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SLIPKNOT - Slipknot (1999)
Par ISAACRUDER le 21 Juin 2023          Consultée 1041 fois

Des Moines, Iowa. deux cent mille habitants. Sa mairie sans charme, son marché des producteurs, son stade de football américain. Au cœur de cette incarnation de l’Amérique profonde où l’on se fait chier, il était certain qu’un taré allait sortir du lot pour prétendre à tout sauf au Prix Nobel. En l’occurrence, le Mal et l’Ennui rongent tant cette ville qu’on en a eu neuf. Et ces neuf allumés ont décidé de faire du bruit. L’origine de SLIPKNOT me rappelle mes débuts en tant que musicien : dans ma Vienne profonde il n’y avait rien d’autre à faire que de boire ou de faire des conneries. Arrivé au lycée, on a décidé de regrouper les quelques pelos qui faisaient d'un instrument et d’en profiter pour faire un peu de tout ce programme à la fois. Mais on était nul à chier, alors que SLIPKNOT fut incroyable.

Je dis bien « fut » car SLIPKNOT a clairement perdu de sa superbe depuis "Vol 3: The Subliminal Verses", et il n’y a bien que des fans sans grand jugement critique pour percevoir le moindre éclat dans leurs derniers efforts. Cela n’ôte rien à cet éponyme, objet culte pour une génération abreuvée à MTV. On affirme souvent que le premier album d’un groupe a un caractère singulier, et pour cause, la fougue de la jeunesse entraine l’abrasivité, le feu intérieur brûle à pleine puissance, et l’audace se mêle aux erreurs du débutant qui veut trop en faire. Dans le cas de SLIPKNOT, c'est bien simple, leur premier album est leur meilleur, et même "Iowa", avec sa production plus mainstream, n'arrivera pas à la cheville de cet éponyme cultissime.

"Slipknot" ne sort pourtant pas de nulle part, et l'écoute assidue de "Mate. Feed. Kill. Repeat" - demo et non album comme on le lit souvent à tort - permet de percevoir la folie stylistique des neuf. Leur première démo, bien plus expérimentale et tarée, révélait déjà une approche libre quant au Metal, et même en dehors. Le mélange entre délires funky, bidouillages électroniques et riffing Death suintait la créativité. "Slipknot" ne fait qu'affiner un bordel monstre : il conserve le chaos, transfère quelques écarts vers davantage de maîtrise dans les structures et confirme le talent d'un Corey Taylor au chant (big love pour "Me Inside").

En résulte des tueries type "Surfacing", avec son intro légendaire et ses platines faussement bordéliques, "Eyeless" et son Noise contrôlé, "Only One" et ses couplets ultra créatifs, sans oublier des interludes inquiétantes type "Tattered And Torn". Les "ballades" composées par le groupe sur cet album, loin encore d'être des soupes infernales comme sur les albums suivants, sont des merveilles de beaux refrains en chant clair couplées à des parties toujours virulentes et chaotiques. Morceau-phare d'un album tordu et original, "Scissors" synthétise tout son génie : les samples inquiétants tapissent, les guitares terrifient l'espace et la batterie du grand Joey sublime l'ensemble de sa technique et de sa fièvre. En définitive, SLIPKNOT savait tout mêler dans cet album génial, rester audacieux tout en étant efficace, créatif tout en assurant le refrain fédérateur, beau parfois sans être mielleux. La seule chose qu'on peut lui reprocher c'est sa longueur. L'expérience est si intense qu'on sue à grosses gouttes, d'autant que plus l'album avance, plus les délires expérimentaux se succèdent. On en sort lessivé, mais n'est-ce pas le but ? Il y a là un caractère sauvage et pur caractéristique d'un premier LP.

Je terminerai en affirmant que l'éponyme de SLIPKNOT n'est pas seulement débordant d'énergie, de tubes et de créativité, il est aussi l'avatar d'une génération en devenir, précurseur malade d'une Amérique qui assume en son sein la folie non contrôlée. Il est significatif que "Slipknot" soit sorti l'année de la tuerie de Columbine. À bien des égards, la théâtralité déployée par les neuf à travers leurs masques et leurs tenues de prisonniers est révélatrice d'un pays en ébullition, qui a connu l'espérance des parents hippies, les luttes anti-guerre du Vietnam et qui entre désormais dans une période d'acceptation. Acceptation d'un pays malade, acceptation d'éléments chaotiques inhérents au projet étatsunien et acceptation de la violence constitutive de sa politique (la guerre du Golfe est passée par là). Plus profond qu'il n'y paraît, "Slipknot" est bien l'étendard d'une génération qui connaîtra bientôt le onze septembre, et qui ne vit plus dans l'insouciance mais dans la rage, l'autodestruction et l'envie de tout voir cramer.

"Someone hear me please
All I see is hate
I can hardly breathe
And I can hardly take it
Hands on my face, overbearing
I can't get out"

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- Corey Taylor (chant)
- Mick (guitare)
- Sid (turnables)
- Shawn (percussions)
- Paul (basse)
- Joey Jordisson (batterie)
- Chris (percussions)
- James (guitare)
- Craig (samples, media)


1. 742617000027
2. (sic)
3. Eyeless
4. Wait And Bleed
5. Surfacing
6. Spit It Out
7. Tattered & Torn
8. Me In Side
9. Liberate
10. Prosthetics
11. No Life
12. Diluted
13. Only One
14. Scissors



             



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