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SIGH - In Somniphobia (2012)
Par MEFISTO le 27 Février 2014          Consultée 5212 fois

Il y a deux SIGH : le groupe nippon à fanfare et le psychédélique-expérimental. Si j'avais eu le bonheur d'être témoin des méfaits du premier ces dernières années, les nostalgiques des débuts du groupe, que ce soit "Infidel Art", "Hail Horror Hail" et surtout de l'album "Imaginary Sonicscapes", qui ne m'avait pas convaincu, seront ravis. La formule intime à la production simpliste que plusieurs vénéraient, mais qui ne me rejoignait que très peu, est de retour ! Bon, on n'est plus en 1995, alors lisez "avec les moyens de 2012", donc ça décape pas mal plus...

Le résultat est bluffant à un niveau que je ne prévoyais pas. Premièrement, je m'attendais avec de la bave au coin des lèvres à une suite d'un de mes albums préférés, "Scenes From Hell". Alors j'ai dû me rabattre sur ce condensé, en somme, des meilleures réalisations du groupe en dehors de cette parenthèse symphonique, tout aussi folle que le reste, mais plus clinquante. Ici, SIGH revient à un Metal déjanté, certes, mais plus subtil, personnel et hétéroclite que ses deux efforts précédents.

Essayer de résumer un album de SIGH, surtout de ce type, équivaut à essayer de comprendre la politique. Plus vous essaierez, plus on vous fera croire autre chose et plus vous vous fourvoierez. Alors comme disent les Anglais : « Sit back and relax ». Après quelques dizaines de minutes (ou l'excentrique duo de départ "Purgatorium" et "The Transfiguration Fear") de bidouillage intensif, de piano nerveux ou virtuose, de saxo lascif, de synthé planant ou complètement débile, de sonorités orientales habilement amenées, de guitare non moins langoureuse, rondelette ou incisive, de distorsion agaçante et d'effets spatiaux (pour ne pas dire spéciaux !) et de chœurs aussi divers que renversants, vous vous gratterez peut-être la tête en vous demandant si les Nippons sont normaux. Eh ben non. Désolé. C'est SIGH et SIGH, ben... c'est unique. Que ça se la joue sympho ou foutraque, ça déchire et ça fait frissonner. Et ça a sa place au Temple de la renommée.

"In Somniphobia" porte bien son nom. C'est si touffu et hypnotique que si on s'endormait à force de trop avoir fumé de cette came, on aurait peur de ne pas s'extirper de ces cauchemars que SIGH vaporise. Au début, après six ou sept écoutes, je me suis dit que je regrettais "Scenes From Hell" (à part en entendant "Amongst The Phantoms Of Abandoned Tumbrils", qui renoue avec la claque de 2010), que je préférais les cuivres au cirque minimaliste que nous offre cette cuvée 2012, mais je me suis vite ravisé. Et plus le temps passe, plus je l'aime ce gros disque de dingue (merci "Far Beneath The In-Between") nous imposant tantôt du Blues déguisé tantôt du Black/Thrash épileptique.

Je l'aime non pas parce qu'il me rappelle "Imaginary Sonicscapes", mais parce qu'il se colle aux deux visages du groupe en en gardant que les plus beaux éléments. Il fera plaisir à tous les fans de SIGH, ceux qui déliraient sur "Hail Horror Hail" ou ceux, comme moi, qui capotaient en imaginant Mirai avec son chapeau de meneur de piste démoniaque en train de jongler avec des trompettes.

La surprise passée, si cela est possible, on se gratte encore la tête en faisant gaffe au peu de cheveux qu'il nous reste pour s'exclamer : « Mais merde, où vont-ils chercher tout ça ?! ». Question bien vaine quand on sait que le secret des plus grands mystères doit demeurer enfoui pour en garder toute sa saveur. Disons seulement que les deux ans ayant nécessité la concoction cet album ont été extrêmement bien utilisés et qu'on a droit ici à un travail d'orfèvre de premier plan. Chaque son, sample et gimmick, bien que semblant tomber du ciel ou de quelque boîte à surprises, trouve sa place dans ce capharnaüm. Encore faut-il renoncer à lui trouver une identité à ce labyrinthe à la pochette sensas réalisée par Eliran Kantor, le même qui avait dessiné celle de "Scenes". Le leader de SIGH a simplement demandé à l'artiste de créer une image dépeignant les mauvais rêves, ce que "Somniphobia" s'avère pour les oreilles peu enclines à le recevoir tel qu'il est : un autre joyau dans la collection des Japonais, un neuvième.

Un très tortueux, mais remarquable périple, dont chacune des étapes a le mérite de déraciner le voyageur. On ne sait pas si on se trouve dans une foire, un fumoir ou un défouloir !

Maintenant, en mauvais joueur que je redeviens, je sors de ma torpeur et rêve éveillé d'un "Scenes II" pour aller chercher le .5 manquant à mon plaisir entier. Mais ça, c'est moi.

Note : 4,5/5.

Podium : "Somniphobia", "Amongst The Phantoms Of Abandon" et "Fall To The Thrall". Avec ça, vous ne vous ennuierez pas. Et, chanceux que vous êtes, vous aurez huit autres pistes à vous envoyer sans modération...

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- Mirai Kawashima (chant, claviers, tout le reste)
- Dr. Mikannibal (saxophone, chant)
- Junichi Harashima (batterie)
- Shinichi Ishikawa (guitare)
- Satoshi Fujinami (basse)


1. Purgatorium
2. The Transfiguration Fear
3. Opening Theme: Lucid Nightmare
4. Somniphobia
5. L'excommunication À Minuit
6. Amnesia
7. Far Beneath The In-between
8. Amongst The Phantoms Of Abandoned Tumbrils
9. Ending Theme: Continuum
10. Fall To The Thrall
11. Equale I) Prelude Ii) Fugato Iii) Coda



             



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