assez rapidement, je vous avertis ! Pas au niveau du long solo à la fin de "Necropolis", mais bon, ça donne envie pour la suite. "The Grand Design" offre probablement certains des plus beaux moments de la galette avec ses riffs aériens et mélodies magnifiques, ses chœurs et son refrain rassembleur. On ne s'en lasse pas ! Les morceaux fourre-tout "Dark Divinity" et "Epistemology" sont bien réussis également, même s'ils ne s'élèvent pas au niveau du reste par un cheveu.

À la fin, on a soif tellement KOK est demandant, mais dès qu'on se rassasie, on est prêt à replonger dans la mêlée tête baissée avec cette armée bien préparée. "Epistemology" est l'album le plus réussi des Norvégiens pour moi, car il témoigne des efforts passés du groupe et ouvre la voie à un futur glorieux. Depuis "Armada", KOK n'a offert que des gemmes au monde entier et semble incapable de se fourvoyer. Obsidian Claw est tout simplement trop fort pour nous laisser tomber, en vrai Spartacus qu'il est. Sa musique nous libère de nos chaînes et nous fait cheminer, le courage au cœur et la force au poing.

C'est ainsi qu'on se sent après cette odyssée : heureux, l'adrénaline nous tambourinant les tempes. Le souvenir récent de ces envolées mirifiques apaisera toutefois nos sens, car KOK est capable de jouer sur les deux tableaux sans sonner cliché ou baisser sa garde.

L’épistémologie est la science de la connaissance, vous saviez ça ? En bien, KEEP OF KALESSIN sait jouer et passionner. C’est tout ce que vous avez besoin d'apprendre aujourd’hui, au cas où, chanceux que vous êtes, vous l'ignoriez.

Note : 4,5/5.

Podium : (or) "Necropolis", (argent) "The Great Design", (bronze) "Introspection".

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- Obsidian Claw (guitare, synthé, chant)
- Vyl (batterie)
- Wizziac (basse)


1. Cosmic Revelation (intro)
2. The Spiritual Relief
3. Dark Divinity
4. The Grand Design
5. Necropolis
6. Universal Core
7. Introspection
8. Epistemology
9. Anima Bundi [feat. Attila Csihar] [bonus]
10. Novae Ruptis [bonus]



             



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