DGM, après des débuts laborieux mais marqués par un gros potentiel, a bataillé ferme au gré des modes et surtout des changements de line-up quasi incessants pour imposer sa musique sur la scène Prog… sans jamais réellement y parvenir malgré une discographie d’une qualité plus qu’honorable. Il serait temps que DGM sorte du cercle des amateurs de Heavy et de Metal progressif pour accéder à une plus grande reconnaissance car depuis l’arrivée de Titta Tani et malgré son départ (2001-2007), DGM a toujours proposé des albums de très belle facture, même si "FrAme", qui marquait l’arrivée du sémillant Mark Basile au chant, marquait un peu le pas face à son prédécesseur direct, "Different Shapes", dernier d’une série de quatre albums d’affilée hautement recommandables.

Alors DGM et son "Monumentum" ? Pour simplifier, une série de onze baffes consécutives ! Simone Mularoni, s’il peut se consacrer davantage à son propre groupe EMPYRIOS, maintient une production de qualité tant du point de vue du son que de la composition et la touche de modernité qu’il a apporté avec lui dès "Different Shapes" et bien renforcé sur "FrAme", en grande partie grâce au concours d’Emanuele Casali qui est parvenu progressivement à intégrer des sonorités plus électro aux riffs massifs et syncopés du virtuose italien. DGM sonne très actuel, sans pour autant qu’on puisse voir de franche évolution stylistique, DGM fait du DGM… mais de façon plus convaincante que sur "FrAme" qui avait laissé un sentiment de frustration devant ce potentiel…

Ici Mark Basile nous rappelle très vite que Titta Tani n’est plus qu’un lointain souvenir et son chant clair, assez proche de son prédécesseur, rehaussé de cette pointe de rocaille dans la voix, fait mouche ! Mélodiste hors-pair, il vous ancrera dans la tête les refrains de "Trust", "Pages" ou "Blame" en un rien de temps.

C’est d’ailleurs une constante de l’album : les Speed "Pages" et "Void", qui évoque l’ère "Misplaced", le thrashisant "Chaos" qui dévoile l’attirance de Simone Mularoni pour les scènes un peu plus extrêmes, la ballade est réussie elle aussi, avec ce "Repay", proche d’un QUEENSRŸCHE. Quelques morceaux forts se dégagent néanmoins, les deux premières pistes, "Chaos", ou encore ce "Blame" dont les sons de claviers, typiques du revival de la scène Heavy de la fin des années 90 (je pense à NIGHTWISH en particulier), ramènent à la première époque du groupe.

Toujours Prog, mais de façon subtile, les onze morceaux, de par leur titre en un seul mot visent l’efficacité et à l’exception de "Void" on ne dépasse que rarement la barre des cinq minutes. Pourtant il y a du plan technique dans tous les sens (le duel guitare/clavier de "Reason" peut donner le vertige), mais la fluidité de chaque titre est exemplaire, et on n’a pas le temps de décrocher une seule fois. En cela, "Momentum" constitue peut-être la meilleure livraison de DGM à ce jour et consacre aussi le line-up le plus stable depuis les débuts du groupe, car outre la section rythmique, inamovible depuis 2001, la paire Mularoni/Casali en place depuis six ans fonctionne à merveille, dans un genre différent de celui de la paire Reali/Sanges, mais avec autant de maestria et de pertinence.

Note réelle : 4,5/5.