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HEAVY METAL  |  STUDIO

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Lexique heavy metal
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1981 Welcome To Hell
1982 Black Metal
1984 At War With Satan
1985 Possessed
1987 Calm Before The Storm
1989 Prime Evil
1990 Tear Your Soul Apart
1991 Temples Of Ice
1992 The Waste Lands
1997 Cast In Stone
2000 Resurrection
2006 Metal Black
2008 Hell
2011 Fallen Angels
2015 From The Very Depths
 

- Style : Aura Noir
- Membre : Hellfest
- Style + Membre : Cronos, Venom Inc.
 

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VENOM - Welcome To Hell (1981)
Par T-RAY le 15 Décembre 2021          Consultée 4046 fois

"Welcome To Hell", premier album de VENOM, fête ses quarante ans en ce mois de décembre 2021. L'occasion de commémorer la naissance et l'héritage de cette pierre angulaire du Metal dit "moderne". Comme le rappelait tout récemment Thomas Gabriel Fischer (le Tom Warrior d'HELLHAMMER et CELTIC FROST) dans une interview au magazine Decibel, jusqu'à VENOM, il n'existait rien de plus extrême dans les musiques à guitares distordues que les premiers élans de DISCHARGE et le "Overkill" de MOTÖRHEAD. Sans être réellement du Metal Extrême - il faudra encore quelques années pour en arriver là - le Heavy foutraque de "Welcome To Hell" a ouvert à lui seul la voie à l'extrémisation du Metal et à sa fragmentation en multiples chapelles aussi concurrentes que complémentaires, propice à une surenchère permanente.

Les joyeux drilles de VENOM n'avaient peut-être pas la technique pour eux, et ils le savaient mais ils avaient l'esprit fondamentalement Rock'N'Roll et l'attitude revêche nécessaire à toute musique rebelle qui se respecte ! Ce pentagramme sur fond noir, ces pseudonymes démoniaques et païens, ces titres provocateurs, cet accoutrement cuir/clous/cartouchière, ces postures méchantes… et cette aura de mystère qui entourait le trio au départ. Rien de véritablement neuf sous le soleil noir du Rock dur. BLACK SABBATH choquait déjà dans les chaumières dix ans plus tôt avec ses riffs lugubres et ses thématiques d'épouvante. LED ZEPPELIN marquait les esprits en enregistrant son chef d'œuvre dans le manoir de l'occultiste Aleister Crowley. Et presque trente ans plus tôt, le Rhythm'N'Blues sinistre et vaudou de SCREAMIN' JAY HAWKINS faisait déjà frissonner les bigots, alors majoritaires.

En 1980, en revanche, le Punk et son irrévérence étaient passés par là et il fallait frapper l'imagination par quelque chose de plus viscéral encore que le nihilisme véhiculé par le genre. Alors un retour aux peurs primales, celle du noir, de la mort, du Malin, s'avérait de fort bon aloi. Quant à la musique elle-même, elle se devait d'être cradingue à un moment où les champions de la New Wave Of British Heavy Metal rivalisaient de virtuosité et d'harmonie dans leur jeu de guitare. "Welcome To Hell" fut une déflagration. Plus qu'une étincelle qui mit le feu aux poudres de l'extrémisme musicale qui couvait dans le monde du Metal, il fut une explosion à lui seul. METALLICA en garde encore les séquelles. SLAYER en a tiré son identité visuelle. Quant aux Black Metalleux, ils se sont appropriés la sémantique de VENOM et des premiers artistes qu'il a inspirés, avec autrement plus de soufre.

La kyrielle de groupes qui doivent totalement ou partiellement leur naissance à VENOM sauraient placer la barre beaucoup, beaucoup plus haut en termes d'inspiration, de technique, de musicalité ou de brutalité. Mais en 1981, ce degré de "maléficience" était inédit et la production chaotique de l'ouvrage ne faisait que renforcer ce sentiment. Enregistré comme une démo, sans le soin apporté généralement à un album digne de ce nom, et diffusé tel quel par le label Neat Records "à l'insu du plein gré" du groupe, "Welcome To Hell" jouit ainsi d'un son brouillon et tellement brut qu'il est peut-être le premier album de Metal qu'on puisse qualifier de raw. Or, cette prod' cataclysmique colle à merveille au contenu musical du disque. Le mélange des paroles sataniques et perverses, des vociférations de Cronos, des lignes de basse bourrines et des soli de guitare échevelés trouvaient ainsi un écrin inattendu et finalement miraculeux.

