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BLACK METAL  |  STUDIO

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- Membre : Khonsu
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KEEP OF KALESSIN - Through Times Of War (1997)
Par UDUFRU le 10 Juillet 2006          Consultée 7680 fois

Une terrible fournaise règne en ces grottes obscures. Un ruisseau de lave courant dans une rigole dévale les galeries, au-dessus duquel s’affairent quelques créatures noiraudes aux contours indistincts. Marteaux et cisailles façonnent le métal en fusion, lui conférant tantôt la forme d’une claymore démesurée, tantôt celle d’un lourd fléau. Plus loin, d’autres esclaves maléfiques taillent des pointes de flèches dans une roche sombre et brillante que l’on dit empoisonnée. Les arcs sont révisés, les cordes changées, l’empennage finalisé par quelques prisonnières édentées. Aux confins de cette forge souterraine, un sorcier aux noirs desseins enchante haches et épées avec l’âme d’ennemis morts au combat. Les nuées de soldats, monstres et autres fantômes attendent derrière les murs titanesques qui entourent la cité de leur maître. Ils n’attendent qu’un ordre, qu’un geste, qu’un murmure de leur chef pour franchir les remparts et déferler sur le monde avec leur haine comme seul étendard. Le temps de la guerre est enfin arrivé…

Arf, zut, je me suis encore faite avoir par le premier album de KEEP OF KALESSIN, et maintenant qu’il s’est achevé, me voilà de retour dans ce quotidien sans surprise où la seule bataille à mener nous oppose au pouvoir despotique de l’argent… autant la considérer perdue d’avance. Déjà, l’ombre cruelle du métro/boulot/dodo cherche à m’envelopper de son halo routinier, mais elle ne m’aura pas. Pas aujourd’hui. Je remets Through Times of War.

Et immédiatement, un souffle épique envahit la pièce, balayant papier peint et autre contre-plaqué. La puissance du premier riff préfigure déjà de la violence des affrontements que nous dépeignent Obsidian C. et sa horde tout au long de trois quarts d’heure pour le moins belliqueux. En effet, les Norvégiens de KoK ont l’art et la manière de rendre leur black metal très offensif sans pour autant empiéter sur les terres de 1349 ou encore ANAAL NATHRAKH. Car la particularité de KoK est de proposer un black metal extrêmement mélodique, véritable collection de riffs superbes dont la beauté agressive et couillue n’est pas sans rappeler un certain IMMORTAL.
La guitare inspirée d’Obsidian C. n’est pas la seule corde à son arc, puisque les nappes de clavier sont aussi de son fait, et pour une fois, c’est avec des compliments que je commenterai cette initiative. Ici, les synthés sont les discrets accompagnateurs d’un déchaînement misanthropique. Ils font planer sur le champ de bataille l’odeur méphitique du charnier à venir, mais ne sont en aucun cas coupables de « symphonification » de ce grand black metal dans la plus pure tradition norvégienne ("I Choose to Suffer").
La batterie n’est pas en reste dans cet opus martial, au contraire, la vélocité de son maître et l’intelligence de ses breaks forcent souvent l’admiration ("Obliterator"). Rien ne semble pouvoir arrêter le déferlement de blast-beats qui s’abat sur les terres chaotiques, tandis que le tonnerre de la double grosse caisse emplit l’atmosphère de son grondement sourd.
Dans ce paysage musical fait d’os brisés et de sang, un cri décharné surgit parfois des profondeurs. La nature du monstre qui le produit demeure énigmatique depuis la nuit des temps. Quelques fois, on croit qu’un démon immortel crache ses malédictions depuis la porte des ténèbres ("Den Siste Krig"), mais d’autres, il semble qu’un spectre hurle vengeance dans l’infini du Temps ("As a Shadow Cast"). Dans tous les cas, l’effroi succède à la surprise, et la fuite à l’effroi. Car il n’est rien qu’on puisse faire contre les légions d’Obsidian C., dont les rangs chaque jour grossissent des créatures diaboliques engendrées par son talent.

Grâce à une production très correcte, à mi-chemin entre la crasse artisanale (et magnifique) d’un BURZUM et l’asepsie d’un groupe de black suédois lambda, ce premier album de KoK catapulte les turpitudes martiales de MARDUK et consorts bien loin de sa propre superbe. Obsidian C. y démontre son immense don pour la composition, qu’il continuera à étoffer dans les opus ultérieurs. Car sa guerre à lui n’est pas finie, non. Sa croisade pour un black metal brutal, harmonieux et triomphant ne fait alors que commencer. Et de quelle façon !

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- Obsidian C. (guitare, claviers, chant)
- Wizziac (basse)
- Thebon (chant)
- Vyl (batterie)


1. Through Times Of War
2. Den Siste Krig
3. As A Shadow Cast
4. I Choose To Suffer
5. Skygger Av Sorg
6. Obliterator
7. Nectarous Red - Itch



             



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