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- Style : Rebirth Of Nefast, Tchornobog

The RUINS OF BEVERAST - Please Don't Walk On The Mass Graves (+ Mourning Beloveth) (2020)
Par WËN le 1er Juin 2020          Consultée 2011 fois

Si Ván Records fait assurément partie des labels que l'on se plait à suivre, au sein de la rédac' de NIME, c'est - vous vous en doutez bien - pour la richesse dont son catalogue fait preuve depuis une quinzaine d'années maintenant, sachant attirer quantité de formations aux fortes propensions rituelles et occultes, ou en tout cas inspirées d'immémoriales épopées (au hasard SULPHUR AEON, URFAUST, ATLANTEAN KODEX, NECROS CHRISTOS, DREAD SOVEREIGN, CHAPEL OF DISEASE, DAUTHA, etc.). Ceci étant, rien d'étonnant donc à voir tournoyer autour de ce vieil autel forestier aux pierres tout juste apparentes sous sa mousse séculaire, quelques créatures de la trempe d'un The RUINS OF BEVERAST (Allemagne, d'ailleurs la première sortie du label en 2004) ou d'un MOURNING BELOVETH (Irlande, signée en 2016 pour la sortie de son dernier "Rust & Bone"), deux entités aux carrières sans équivoque et passées maîtresses dans leur style respectif que sont le Doom/Black hypnotiquement atmosphérique et le Doom Death sobre et pavé d'ancestraux sépulcres.

Deux groupes qui, sous un étendard commun, celui de la peine et de la misère, restent néanmoins accoutrés d'étoffes disparates tant leurs univers diffèrent mais qui, déjà coutumiers de l'exercice du 'split' (*) sauront sans aucun doute - maturité oblige - joindre leurs atouts au bénéfice de la vingtaine de minutes leur étant allouée. Ce qui, à la vue de l'objet, ne semble pas forcément être le cas de leur label tant Ván Records ne paraît pas trop savoir comment présenter cette sortie. Déjà, car la pièce d'artwork récupérée d'un précédent travail de 2015 de Glyn Smyth (alias Stag & Serpent : cf. SUBROSA, YEAR OF NO LIGHT, MAYHEM) n'évoque rien de particulier quant au contenu ("I Saw A Dying Child In Your Arms" vs "Silhouettes Of Death's Grace"), mais aussi parce qu'à l'intérieur les informations sont distillées au compte-gouttes (jugez plutôt, juste les lyrics et un trio d'infos se courent après). Enfin - et pour l'anecdote - entre ce "Please Don't Walk On The Mass Graves" gravé sur l'objet et cet étrange "Don't Walk On The Mass Graves" qu'on retrouve un peu partout sur le net, on en vient à ne même pas savoir comment se nomme réellement cet EP. Okay, c'est pas des 'masses grave', mais prenons néanmoins garde à où nous foutons les pieds !

En tout cas, c'est plein de promesses que nous parviennent les premiers échos de la composition de MOURNING BELOVETH. Relativement déçu par le magnifique mais beaucoup trop court "Rust & Bone" (trois réelles compositions pour trente-quatre minutes), nous étions en droit de croire que les Irlandais en gardaient sous le pied, et ce "I Saw A Dying Child In Your Arms" tendrait à le confirmer. Déjà, la formation met tout de suite en avant ce que nous pensons être son plus gros atout depuis quelques années déjà, à savoir le chant clair de Frank Brennan, son guitariste, qui revêt de plus en plus d'importance dans leurs longues complaintes. Allié à ces mélodies pleurantes qui leur sont typiques, en mode 'guitares claires' (mais pas pour autant acoustiques comme l'était "A Terrible Beauty Is Born" sur l'album précédent) et sans une once d'ostentatoire saturation ici, MOURNING BELOVETH déroule son savoir-faire décadent et déchirant tout du long de sa face. En douceur, la progression va se faire par l'apport progressif de chœurs indolents et du grunt très discret de Darren Moore en fond (et fin) de chanson, tandis que les guitares prendront un caractère de plus en plus évanescent mais tout en restant toujours très polies. Et alors que les minutes s'égrènent et que nous restons tendus dans l'attente d'un démarrage Doom Death comme il en a le secret, tout ce potentiel sous-jacent s'évapore finalement puisque ne se pointant pas, la compo s'achevant calmement, comme elle a débuté... Certes superbe (qui en douterait), celle-ci nous laissera cependant sur notre faim.

