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MISOTHEIST - Vessels By Which The Devil Is Made Flesh (2024)
Par MEFISTO le 29 Juillet 2024          Consultée 1042 fois

C'est normal de devenir blasé à un certain moment donné.

Quand on manque de vacances et que notre taf nous tape sur le système, qu'on emprunte toujours les mêmes routes, que la routine est notre pire ennemi mais qu'on doit composer avec jour après jour parce qu'on a une famille et/ou des obligations, quand on écoute trop le même style de musique. Lorsque j'étais plus actif sur NIME, disons avant 2017, mes esgourdes étaient invariablement secouées des mêmes tremblements de tête, soit du Death, du Black et du Black et du Death. Beaucoup de Black. Comme l'a vécu Oncleguud à l'époque et Storm actuellement. Conséquence ? Si on est un tant soit peu inattentif ou peu absorbé par notre passion, nos cellules prennent le contrôle et nous font croire qu'on écoute le même truc sans fin. Voilà pourquoi, entre autres raisons, il est faux de prétendre que tout le monde peut chroniquer.

Tout ça pour dire que… le Black a été ma Némésis à plusieurs reprises. Malgré cela, j'ai persisté en lui donnant sa chance, car qui suis-je comparé à une tempête d'artistes talentueux qui ont envie d'en découdre ? Il aurait été con, voire irresponsable, de virer le Black de ma vie au profit d'autres styles que j'aimais moins, par principe. Et une chance que j'ai eu cette réaction à chaque fois, quitte à prendre un break santé de quelques semaines/mois pour recharger les batteries, car j'aurais peut-être considéré MISOTHEIST comme une resucée et j'aurais roulé tranquillement près de lui sans le saluer ou m'arrêter pour le féliciter.

Car l'excellent "Vessels By Which The Devil Is Made Flesh", mes chers zamis, est tout sauf une pluie de redites ou de clichés. C'est probablement le 456789ème album de Black de l'histoire, mais ça, c'est pas le problème de son géniteur ni de personne. Ainsi va la créativité et le hasard, l'affection indestructible du BM.

Le groupe est norvégien et secret sur sa genèse. Les infos sur les membres se trouvent au compte-gouttes et s'avèrent peu crédibles, alors rendons justice à ce que MISOTHEIST envoie comme message : la musique parle pour nous, qui que nous soyons derrière le voile. Allez, aux chiottes la paperasse !

Trois compos pour ce troisième album depuis 2018 sont exhibées. Deux longuettes et une plus courte au milieu, l'intense morceau-titre, assurent un équilibre approximatif à cette offrande grisâtre aux saveurs acres et cendrées. Un énième doigt d'honneur à Dieu, n'en doutons point. Ça s'entend encore mieux que ça se lit, dans chaque riff ou trémolo, chaque rebondissement, coup de basse bien rondelet, chaque tabassage et cymbale tintant comme les cloches du Paradis. Emballant comme programme !

MISOTHEIST a réussi à trouver la prod' rêvée pour sa formule, en limitant la saleté sonore au profit de compos à la vigueur soutenue, même sur 12 ou 19 minutes. Les bridges moroses et vaporeux apportant une touche Doomesque se raccordant parfaitement à la thématique, on ne s'ennuie guère. Les zicos savent comment tisser des ambiances qui s'imprègnent dans l'âme et le cortex du métalleux moyen, i.e. que le néophyte en sera impressionné et l'adepte, royalement surpris. Putain, cette guitare sur "Stigma", cette basse de malade sur "Vessels", cette mélancolie délicate sur "Whitewashed Tombs" ! Que vous soyez fan de titres à rallonges ou non, MISOTHEIST fabrique le cocon idéal pour que ces 38 minutes aient le meilleur retour sur investissement probable.

Tantôt impérial avec son mix de violence contenue et d'occultes débâcles, tantôt mystérieux sous ses guêtres de racleur de cimetières, ou brute épaisse aux habits soyeux, ce Norvégien aux racines inconnues connaît son patrimoine et souhaite diablement l'affermir de ses crocs et griffes. "Vessels By Which The Devil Is Made Flesh" et ses superbes mélodies, ses clins d'œil mortuaires et dépressifs, ses oscillations nous tenant sur le bout de notre tympan, saura rendre fière une nation déjà légendaire pour sa fécondité métallique.

C'est grâce à des bestiaux comme MISOTHEIST qu'on chasse la lassitude. Si vous êtes blasé après moult écoutes de ce "Vessels", prenez des vacances de Black, c'est votre inconscience qui vous torpille la bonne foi.

Gros 4, qui ne cesse d'enfler à chaque tour.

Podium : (or) "Vessels By Which The Devil Is Made Flesh", (argent) "Stigma", (bronze) "Whitewashed Tombs".

Indice de violence : 3/5.

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- Indisponible


1. Stigma
2. Vessels By Which The Devil Is Made Flesh
3. Whitewashed Tombs



             



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