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- Style : Custard, Virgin Steele, Majesty, Domine, Steel Attack
- Membre : The Rods, Fabienne Shine , Burning Starr, Ross The Boss, Shakin' Street, Holyhell
 

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MANOWAR - Battle Hymns (1982)
Par ERWIN le 23 Avril 2018          Consultée 6070 fois

MANOWAR est l'histoire d'une rencontre comme il en arrive peu. Situons le contexte : à ma gauche Joey de Maio, obscur technicien des lights pour l'immense BLACK SABBATH et proche de Ronnie James Dio qui vient d'intégrer le groupe. Ce fils d'émigré portugais au look de comanche manie déjà sa basse avec la dextérité d'un vieux loup de mer et s'il a écumé les groupes de Heavy de l'état de New York tout au long des seventies, son plus grand fait d'armes reste d'avoir fait partie de la seconde mouture d'ELF. À ma droite Ross Friedmann, plus connu sous le sobriquet de Ross The Boss « Funicello » suite à ses pétaradants débuts en compagnie des loufoques cinglés DICTATORS, combo culte du Punk New-Yorkais, aujourd'hui gratteux soliste des SHAKIN' STREET et esclave en chef de la belle Fabienne Shine. Dieu – Dio sans doute - sait quelle idée pique le bon Ronnie lorsqu'il présente les deux zigotos l'un à l'autre, mais le courant passe tant et si bien qu'ils ne se séparent plus. Ils recrutent le chasseur à l'arc Lou Marullo, un vieux pote de Joey de la fac d'Auburn, chanteur aux impressionnantes capacités vocales qui prend le nom de scène d'Eric Adams, des prénoms cumulés de ses fils. Enfin le redoutable batteur Donnie Hamzik se joint aux forces du groupe désormais prénommé MANOWAR. La scène est posée, les répètes s'accumulent, les gigs aussi, et ils signent de leur sang le contrat qui les lie avec Liberty Records, de manière déjà bien sérieuse. On ne rigole pas avec le Metal !

C'est ainsi que "Battle Hymns" voit le jour. Plusieurs éléments inhabituels percent immédiatement la couche d'indifférence ordinairement polie des metalleux. La basse vrombit sur ce disque tel un instrument nouveau, comme si John Entwistle et Jaco Pastorius jouaient de concert sur un album. Un son énorme, pachydermique, souvent agrémenté de quatre cordes supplémentaires car Joey De Maio se présente de suite en virtuose, position qu'il ne cessera d'assumer puis de réclamer tout au long de sa carrière. Et que dire de l'intervention du titan Orson Welles ? Sa voix tonne, en plein milieu de "Dark Avenger", morceau fleuve et épique qui annonce la couleur de la musique à venir, nous y reviendrons.

L'opus démarre avec "Death Tone" sa bécane et un style plus proche du Hard Rock de KISS que du Metal d'IRON MAIDEN, la basse prend le commandement sans attendre, les solos de Ross sont épileptiques, l'ambiance est cool et détendue du gland, un début cool. Avec "Fast Taker" on investit un territoire plus speed, mais pas encore réellement novateur, le titre est sympathique mais moyen si on considère le niveau atteint ensuite par les hommes de guerre. J'ai en revanche toujours eu un attrait certain pour "Shell Shock" avec son petit rythme en carton-pâte et son ambiance martiale. Quand vous découvrez cela à quinze ans et que les genres extrêmes n'existent pas encore dans le Metal, c'est sûr, vous aimez. Ce n'est là pas encore optimal, mais on progresse sur la bonne voie, la voix d'Eric notamment passe ici remarquablement, le refrain est très chouette.

