TROB ne ressemble à rien. C'est du Black pour la foule, certes, mais pour l'amateur averti que nous sommes, vous, moi, lui, eux, c'est beaucoup plus. C'est la descente dans une cave où l'opium est roi, c'est un Doom échevelé, un Stoner gras du bide, c'est une guitare groovy à souhait, des samples cauchemardesques et fantastiques, bref, c'est cette arche qu'on aperçoit sur la pochette. Ce disque contient plusieurs races d'animaux et, sans dire qu'il assurera le futur de l'espèce humaine (mon Dieu, blasphème !), il consolidera la présence de TROB au panthéon des curiosités.

Merde que cet album est bon, c'en est effrayant. Bien sûr, il y a quelques longueurs, Alexandre le conquérant aime expérimenter et lier des éléments naturellement incompatibles. Mais il reste qu'il nous fait tant sourire avec ses chants grégoriens, sa grosse voix caverneuse et ses touches de basse colorées, son piano de cathédrale démoniaque, qu'il en devient irrésistible. Non mais quel ovni que ce mec.

Là vous direz : « Facile de mettre 5 juste parce que le gars est surprenant ». Mais oui. Sauf que les preuves sont là. La première pièce de dix minutes nous donne tellement de sentiments différents, opposés, puissants, qu'il est ardu de ne pas se demander ce que la suite nous réserve. Justement, je vous souhaite d'être pris de court comme moi j'ai été et comme je le suis à chaque écoute de ce colossal monument.

Dans le Black « hors des sentiers battus », moi aussi parmi ma sélection 2009.

Moments préférés (car avec de tels morceaux touffus, attendez-vous à vivre des moments, pas à apprendre des titres par cœur) : le début et la fin de la pièce d'ouverture, la seconde moitié de "Mount Sinai Moloch" (quel groove mes aïeux...), la moitié de "The Restless Mills" et la fin de "Arcane Pharmakon Messiah". Mais bon, c'est tout personnel, la claque est à chaque tournant.