Recherche avancée       Liste groupes



      
HEAVY / THRASH  |  STUDIO

Commentaires (1)
Lexique heavy metal
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

1981 Welcome To Hell
1982 Black Metal
1984 At War With Satan
1985 Possessed
1987 Calm Before The Storm
1989 Prime Evil
1990 Tear Your Soul Apart
1991 Temples Of Ice
1992 The Waste Lands
1997 Cast In Stone
2000 Resurrection
2006 Metal Black
2008 Hell
2011 Fallen Angels
2015 From The Very Depths
 

- Style : Aura Noir
- Membre : Hellfest
- Style + Membre : Cronos, Venom Inc.
 

 Site Officiel Du Groupe (1456)

VENOM - Prime Evil (1989)
Par SHUB-NIGGURATH le 31 Octobre 2007          Consultée 8663 fois

A la fin des 80’s, on n’attendait plus rien de Venom, si tant est que l’on ait pu en attendre quelque chose un jour. Le band n'a jamais pratiqué qu’un pauvre heavy rock de garage, masquant ses lacunes techniques et créatrices sous un barnum crapoteux mais néanmoins distrayant. Seulement, après trois albums, ça lasse. A trop tirer sur la corde, « Possessed » fait piteusement s’affaisser le chapiteau du Pinder satanique. Cronos et Abaddon, perfides, daubent alors sur le jeu limité de Mantas, qu’ils renvoient fissa à ses gammes et projet solo. Ils accoucheront par la suite de « Calm Before The Storm » qui ne réjouira pas non plus grand monde. Cronos plantera derechef Abaddon pour former son propre combo. Bref, tout cela fleure davantage l'eau de boudin que le souffre.

Aussi, la sortie d'un nouvel album, au titre suspect et à la pochette noire ornée d'un démon en toc (décalqué par Abaddon), fait-elle redouter le pire, au mieux le pas bon. Le résultat est en définitive convenable, mâtiné de quelques agréables surprises, dont la plus grande est le morceau éponyme qui ouvre les hostilités. Une fois la connexion établie, un clavier aussi mystérieux que guilleret fait patienter, avant d'être mangé par une basse rondouillarde, puis des riffs simples mais qui se complètent bien et plus tranchants qu’à l’habitude. Le tout débouche sur un mid tempo correctement construit qui dégage une atmosphère très étrange, grâce à une mélodie et des effets soignés (on pardonnera donc le nano solo), accompagnés d'une voix puissante sans être forcée. Autant dire que l’on s'attendait à tout sauf à un tel ovni. La production est à l'avenant. Sans être parfaite car les grattes auraient mérité d'être mieux graissées, elle est très loin du cracra lourdingue que Venom servait jusque là. Les deux recrues Tony « The Demolition Man » Dolan, ex Atomkraft (basse et chant) et Al Barnes (guitare rythmique) sont les principaux artisans de cette entrée réussie. Ils porteront le reste de la réalisation à bout de bras.

En effet, Dolan avait été appelé à la rescousse par Abaddon pour remplacer Cronos au pied levé. Engagé pour faire du Venom, il va donc faire du Venom sans vraiment se casser le derche. Compte tenu des moyens du bord, sa recette est des plus simples. Il pêche les quelques idées potables qui émaillent les trois premiers disques du groupe, puisque nib de récupérable sur « Possessed », leur donne davantage de consistance et les nappe d’un soupçon de ligne mélodique. Finis les crachouillis dégueulbifs et autres soli ridicules, il n'y en aura pas, ou peu. Chez Venom, l'unique ingrédient, c'est le riff. On aura donc des riffs mieux ficelés et plus saignants, entrecoupés d'autres riffs davantage travaillés ou de quelque autre effet, peu importe, pourvu que ça change sans pour autant dénaturer le produit. Fini également le côté punko-kitch, afin d’obtenir une résonance typiquement Metal. Aucune importance si les textes demeurent aussi enlevés qu'une harangue du Général Dourakine à des légions sataniques.

En grattant bien, Dolan trouve de quoi torcher cinq compos griffées genuine Venom, qui termineront de convaincre Mantas, avec lequel il avait eu l’occasion de collaborer, de revenir à la gamelle (Under One Flag exigeait son retour, pour de pures considérations mercatiques), en compagnie de son guitariste et gilet de sauvetage, Al Barnes. La rythmique accrocheuse de ce dernier complète efficacement l'amplitude et la technique du bassiste et chanteur (pas dur de surclasser Cronos), si bien que le groupe dégage une puissance inhabituelle. Mantas tente comme il peut d’accrocher les wagons, bien chaperonné par le jeu de Barnes, la production se chargeant de rééquilibrer les débats. Abbadon essaye quant à lui de suivre la cadence, tant pis pour la précision et la fluidité.

