"Lucidity" m'avait laissé une impression agréable d'un combo au talent naissant et doué pour les mélodies proprettes. Mais DELAIN vient de griller les étapes. Il plonge à présent des deux pieds dans la soupe minute fabriquée par les professionnels de WITHIN TEMPTATION. Au menu : guitares reléguées au second plan et chant doucereux en avant.

Il existe une différence entre le Metal Gothique popisant et le sirupeux larmoyant. Je reconnais que parfois la frontière est très faible. Elle ressemble souvent à la ficelle d'un string tendue à l'extrême et menaçant de péter. Encore que dans le cas de DELAIN, on remplacerait volontiers ce vêtement par une culotte de coton à pois verts. Oui, attention les enfants, ici on déconne pas avec la morale hein. Pas de nichons à l'horizon. Tout juste si on tolère les bottes cloutées et les jeans troués. Pas de saleté, on nettoie bien la cuvette et on se lave les mains proprement comme une grande fille.

DELAIN est parvenu à pondre trois quarts d'album exceptionnellement passable et d'une vacuité déconcertante. Pourtant, nous devons reconnaître le savoir faire des compositeurs sur quelques rares morceaux habiles comme "April Rain" sur lequel on croirait entendre Annecke ou l'efficace "Invidia" et sa mélodie forte. Les espoirs du premier LP et les idées louables sont systématiquement coulés dans un maelstrom de sucre d'orge. Ici, on picole du lait framboise et du sirop pour la toux. Imaginez par exemple les chutes du Niagara et au lieu d'une eau vivifiante, on vous déverse des torrents de miel sur le sommet du crâne. En plus, ça colle aux doigts et au slip. Marco s'est perdu, il se croit dans TAROT.

Assommant.