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2009 Ki
Addicted
2011 1 Deconstruction
1 Ghost
2012 1 Epicloud
1 Epiclouder
2014 Dark Matters
Sky Blue
2016 Transcendence
 

- Style : Buckethead, Toehider, Tranzat
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DEVIN TOWNSEND PROJECT - Ghost (2011)
Par MEFISTO le 19 Juillet 2011          Consultée 9691 fois

La tétralogie se termine déjà. Cet exercice de style fut, à proprement parler, un feu roulant d'émotions livrées à plusieurs niveaux par le maître canadien. On y a rencontré le vrai Devin, pas juste le pyromane fou furieux de SYL avec ses longs cheveux dégueux, mais l'amateur de musique tout court. Pas seulement de Metal extrême qu'il pond si bien, le fan de musique planante et « thérapeutique », dirons-nous. Celle dont "Ki" était composée en grande partie et que "Ghost" ramène en majorité, après deux trains inarrêtables, le très popisant "Addicted" (adolescence de Devin) et le démesuré "Deconstruction" (sa vie adulte mouvementée et son éveil tardif à la sagesse). "Ghost", c'est l'appel au calme, à la plénitude, aux vacances, à l'introspection, c'est le moment pour Devin de faire la paix avec ses fantômes, ses démons, et de goûter pleinement à la vie sans ses artifices.

J'étais chez le dentiste l'autre jour et ma spécialiste écoutait de la musique ambiante tout en me rafistolant trois molaires. Ça sonnait très asiatique, Chine ou Viêt-Nam, mais ça m'a fait penser à ce "Ghost". Je m'imaginais lui offrir ce CD en lui disant "Tiens, ça va faire changement de tes trucs achetés à la pharmacie du coin !", mais je me suis ravisé quand les outils ont commencé à faire entendre leur bruit strident. On était alors bien loin de ce que Devin nous offre sur cet album non-Metal, de musique ambiante d'une grande beauté. Une énième preuve que Devin est un petit génie.

Mais je vous préviens : si vous avez adoré les deux albums précédents (et peut-être même "Ki" !), votre premier réflexe sera de cracher sur "Ghost". Je me suis fait prendre au jeu, mais je suis heureux d'avoir donné une seconde chance à Devin, car même si on n'arrive pas toujours à faire cadrer "Ghost" dans la tétralogie (le clash entre "Deconstruction" étant de dimensions épiques), on parvient avec de la patience et une immense ouverture d'esprit à plonger dans les eaux turquoises de "Ghost". Devin joue les guides touristiques de pays exotiques et nous entraîne sur les plages de Bora Bora, à la nuit tombante, pour une séance de yoga et de méditation, nous traîne au sommet d'une montagne pour que l'on apprécie les beautés sublimes de la planète qu'il a trop longtemps snobée, obnubilé par les substances illicites et la culture moderne. Chaque écho provoqué sur "Ghost" est une métaphore de l'immensité terrestre, de la profondeur de l'âme.

Aux dires de Devin, "Ghost" est l'album le plus doux et le plus joli qu'il a enregistré. Et c'est loin d'être des paroles en l'air, car si la deuxième affirmation risque d'en choquer plusieurs, on doit bien se rendre compte que même si on n'adhère pas à 100% au « concept », la qualité des compositions et les images qu'elles tracent sont magnifiques. Que ce soit à la guitare sèche (le riff de "Feather" est glorieux), à la flûte ou autres instrus tribaux, au synthé accouchant de nappes archi planantes, chaque moment de "Ghost" est une saine respiration, une invitation au calme, à la sérénité, et une déclaration d'amour de Devin envers la nature et ses vertus. C'est enfin un plaidoyer sur l'importance de goûter à cette vie qui nous est offerte, de ne pas occulter ce privilège et de contribuer à l'émancipation de la planète à travers nos actions.

Il y a bien des moments plus « lourds » (dans le sens que bouger les paupières est violent) comme sur "Fly", "Blackberry", "Feather" ou "Texada", mais Devin a laissé place à l'ambiophonie le plus possible. Il a réduit ses paroles au minimum, qu'il susurre la plupart du temps, préférant que les instruments exotiques et aériens chantonnent et bercent nos crânes débordant de soucis. Notons aussi le retour de la voix féminine sur quelques titres… Magique ! Je parie que certains d'entre vous feront le parallèle avec quelques-uns de ses anciens albums, dont un à la pochette bleue, qui contenait ce genre d'odes aux luxuriants espaces à perte de vue…

Qu'on juge "Ghost" en tant qu'album solo ou brique de ce DEVIN TOWNSEND PROJECT (qui, on le comprend mieux maintenant, est en fait l'esprit et le corps de Devin), cela ne fait pas une grande différence. Il pourrait tourner avec ou sans cette parenté accrochée à ses basques qu'on ne l'aimerait pas plus ou moins. "Ghost" est avant tout un trip musical ambiant aux proportions surprenantes, d'une inspiration océanique de la part de Devin.

Monsieur Devin Townsend.

Et c'est loin d'être terminé...

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   MEFISTO

 
   DARK MORUE

 
   (2 chroniques)



- Devin Townsend (guitare, basse, chant, banjo, ambiances)
- Dave Young (synthé, mandoline)
- Mike St-jean (batterie)
- Kat Epple (flûte, ewi, bawu)
- Katrina Natale (chant)


1. Fly
2. Heart Baby
3. Feather
4. Kawaii
5. Ghost
6. Blackberry
7. Monsoon
8. Dark Matters
9. Texada
10. Seams
11. Infinite Ocean
12. As You Were



             



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