C'est donc sur les autres morceaux qu'il faut chercher la capacité de MANOWAR à créer de l'original et du neuf. Un premier hymne de bataille se signale avec la superbe rythmique de "Metal Daze", le pont déjà épique associé au superbe refrain montre la voie à suivre, mais nous restons assez proche des thèmes d'un Metal finalement très classique. La formule magique n'est pas encore trouvée même si le plaisir des sens est bel et bien là. On ne peut ensuite qu'évoquer l'éponyme "MANOWAR", avec sa ligne de basse luminique. Ici clairement, nous entrons dans une nouvelle conception du Heavy Metal, très lourd et haché, avec un chanteur qui maintient la pression tout du long en liaison avec cette fameuse basse qui n'en finit pas d'en faire des tonnes ! Le solo de Ross est un standard du genre, et la composition sera à jamais dans les sets live du groupe, le refrain « Hold your ground » se chante facilement, c'est du MANOWAR dans le texte.

Ah, le cas "Dark Avenger"... C'est le premier titre « différent » à sortir de la basse huit-cordes de Joey De Maio. Le rythme est bien lent, mais manque sans doute d'un peu de fond à mon goût. Incontestablement épique, ce morceau-fleuve a toutefois plusieurs points positifs à souligner et mérite une certaine considération. Un pont immense débute avec la narration déclamée par Orson Welles, la plus belle voix du XXème siècle. Le texte est d'une belle tenue et l'ensemble propose en fait une nouvelle manière de concevoir la musique. Un impressionnant cri couvrant près de deux octaves sort de l'organe puissant d'Eric Adams. C'est du sérieux, et le groupe part alors dans une chevauchée mixant refrains épiques et solos dantesques. Ce n'est pas le meilleur des titres à rallonge de MANOWAR, mais c'est le premier, écoutez-le.

Il y a un chef d'oeuvre sur cet album des hommes de guerre New-Yorkais : "Battle Hymn" possède tous les ingrédients qui vont faire toute la qualité à venir de MANOWAR. Un début merveilleux de douceur à la huit-cordes, puis c'est une superbe chevauchée guerrière magnifique de puissance. Le bridge « We'll catch the wind » avec synthé et huit-cordes est tout de poésie vêtu, un véritable miracle, une accalmie incroyable au cœur de la tempête, suivi par un des plus jolis solos réalisés par Ross The Boss, quelques « Kill » de derrière les fagots, et la fin épique de la mort qui tue, avec les trois dernière notes abattues par Joey, fabuleux...

Et puisqu'on en parle... Joey.... Ah mon Joey... Joey le séducteur, Joey le dragueur, Joey le beau parleur, Joey l'incorrigible jusqu'au-boutiste théoricien du « False Metal », Joey le bassiste de l'apocalypse, le plus rapide du monde, le plus grand le plus beau, le plus fort... Joey se sent pousser des ailes au sein de MANOWAR et le voilà déjà prêt à reprendre du classique... Aujourd'hui c'est ROSSINI – rien que ça – qui y passe avec "William's Tale"... Et quand on est un jeune ado qui essaye vaguement de tirer trois sons de sa gratte d'occase et qu'on tombe sur ça, on est baba d'admiration... Bon, les années ont passé... On peut le dire désormais : « Joey ! Tu déconnes ! À pleins tubes ! » Et Ross a dû regarder ça de son air goguenard, sans se poser trop de questions, tout à son plaisir d'avoir monté les hommes de guerre ! Joey, lui n'a pas bougé d'un iota et reproposera la performance quelques trente années plus tard avec toujours le même sérieux...

Le vrai Metal, puisque c'est ce dont il s'agit, prend son envol sur cet album. L'aigle de pierre du premier MANOWAR se veut le descendant des grands groupes des seventies, avec des musiciens irréprochables et nanti d'une image guerrière jusqu'alors inusitée. D'un point de vue qualitatif, la formule n'est pas encore aboutie, mais les compositions sont toutes agréables, nous avons un classique. L'association du fier Joey De Maio et du rigolard Ross The Boss ne déçoit pas une seule seconde. Un 3,5 arrondi à la note supérieure pour son impact historique.

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   (3 chroniques)



- Joey Demaio (basse)
- Eric Adams (chant)
- Ross The Boss (guitare, claviers)
- Donnie Hamzik (batterie)


1. Death Tone
2. Metal Daze
3. Fast Taker
4. Shell Shock
5. Manowar
6. Dark Avenger
7. William's Tale
8. Battle Hymn



             



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