A l’écoute de « Hell », j’ai senti une certaine mélancolie s’emparer de moi. J’étais triste à en pleurer. Parce que j’ai ressenti cette envie de bien faire, un son 80 des compositions très "vintage" et (un peu) des expérimentations. Une sorte de pont jeté entre un glorieux passé (le début des années 80) et une volonté de sortir un peu des sentiers maintes fois battus … Mais à défaut de dire que VENOM n’a plus rien à dire, j’avouerai humblement que VENOM n’a plus rien à me dire.

Allons voir l’étendue des dégâts.

Mykus est parti et il n’est pas question d’un retour de Mantas. C’est sûr que Mantas avec son jeu correspondait bien à VENOM du début des années 80 (brouillon et direct) et a donné l’impression à beaucoup de guitaristes ne pouvoir un jour passer professionnel. Néanmoins que vaut La Rage (aucun rapport avec le rappeur connu pour avoir fait un générique de série télé qui a bien marché), son niveau de jeu est honnête et ses solos, notamment celui de « The Power and The Glory » le prouve. Je me demande même s’il ne serait pas le guitariste le plus accompli de VENOM.

La production me ramène plus de vingt ans avec rien de bien moderne, le chant est devant suivi de la guitare et de la batterie, la basse me semblant encore un peu retrait, bien qu’elle ait le droit à être mise en avant de manière épisodique.
On retrouve quelques phrases parlées sur des pistes à la façon de « Surgery » ou « Domus Mundi » comme sur « Hand of God » et la grosse voix prenant un tour death sur « The power and the Glory », voilà les points les plus marquants.

Le début de l’album m’a fait l’effet d’un coup de poignard en plein cœur… Déçu… Déprimé. J’étais content à l’idée de retrouver VENOM mais à son écoute il n’y a rien qui me satisfait sur cet album, une platitude navrante, il y a bien « Fall from grace » qui m’a sorti de ma torpeur avec ses martèlements mais il n’y a rien d’extraordinaire dans ce morceau. « Hell » et son groove m’ont fait un petit quelque chose, un autre soubresaut pour le reste… Il y a bien « USA for Satan » qui m’a marqué mais malheureusement de manière négative, enfin surtout son refrain. Mais après la pluie vient le beau temps et on ferme sur un titre instrumental qui est fort intéressant mais que j'aurais plus vu en intro d'album... On termine au moins sur une bonne note. Quelques speederies plates et autres mid-tempos insipides composent cet album dispensable.


Comme le dit le proverbe : « L’erreur est humaine et persévérer est diabolique », assurément VENOM colle à son imagerie satanique en persévérant.


En résumé: VENOM lorgne vers son âge d’or tout en expérimentant un peu mais pas trop. Malheureusement les compositions ne sont pas transcendantes et sont franchement quelconques. Où va VENOM ? Que compte faire Chronos ? La peur d’être enterré vivant le mène-t-il à l’acharnement thérapeutique ? On verra la suite…


Le morceau où la basse a le droit à son 1/4 d’heure de gloire : « Straight to Hell »
Le morceau à ne pas sortir en single : « USA for Satan »
Le morceau à « chant death » : « The power and the glory »
Le morceau ou la batterie rappelle un peu « Manitou » : « Hand of God »
Le morceau instrumental : "Dirge / The awakening"