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POP METAL SYMPHONIQUE  |  STUDIO

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2006 Lucidity
 

- Style : Xandria, The Dark Element, Tarja, Visions Of Atlantis, Nightwish, Lacuna Coil, Krypteria, After Forever, Stream Of Passion, Lafee, Dark Sarah
- Membre : Autumn, Mayan, Vengeance, Sun Caged, Hubi Meisel, Detonation, Supersonic Revolution
- Style + Membre : Phantasma, Epica, To Elysium, Within Temptation
 

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DELAIN - Dark Waters (2023)
Par JEFF KANJI le 6 Juin 2023          Consultée 1440 fois

15 février 2021. Coup de théâtre, l'une des formations les plus en vue du Metal à chanteuse, se disloque. Y voir l'impact négatif du coronavirus paraît plausible. Mais au travers des communiqués des uns et des autres (chacun y va de son petit mot) et des interviews récentes de Martijn Westerholt, confirmant en bonne partie les dires de Charlotte et Otto (navré, j'écrirai pas ton nom en entier cette fois-ci), on comprend que la santé de Martijn a une place centrale. Toujours fragile, le rythme de plus en plus soutenu des tournées de DELAIN, s'il a considérablement aidé au développement et fait des Hollandais une référence, a entamé les ressources du compositeur. Alors que ses camarades de dix ans (voire davantage) ont une nécessité qui est de… manger (!) la perspective de voir le nombre de concerts de la formation diminuer drastiquement n'était clairement pas une bonne nouvelle.

S'ajoutent ensuite des considérations qui existent aussi dans le milieu du bal chez nous (un de mes collègues en a fait les frais il y a quelques années), à savoir que le quartette Otto – Charlotte – Timo – Joey a même envisagé que Martijn pourrait prendre exemple sur son grand frère Robert (WITHIN TEMPTATION) et rester à la maison au moins pour un temps pour pouvoir se concentrer sur l'écriture, une source de revenus dont ne bénéficie pas ses acolytes vous l'aurez deviné. Après une année 2020 passée en partie à trouver un terrain d'entente, la séparation est inéluctable, et Martijn Westerholt reprend les rênes de son projet studio tel qu'il l'avait envisagé à l'époque de "Lucidity"… Visiblement il n'a jamais vraiment considéré sérieusement le fait que DELAIN se mua en groupe stable.

Nous sommes en 2023. Internet nous donne accès à une proximité avec nos héros que nous n'aurions pas pu envisager avant 2010. Nous avons donc accès parfois au-dessous des dramas, qui n'en sont souvent pas vraiment (ou sont un peu sales), et ce qui se cache sous les célèbres "divergences musicales ou d'opinion". Je le vis moi-même au quotidien dans mes divers projets, et la place de la création et la nécessité de gagner sa vie ne vont pas toujours de pair. Y avait-il une autre façon de gérer cette situation, les egos ? Peut-être, mais au final la vie continue : Charlotte Wessels semble vivre grâce à une fervente communauté sur Patreon (deux albums de la chanteuse sont déjà sortis), Otto a rejoint la démissionnaire Lindsay Schoolcraft de CRADLE OF FILTH au sein du projet finlandais COLDBOUND, et Timo, qui avait déjà VENGEANCE, s'est entiché des Tunisiens de CARTHAGODS et vient de se montrer sous son meilleur jour au sein du nouveau groupe d'Arjen Lucassen SUPERSONIC REVOLUTION.

"Dark Waters" renoue avec une charte visuelle qui était celle de "Moonbathers", et l'arrivée de Diana Leah derrière le micro (et elle a aussi mis les mains dans l'écriture visiblement, tout comme Paolo Ribaldani, Martijn s'étant visiblement fait non pas un mais deux amis italiens dans l'histoire). On ne savait pas comment remplacer la douce et pétillante Charlotte ; il faut s'y faire, si DELAIN ne gagne pas au change, il n'y perd pas non plus. Son approche vocale est sensiblement la même que son glorieux prédécesseur, ce qui témoigne d'à quel point Martijn est précis dans l'écriture de ses morceaux. On hérite cependant aussi des mêmes défauts : des guitares réduites à la plus simple expression, quand bien même Ronald Landa (qui avait quitté le service actif après "April Rain"), s'enquiert du job avec professionnalisme. Il n'est d'ailleurs pas le seul revenant, puisqu'au rang des collaborateurs (car Martijn a fermement rappelé l'aspect solo du projet), on retrouve également Sander Zoer, qui avait laissé les baguettes après "The Human Contradiction".

