Dur dur de rédiger cette Kro-X… Je l'ai démarrée, complétée, terminée même puis effacé. Nouvel essai, nouvelle tentative, non toujours pas. Cet album est un putain de casse-tête pour moi. Et c'est finalement la chronique de Chapouk qui m'a permis de me débloquer. À vrai dire, tout comme GODSMACK, je n'attendais rien d'un nouvel album de SLIPKNOT. Même si "We Are Not Your Kind" m'avait quand même agréablement surpris, c'était contrebalancé par pas mal de remplissage et de titres convenus. 3/5 reste quand même une bonne note et ce "The End, So Far" y ressemble à plusieurs égards.

En fait, ce qui m'a le plus plu sur "We Are Not Your Kind", c'était les titres plus expérimentaux, plus ambiancés. Et a contrario, les titres plus bourrins, mais bien loin de la violence d'il y a vingt ans, m'avaient laissé indifférent. Avec "The End, So Far" c'est la même chose. La seule différence étant que l'opus est scindé clairement en deux.

Première moitié :
On ne va pas se mentir, ça démarre plutôt mal. "Aderall", très Prog-Rock démarre tout doucement mais contrairement à "Prelude 3.0" (sur "Vol. 3"), ici ça ne prend tout simplement pas. J'aime beaucoup les expérimentations mais là j'ai juste l'impression que Corey veut caler son chant clair à tout prix. Et le caler sur chaque putain de titre. La première moitié de l'album est pour moi à mettre au rebut. Je ne sauve quasi rien, c'est putain de générique ("The Dying Song"), on entend encore et toujours les mêmes riffs (même si le petit blast sur "The Chapeltown Rag" fait plaisir). À part le lourd "Yen" qui a des ambiances soignées, rien ne m'emballe.

Seconde moitié :

Enfin on arrive sur des éléments séduisants. "Medicine For The Dead" avec son intro très sombre avant de débouler sur une rythmique pachydermique. Ce titre est une réussite. "De Sade" est un très beau morceau, porté par un Corey Taylor habité tandis que "Finale" clôture l'album de façon magistrale avec de belles orchestrations.

J'ai le sentiment que SLIPKNOT est en train de fermer complètement la porte à ses racines, je parle notamment de la doublette "Slipknot"/"Iowa". On est face à un groupe qui expérimente, ce qui n'est pas pour me déplaire non plus, mais ce genre d'album à mon sens a "le cul entre deux chaises". On a une première partie qui essaie (sans réussite) de faire plaisir aux adeptes de violence (sauf le titre d'ouverture) et une seconde où le groupe se lâche complètement et nous propose un cocktail très intéressant d'ambiances et de riffs franchement réussis.

Voilà, j'en ressors circonspect. J'ai envie de délaisser cet album, de le démonter même car SLIPKNOT se fout vraiment de notre gueule sur pas mal de titres "fillers" mais en même temps je salue l'audace et l'envie sûrement de toucher un autre public en expérimentant toujours. À vrai dire, où est le mal à cela ?

Note réelle : 2,666 réhaussée à 3 pour la seconde moitié de l'album de haute volée.