Cet album fut véritablement une purge à écouter. Sans déconner j'ai jamais autant dû me forcer…

Je sais que tout le monde ou presque trouve que ce disque est le plus intéressant et le plus osé de la discographie du KNOT. Et dans le fond je leur donne pas tort.

On trouve en effet une petite vibe "Mate Feed Kill Repeat" en moins glauque, qui se greffe à celle présente sur des titres à la "Vermillion", dans les diverses expérimentations au niveau des ambiances (les chorales de l'outro et de "Warranty", "Acidic", "De Sade", l'intro presque BOWIE-esque, "Yen"). Et puis globalement, v'la le niveau des zikos ! Ah on est loin du tabassage bête et méchant ! Bien sûr ça bourrine toujours pour la forme, mais même sans vous concentrer plus que ça vous vous rendrez vite compte que certains patterns de batterie, certains riff et solis sont ultra chiadés ("H377", "The Dying Song").

Pourtant, à la fin de la première écoute, je me suis dit : "non j'y retourne pas, hors de question". Blocage total. Et puis j'ai découvert que certains, qui haïssent les premiers albums du groupe, arrivent à apprécier SLIPKNOT en 2022 (ou 2023) grâce à ce "The End, So Far".

Je m'interroge, je m'interroge, jusqu'à ce que ; eurêka ! Je suis juste en train de digérer la "trahison" des neuf masqués, qui délaissent maintenant dans leur musique, les éléments qui constituaient mes principaux points d'accroche avec eux depuis la pré-adolescence. Ainsi, le groupe confirme un changement de direction artistique vers une destination musicale qui me correspond pas. Ce qui explique sûrement pourquoi SLIPKNOT rencontre maintenant du succès auprès de ses détracteurs d'autrefois. L'exemple avec "De Sade". Pour qualifier ce titre l'adjectif "joli" m'est venu en tête. JOLI ! Mais bordel, depuis quand on utilise ce qualificatif pour parler de SLIPKNOT ?

Voilà, le nœud du problème il est là. Ce chant clair, omniprésent, de Corey. L'intégration de touches Pop Rock ou radiophoniques qui rappellent beaucoup trop STONE SOUR. La finesse d'exécution et cette rage maîtrisée qui du coup ne fait plus peur. Ça mérite d'être souligné tant on sent que ça a demandé du travail pour arriver à greffer tous ces éléments sur des sonorités familières à SLIPKNOT ("The Chapeltown Rag", "Hive Mind" et ses fûts qui font plaisir à entendre). Mais désolée, c'est pas ma came. Enfin pas quand je suis d'humeur à écouter les KNOTS.

Alors certes ce "The End, So Far" est globalement cohérent, créatif et technique. Mais comme le groupe abandonne les pans de sa personnalité d'origine qui me plaisaient le plus, ça me laisse de marbre. À comparer avec un autre gros nom du Neo, je préfère réécouter le dernier KORN qui a aussi ses défauts mais qui garde cette patte reconnaissable entre mille (malgré les tensions et incertitudes à propos de Fieldly).

En me relisant je me dis que cette dernière phrase résume tout : je préfère parler du dernier KORN que de ce dernier SLIPKNOT.

Note objective : 4/5.
Note de la déception : 2/5.
Note réelle : 3/5.