DELAIN est toujours DELAIN. Une fois qu'on a passé les premières minutes de "Dark Waters", ça ne fait aucun doute. En revanche, il y a malgré tout quelque chose qui a changé, et cela ne date pas de la séparation. Depuis "Moonbathers", la personnalité a peu à peu déserté la musicalité, et la puissance des moyens mis en œuvre pour faire d'un album de DELAIN une musique vendable et je dirai même, plus vertement, consommable était très présente sur "Apocalypse & Chill". Sauf que là on a bien perdu du côté des textes, car la belle Charlotte avait des choses à dire et une plume aiguisée. Musicalement le son est toujours aussi colossal, quoique moins impressionnant que l'ample production (notamment des guitares) de l'album précédent.

Sur le papier, "Dark Waters" n'a pas forcément les meilleurs atouts, même si la perspective de retrouver le pré-retraité Marko Hietala le temps d'un titre, comme à la belle époque de "Control The Storm", ça fait toujours plaisir. À l'écoute, le boulot est fait, y a pas de doute ; de bonnes mélodies, des hooks séduisants, et un son bien policé et bien ample comme on aime. Sauf qu'il s'en dégage quelque chose d'un peu factice. La recherche d'éléments accrocheurs et de pièges à cons (ou plutôt à auditeurs) me gêne prodigieusement. Et cette impression je ne l'ai pasqu'avec DELAIN. Il y a une approche de plus en plus scientifique des mélodies dans le Metal mainstream, qui a beaucoup plus à voir avec la grosse Pop (dont les moyens de production semblent similaires, en tout cas à en juger par le résultat) qu'avec le Metal.

Et s'il faudrait être particulièrement naïf pour attendre de la subversion de la part de DELAIN, juste pouvoir se connecter aux émotions que suggèrent les textes, les harmonies, ou les choix d'arrangement, pourrait me convenir. Ça marche relativement bien chez moi pour d'autres groupes de la même stature, mais ici, le niveau de désincarnation m'amène à un constat amer : les refrains de cet album butent. Tous. Mais ils ne survivent que difficilement à l'écoute de l'album. Et c'est déjà une tendance que j'avais observée sur le premier BEAST IN BLACK, que j'aime tant (mais les Finlandais me donnent d'autres raisons d'entretenir mon aversion), et qui gagne presque tous les artistes Metal bien installés, qui semblent pris dans une spirale de productivisme pour alimenter la consommation des amateurs. Tant mieux si ça leur permet de bien vivre, car les gens les suivent. Je dois juste accepter que ce n'est pas ce que j'attends quand j'écoute du Metal.

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   JEFF KANJI

 
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- Diana Leah (chant)
- Ronald Landa (guitare, chœurs)
- Martijn Westerholt (claviers, orchestrations additionnelles)
- Sander Zoer (batterie)
- Ludovico Cioffi (growls, chœurs)
- -
- Rob Van Der Loo (basse)
- Paolo Ribaldini (chant sur 3,7,9)
- Marko Hietala (chant sur 4)
- Ruud Jolie (guitare sur 4)
- Guus Eikens (orchestrations additionnelles)
- Perttu Vänskä (chœurs)
- Mikko P. Mustonen (orchestrations)


1. Hideway Paradise
2. The Quest And The Curse
3. Beneath
4. Mirror Of Night
5. Tainted Hearts
6. The Cold
7. Moth To A Flame
8. Queen Of Shadow
9. Invictus
10. Underland
11. The Quest And The Curse (piano Version)



             



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