Au tour de The RUINS OF BEVERAST de se lancer lui aussi ici en terrain conquis, surtout auprès de celles et ceux qui ont su apprécier "Exuvia" (2017) à sa juste valeur. Davantage orienté Doom que Black, effrontément atmosphérique dans ces empilements habituels de guitares qui, par couches successives noyées dans leur propre réverb', se plaisent à se vautrer les unes par-dessus les autres pour un rendu densément hypnotique ; le one-man band allemand reprend là où s'arrêtait son précédent LP, et ne dépaysera personne. Sous des dehors d'abord impénétrables (passé la première écoute, nous ne savions pas vraiment ce qu'il venait de se passer), "Silhouettes Of Death's Grace" requerra indubitablement son lot d'auditions pour faire son œuvre et qu'enfin se révèlent de subtiles et mélancoliques mélodies. Il faut avouer que l'ajout de voix triturées, ralenties, accélérées, n'aident certes pas à s'immerger lors d'une première approche, mais ce serait sous-estimer le talent d'Alexander Von Meilenwald que de ne pas lui accorder le bénéfice du doute ni le temps nécessaire que mérite sa composition. Mais n'est-ce pas simplement là un principe récurant à l'œuvre de The RUINS OF BEVERAST, finalement ? Ainsi chaque élément, d'abord diffus viendra parfaitement s'intriquer au reste, mais là encore, les écoutes passant, l'impression d'un petit quelque chose qui manque se fera vite ressentir… Non pas comme ce fantomatique démarrage Doom Death de la face précédente que l'on attend toujours, mais une solide impression que cette compo n'attend que d'être absorbée par un tout plus vaste et cohérent pour se révéler pleinement (un EP dédié ?) et qu'ainsi esseulée elle ne rime pas forcément à grand-chose…

Bref, malgré deux compositions aux qualités certaines, comportant ce qu'il faut (et ce que l'on en attend) de tristesse et d'émotion ; cette désagréable impression de se trouver en présence de deux artistes qui aiment prendre leur temps pour développer leurs atmosphères mais contraints d'abréger leurs propos pour coller au format de la release (dix minutes max, les gars), peine à s'évanouir. Peut-être Ván eu-t-il dû songer à garnir un peu plus ce split afin de davantage marquer les esprits. Car s'adressant avant tout aux fans mais en coupant l'herbe sous le pied aux formations (et donc à l'attente des amateurs)… Ce "Please Don't Walk On The Mass Graves" n'en viendrait-il pas à piétiner bien maladroitement une pelouse pourtant bien entretenue d'habitude ?

Demeure, qu'on se le dise, deux belles compos.

:::
(*) On s'en fout, mais les avis peuvent différer entre deux et trois chacun, selon le compte, mais :
- pour The RUINS OF BEVERAST nous n'avons pas trop envie d'y assimiler le travail avec (DOLCH), CARONTE et KING DUDE qui tient davantage de la simple compil' Ván Records qu'au réel exercice que l'on pourrait attendre de ce type de sortie.
- Idem pour MOURNING BELOVETH qui affiche un split avec… SANTET, des Black Metalleux indonésiens (rien à voir) et qui se contente de reprendre le contenu de "Dust" (2001, son premier LP).

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- Mourning Beloveth :
- Darren Moore (chant)
- Frank Brennan (guitare, chant)
- Pauric Gallagher (guitare)
- Brendan Roche (basse)
- Timmy Johnson (batterie)
- The Ruins Of Beverast :
- Alexander Von Meilenwald (tout)


1. I Saw A Dying Child In Your Arms (mourning Belovet
2. Silhouettes 0f Death's Grace (the Ruins Of Beveras



             



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