Pfouah. Mon Dieu qu'il est genre... Plutôt éprouvant, cet album. Et vas-y que c'est ultra Evil de la mort, que le groupe affine sa recette et embraye sur un truc encore plus baraqué qu'avant. En mode Power Trio, SINISTER tape fort, encore plus fort que par le passé, met un poil de côté sa tendance aux changements de rythmes totalement aléatoires et intempestifs pour se contenter de distribuer des claques et simplifier un peu ses structures. Et ça nous donne quoi ? Ben du SINISTER pur jus mais qui enchaîne les tubes.

Et vas-y que ça déballe du blast précis au poil de cul, que le riffing martèle et grave bon nombre de morceaux éternels. On a évidemment le classique "To Mega Therion" et son refrain beauf qui nous fait hurler ses 666 le poing levé, l'ultra efficace "Art Of The Damned" et une "Embodiement Of Chaos" qui ravage tout avec un break comme on en fait plus, ou ce premier titre de 7 min qui se révèle être le plus sage de tout l'opus.
Avec "Hate", SINISTER signe son œuvre la plus noire, la plus occulte, transpirant le plus d'une ambiance maléfique, tout en restant foncièrement Death Metal jusqu'au bout. C'en est même l'opus le plus brutal, se rapprochant le plus d'un KRISIUN des grands jours, magnifiquement produit avec des guitares d'une lourdeur sans précédent couplées à un jeu véloce, ça tronçonne et ça fait que de s'énerver, en d'autres termes c'est un opus de brutalité pure, racé, qui se permet en plus d'avoir un visuel magnifique imposant la gargouille comme mascotte du combo.

Alors certes, on perd un peu en personnalité par rapport aux deux précédents. Mais pfouah on s'en fout au fond. Cet album est un défouloir, une énorme boucherie, une succession de pépites intelligentes et exécutées de main de maître. Dernier album avec le titanesque Mike au chant, concluant une trilogie presque parfaite, l'un des opus les plus marquants de la formation, du genre à forcer pour nous rentrer dedans jusqu'à ce qu'on explose.
C'est pas fin, et c'est ça qu'est bon. N'aller.