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KEEP OF KALESSIN - Reptilian (2010)
Par MEFISTO le 17 Mai 2010          Consultée 8210 fois

C'était prévisible. Il ne pouvait en être autrement. KEEP OF KALESSIN allait capitaliser.

Je remonte jusqu'en 1999, avec "Agnen" : furieux exercice, de la musique sombre jouée rapidement sans ambage. Après une pause bien méritée de sept ans, les Norvégiens ont sorti à deux ans d'intervalle le martial et puissant "Armada" et le grandiloquent et épique "Kolossus", dont le titre présageait un destin magique pour le groupe.

Nous sommes en 2010 et KOK nous revient avec cet album, "Reptilian", à la pochette intimidante. Leur meilleur. C'était prévisible. L'heure de la maturité a sonné douze coups. "Reptilian" est excellent parce qu'il contient les éléments clés de chaque opus précédent, tout ce qui a marqué les tympans : la noirceur d'"Agnen", la vitesse d'"Armada", les mélodies épiques de "Kolossus". Et il y a des nouveautés sous la calotte… Et c'est ce qui importe.

L'enrobage d'abord. Plutôt primal sur "Kolossus", il s'avère ici léché, plus imposant, plus ambiant. Ce petit quelque chose qui manquait, cette sécheresse sonore, n'est plus. Ah si, on a pris un pied immense avec le colosse, seulement là, c'est la quintessence. KOK entre réellement dans la cour des grands avec cette production à la cape plus scintillante, brodée avec le fil d'argent de "Kolossus" et les trouvailles dorées de "Reptilian". Certes, ça rend le truc plus accessible, mais le groupe se devait de mater ce côté farouche qui le caractérise pour s'offrir de la perspective. Mission accomplie.

Plus de guitare sèche, on blastbeat à qui mieux-mieux, on entend toujours le bruit brut des cordes, le pic glissant sur ses victimes, une marque de commerce chez KOK. The Bon s'égosille plus que jamais (un bon point) et les chœurs sont magnifiques et multipliés ("The Awakening", "Dark At The Moonless Night" en tête). Le clavier est plus présent et moins en retrait qu'auparavant (il prend carrément le plancher sur "Reptilian Majesty", sorte de « résumé » de 14 minutes de l'album). Et sur plusieurs morceaux, il confère cette ambiance épique/orientale/pompeuse ("The Awakening", "Judgement") - qu'on a quand même entendue auparavant, je pense entre autres à "Winged Watcher" sur "Armada".

Obsidian Claw n'a jamais composé (de son propre aveu) de morceaux plus « in your face ». Vous matez ce dragon ? Il est prêt à sucer votre jus jusqu'à la dernière goutte après un précis coup de griffe dans le cou… Ça déménage… Les morceaux sont tout simplement monstrueux. Et pourtant, la manière de les construire n'a pas changé d'un iota : Obsidian trouve le riff, Vyl assassine ses toms et cymbales pour lancer la charge. KOK c'est surtout ça depuis le début, de la grosse guitare de fou avec une batterie détonante ("Dragon Iconography", en guise d'hors-d'œuvre). Aussi est-ce plaisant de pouvoir se glisser d'autres créatures sous la dent sur "Reptilian", qui plante cette dynamite sur une plus grande surface. Le charnier est beaucoup plus large...

À commencer par "The Dragontower", morceau court, punché et… dansant ! Le titre le plus « popisant » que KOK n'ait jamais offert. Merde, ce rythme gorgé de basse et ce refrain Power Metal sont géniaux ! Mais attention, inutile de trouver un mac au groupe, il sait se vendre soi-même en exhibant ses écailles et évite la facilité. Il aurait été facile de répéter la fraîcheur de "The Dragontower", mais KOK s'est juste offert un petit interlude, car il est avant tout une boule de démolition. Petit bémol à ce sujet : on aurait pris plus de soli. Comme si le groupe les avait troqués pour de l'ambiant… Choix artistique que je respecte et apprécie, mais on s'éloigne alors de la « perfection », qui était accessible avec "Reptilian".

Autre point gagnant, qui joue en leur faveur mais qui passera peut-être sous le radar de plusieurs observateurs : la tracklist est bien balancée. L'album débute avec deux bombes et se termine de la même manière. Au milieu, on retrouve quatre titres moins touffus, hétéroclites, guerriers (la violente "Leaving The Mortal Flesh" notamment, du pur KOK époque "Agnen".) "Dark As Moonless Night" est le morceau tranquille du skeud : intro à la SCORPIONS (!), rythme Heavy/Power, voix lente et gutturale et refrain au chant clair à vous donner la chair de poule… Le deuxième et avant-dernier ovni de l'album.

"Reptilian" s'achève d'abord sur la lumineuse et vive "The Divine Land". Les chœurs sont une fois de plus omniprésents (dans le refrain et en bridge), l'atmosphère est épique à souhait, on fait un sacré vol à dos de dragon ! Les paysages sont splendides, les zicos ne montrent aucun signe de relâchement, ça frappe, ça cogne, ça gratte de façon démentielle.

Jusqu'au clou, "Reptilian Majesty", ovni numéro 3 et expérimentation réussie des Norvégiens. Pièce en montagnes russes alliant un des meilleurs riffs de la galette, de longs passages au clavier, encore des touches de Heavy… Faut écouter pour en découvrir tous les trésors enfouis. C'est un peu le "Rising Sign" de "Reptilian" ; planant, mais plus valeureux.

"Reptilian" se faufile aisément en tête de la discographie de KEEP OF KALESSIN, grâce à une facture assez variée, surprenante, mariant les influences des débuts et les qualités de la croissance. Une généreuse symbiose où le blastbeat est roi. Ce même roi qui a ouvert sa cour à plus d'amuseurs cette fois-ci, les gros démons cracheurs de feu en premier, ce qui lui permettra de protéger et sauver son royaume.

Un 4,5/5 bien mérité.

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- Thebon (chant)
- Obsidian Claw (guitare, claviers)
- Wizziac (basse)
- Vyl (batterie)


1. Dragon Iconography
2. The Awakening
3. Judgement
4. The Dragontower
5. Leaving The Mortal Flesh
6. Dark As Moonless Night
7. The Divine Land
8. Reptilian Majesty



             



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