La mayonnaise prend doucement avec un « Parasite » très foutraque, puis monte sérieusement sur le sombre « Blackened Are The Priests », de très bonne facture, à l'ouverture mystique étonnante, et l'interlude à la basse rafraîchissant. Il était temps pour Dolan de revenir à sa mission première, par le biais du court et féroce « Carnivorous » qui conserve le liant jusqu'aux deux titres les plus thrash de l'album, lardés de riffs basiques mais atomiques. « Skeletal Dance » d'abord, brut de décoffrage car c’est le premier truc pondu par Dolan, qui défloque la baraque. Sa bestialité est pourtant rognée par une intro post-it bricolée en catastrophe, avec un riff fanfaron tout pourri, digne contribution de Mantas pour signaler son arrivée. Une durée inférieure à trois minutes eût d'ailleurs été préférable pour Abbadon qui, à la limite du seuil d'acide lactique avant le break, perd définitivement les pédales après. « Insane » (d'après le boîtier et surtout les paroles, parce que sur mon CD le titre est gravé « I Agree ») ensuite, simple resucée du précédent donc toute aussi violente mais mieux foutue et qui permet enfin à Mantas de pisser son premier solo (celui de « Prime Evil » compte pour du beurre), suffisamment court pour ne pas trop plomber l'ambiance.

Cinq titres, six en comptant « Prime Evil » créé avec l’arrivée de Barnes, c’est peu pour établir un menu complet. Dolan ayant tiré tout ce qu’il pouvait du magma Venom, il propose, comme tout groupe à court de munitions, une reprise de Black Sabbath. Collé entre les deux morceaux qui bastonnent afin de casser leur tempo identique, le « Megalomania » obtenu est sympa mais surtout très bovin, puisque Dolan l'a amputé de ses passages les plus subtils pour éviter le désastre. Il raconte même qu'avec l'aide d'un Abaddon rancunier, il fît gober à ce benêt de Mantas qu'il s'agissait là d'une de leur composition. Et la bite au cirage, aussi ? Pas chiens, ils acceptent finalement de rafistoler trois idées du bizuth, histoire de récupérer du matériau Venom à recycler. Trois pièces qui sonnent par conséquent plus Heavy Rock'n'Roll et contiennent leur inévitable solo, que la production place avec raison en retrait, bien étouffé par la rythmique. Si les rustines tiennent pour le très primesautier et remuant « Harder Than Ever », elles n'empêchent pas le très peu inspiré « Into The Fire » d'éclater (40 secondes de remplissage maquillées en introduction et un solo asthmatique). Une prime spéciale toutefois pour le loufoque « Skool Daze », suite des aventures de Mantas le chouchou, qui au lieu de réviser ses classiques faisait des cochonnailles avec la maîtresse, commencées dans « Black Metal ». L'attaque façon très hard blues, scotchée vite fait, ne laisse pas deviner le joyeux bordel qui arrive : couplets primaires, râles bestiaux sur un refrain complètement barré, aux lointains accents Motörhead, et conclusion dans la cour de récré. En dessert, le CD offre la reprise bien pêchue de « Live Like A Angel, Die Like A Devil», un classique de « Welcome To Hell ». Le coffre et l'aisance de Dolan font couler sa logorrhée comme la bile après le café du matin, et achèvent la démolition (ouarf!) de Cronos.

Pour un disque sorti en 1989, le bric-à-brac proposé est loin d’être mauvais, pour du Venom s'entend, et la production n'a pas à rougir de son travail. Dommage que cet album de transition soit passé inaperçu. Dolan et Barnes en avaient gardé sous la semelle et cet album n'offre en réalité que l’ébauche de leur travail qui donnera le très bon « Temple Of Ice » Donc, rien que pour ça, je colle 3,5/5.

P.S. Le lecteur sera libre de substituer au terme « riff » tout autre synonyme de son choix.

A lire aussi en HEAVY METAL :


MORGANA LEFAY
Grand Materia (2005)
Le retour de morgana lefay! succulent comme d'hab!




KING DIAMOND
House Of God (2000)
Heavy / thrash


Marquez et partagez




 
   SHUB-NIGGURATH

 
  N/A



- Abaddon (batterie)
- Al Barnes (guitare)
- Mantas (guitare)
- The Demolition Man (basse, chant)


1. Prime Evil
2. Parasite
3. Blackened Are The Priests
4. Carnivorous
5. Skeletal Dance
6. Megalomania
7. Insane
8. Harder Than Ever
9. Into The Fire
10. Skool Daze
11. Live Like An Angel, Die Like A Devil



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod