MANOWAR enchaine rapidement après un "Hail To England" qui avait su séduire les foules. "Sign Of The Hammer" a une pochette plus sobre, que certains ont jugé porteuse d’idées nauséabondes à cause d’une certaine ressemblance avec des tentures allemandes qui avaient fait fureur au milieu des années 30. Bref, passons, chacun voit ce qu’il veut, ce n’est pas le choix du groupe, mais de la maison de disques qui joue la provoc. C’est dommage parce qu’il s’agit là du principal défaut de ce disque, avec son solo de basse.

"Sign Of The Hammer" ne faiblit pas par rapport à son glorieux prédécesseur, je le trouve même supérieur, personnellement. Le groupe est alors au sommet de son art, avec son Heavy Metal hérité des années SABBATH et centré sur des thématiques guerrières, conférant un côté épique indéniable à l’ensemble. MANOWAR s’échine principalement sur des mid tempo ravageurs, bien qu’il s’autorise à des pointes de vitesse bienvenues. A cette époque, les chœurs étaient plus simples, plus directs, ils collaient à merveille à l’image que se donnaient DeMaio et sa bande.

Certains titres montrent une belle intensité, comme "Thor (The Powerhead)", qui anticipe "Sign Of The Hammer", la chanson, vu qu’un parallèle peut être fait entre Mjolnir et le fameux marteau évoqué. "The Oath" se veut également agressive à souhait, tandis que le groupe a décidé de commencer l’album par deux morceaux plus posés mais néanmoins menaçants. On s’arrêtera également sur la jolie "Mountains", mais c’est bien entendu "Guyana" qui attire le plus l’attention, tant il s’agit là de la réponse parfaite au "Bridge Of Death" de l’album précédent.

Il s’agit donc d’un quasi sans fautes pour MANOWAR en cette année 1984. Jamais plus le groupe n’atteindra un tel niveau d’excellence par la suite. Ici, il semble encore fidèle à ses principes, il grossit le trait par moments mais c’est fait avec discernement, pas comme par la suite où la formation ne deviendra plus qu’une parodie d’elle-même, anticipant l’existence même d’un combo comme NANOWAR. "Sign Of The Hammer", c’est la forteresse de Thulsa Doom ; on n’y pénètre à ses risques et périls et il n’y a pas de retour en arrière possible. Du bon Heavy Metal, accrocheur et parfaitement maîtrisé.