Au-delà de l'aspect précurseur de cet enregistrement, s'il y a une chose qu'on ne peut définitivement pas enlever à VENOM, c'est son sens aigu et très aiguisé du riff. Ce premier effort studio longue-durée en contient une pelletée, et des bons avec ça ! En témoigne le morceau-titre qui semble avoir inspiré le pourtant moins radical MERCYFUL FATE sur "The Curse Of The Pharaoh", ou ce "Sons Of Satan" vigoureux et tellement vrombissant qu'on le croirait interprété par un MOTÖRHEAD enfermé dans une cave. Bien sûr, certains d'entre eux se ressemblent un tantinet, mais les refrains directs et souvent imparables aident énormément à différencier des compos embrumées par la production lo-fi. Car en plus des riffs, VENOM savait alors écrire de vrais petits tubes fédérateurs dans leur genre. Surtout passé l'inutile instrumental "Mayhem With Mercy", dont le seul intérêt est d'avoir conduit Euronymous à nommer son fameux groupe norvégien.

Lorsque l'on atteint le cœur de l'album et que résonne "Poison" puis "Live Like An Angel", riffs et refrains atteignent des niveaux d'accroche très élevés et il faudra atteindre la dernière note de "In League With Satan" pour que le kiff retombe. Sur "Live Like An Angel" et "Witching Hour", l'on sent un VENOM paradoxalement très à l'aise dans son époque et le style guitaristique de Mantas le reflète parfaitement. Les twin guitars du premier de ces deux titres et le solo en tapping du second contribuent à inscrire le trio dans cette NWOBHM qu'il voudrait dépasser, mais qu'il incarne tout de même dans ce qu'elle a de plus extrémiste. Et sur ses morceaux les plus lents, comme "One Thousand Days In SODOM" et surtout "In League With Satan" (ainsi que sur le grand oublié de l'album, "In Nomine Satanas"), la lourdeur des riffs renvoie aux influences SABBATHiennes qui infusent le Heavy Metal depuis sa naissance.

D'ailleurs, ça n'est pas l'unique chose qui rattache les Novocastriens à la grande tradition du Rock avec un grand R des deux décennies précédentes. Ce qui maintient encore VENOM au niveau de ses prédécesseurs du genre est son goût pour le premier totem du triptyque sex, drugs & Rock'N'Roll. Avec un "Red Light Fever" qui exalte la prostitution et l'irrésistible "Poison" qui transpire le stupre, le trio de Newcastle n'est pas le dernier pour célébrer l'acte de chair. Et même le deuxième pilier du fameux mantra, la drogue, est célébré via "Angel Dust" ! Plus ou moins consciemment, Cronos, Mantas et Abaddon rêvent de faire le grand saut vers l'avenir mais sont retenus par un élastique qui les ramène jusqu'au grand pont bâti par les architectes du Rock, du Hard et du Heavy avant eux. Résultat : on tape encore du pied, et très souvent, en écoutant les dix brûlots (laissons de côté "Mayhem With Mercy") qui garnissent "Welcome To Hell". À quarante balais et avec tous ses défauts, assumés ou non, ce premier VENOM conserve son plaisir d'écoute immédiat et un esprit follement Rock'N'Roll.

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   T-RAY

 
   JULIEN

 
   (2 chroniques)



- Cronos (chant, basse)
- Mantas (guitare)
- Abaddon (batterie)


1. Sons Of Satan
2. Welcome To Hell
3. Schizoid
4. Mayhem With Mercy
5. Poison
6. Live Like An Angel (die Like A Devil)
7. Witching Hour
8. One Thousand Days Of Sodom
9. Angel Dust
10. In League With Satan
11. Red Light Fever



             



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