Cette kro-express était à l'origine la chronique principale avant d'être réécrite par T-Ray

Le voilà cet album légendaire, celui qui se fera l’égérie de tous les mordus de la boîte à peinture et des bracelets porc-épic métalliques. VENOM ! Dire que le groupe faisait peur à l’époque ! Alors, et cet ancêtre du Black Metal ?

En fait, VENOM n’a rien de véritablement Black ! "Welcome To Hell" l’avait souligné, "Black Metal" le confirme en appuyant plus fortement sur le fusain : VENOM fait du MOTÖRHEAD en plus débraillé et cradingue, le tout étant lourdement lesté d’un satanisme facile destiné à créer la sensation. Et avec ses gros riffs à l’incontestable pouvoir d’accroche (le légendaire "Black Metal", "Countess Bathory" et son super break, "Leave Me In Hell", "Don't Burn The Witch"…), sa maîtrise technique digne du groupe de reprises qui fait du foin dans le garage d’à côté, ses solos bruyants et lancinants, sa voix grave immédiatement reconnaissable, la recette de VENOM est simple et (si ! si !), bigrement Rock’N’Roll ("Raise The Dead", le presque drôle "Teacher's Pet"). Pas étonnant que Cronos (basse et chant) braille comme une maxime le culte « Lay down your soul to the God Rock’N'Roll » sur le morceau éponyme de ce disque dont la pochette est passée à la postérité !

"Black Metal" est ainsi un album qui, replacé dans le contexte de l’époque (les premières démos sérieuses de Thrash voyaient à peine le jour en cette année 1982), devait effectivement filer la pétoche aux auditeurs peu préparés à cette outrance sonore. Et s’il est aujourd’hui tout à fait ingérable, même par les non spécialistes de l’extrême, "Black Metal" demeure un album historique du Metal, à écouter pour son esprit sale et provocateur. Counteeeeessssssss Bathoryyyyyyyyyyyyy!