Il suffisait de boucler la discographie de SWASHBUCKLE pour que Kol me relance malgré lui sur une autre formation forbanne à la fois bien plus célèbre et clivante, à savoir ALESTORM et leur dernier méfait en date, avec son intitulé aussi subtil et inspiré que… Ah non en fait.

Cela fait belle lurette que les pirates cosplayés les plus connus de la planète Metal ont compris que leur formule bien rodée fonctionnerait quoi qu’il arrive… Et il serait bien saugrenu de ne pas s’engouffrer dans la brèche de la bouffonnerie pour glisser comme une anguille entre les reproches de fainéantise ambiante.

Car oui, le quintet n’en a visiblement plus rien à secouer, et balance sans vergogne borborygmes et autres paroles dénuées de tout intérêt ("Put your dick in a blender", "I’m a fucking pirate"), suggèrent d’aller picoler en Hongrie (pays enclavé par les terres, difficile de faire un créneau avec son galion dans le Danube), partent sur Google Trad pour meubler le reste… Bref, on est là pour se saouler, pas pour réfléchir, comme à l'accoutumée désormais.

Et histoire de faire illusion, tous les bangers sont imbécilement balancés d’entrée de jeu, donnant une véritable fadeur aux deux tiers de l’album. On pourrait bien sauver "Return To Tortuga" (infiniment mieux que le débilissime "Tortuga" de "Curse Of The Crystal Coconut"), ou encore "Wooden Leg (Part III)", mais le tour de la barrique a quand même été fait et refait.

Et malgré tout, quoiqu'on en dise, la recette brevetée fonctionne toujours musicalement : les samples en 8-bit ne surprennent plus mais chatouillent nos âmes nostalgiques, et les soli sont plutôt inspirés et bien exécutés. C’est de l’ALESTORM pur jus et sans prise de risque, mais bien que se laissant écouter passivement, la conclusion tombera ultimement : "Il est quand même bien loin de SotGA".

Je ne sais pas si mon ami et cher KOLlègue a pris la peine d’écouter tous les CDs, mais je me suis infligé- écouté l’acoustique, honnête en soi car bel et bien réenregistré (mention spéciale à "P.A.R.T.Y", très rigolo même si les soli au clavier version saxophone Playskool agacent un tantinet). Mais jamais au grand jamais le troisième avec les clebs… Mon second degré a des limites. Respectez-vous et consolez-vous détenteurs de l’édition physique : le CD pourra toujours faire fuir les piafs dans votre jardin, accroché à un arbre assez haut.

Note réelle : 2,5/5.

Morceaux préférés : "Magellan’s Expedition", "The Battle Of Cape Fear River", "P.A.R.T.Y.".