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PIRATE METAL  |  E.P

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- Membre : Waylander, Gloryhammer

ALESTORM - Voyage Of The Dead Marauder (2024)
Par KOL le 26 Avril 2024          Consultée 750 fois

Je dois vous avouer, chers lecteurs, avoir accueilli l’annonce de la sortie de ce "Voyage Of The Dead Marauder" avec un mélange d’appréhension et de soulagement. Fatalement refroidi par "Seventh Rum Of A Seventh Rum" qui flairait grandement l’alcool de contrebande frelaté, je me montrais en revanche un brin soulagé par le format de l’offrande 2024 : un EP solide vaut en effet bien mieux qu’un LP inconsistant, surtout quand on n’a plus grand-chose à raconter de bien neuf. Ni même de huit (désolé…).

Il faut reconnaître qu’avoir pondu sept disques différents autour du même concept est déjà assez remarquable, surtout lorsque l’on a connaissance du créneau restreint sur lequel officient les Britanniques. Pour ceux qui seraient restés vingt ans sur une île déserte, ALESTORM fait du Pirate Metal. Ben quoi, il y a bien du Viking Metal, donc pourquoi pas ? Au moins, eux assument clairement un second degré, notamment au niveau de leurs textes, tour à tour faussement épiques ou clairement débiles (ou les deux en même temps, comme dirait Manu). Sauf que la bouffonnerie a fini par prendre le dessus, notamment sur la galette précitée, dernier effort en date des Écossais, peu inspirée et privilégiant clairement la pantalonnade à l’originalité.

Malheureusement, le bilan reste mitigé, même sur ce format court, qui aurait pourtant dû permettre de constituer autre chose qu’un prétexte pour aller écumer les scènes des sept mers et des cinq continents, exercice dans lequel les moussaillons ne montrent encore aucun signe de faiblesse, retournant salle après salle. Au menu, cinq pistes : deux bonnes (les deux premières), une correcte (la troisième), et un grand foutage de gueule pour les deux dernières. La trajectoire de cet opus est de ce fait en forte pente déclinante, de façon assez marquée. Et l’on en vient à rester sur un goût amer à la fin de l’écoute d’un "Cock" qui, comment dire, enfin bref, quoi… Dans le genre bien con et insultant, je préférais "Shit Boat", pour donner un exemple. Jugez plutôt : "Hey, cock, and fuck your balls (!!!??? Comment est-ce techniquement possible ?), late last night as I slept in my bunk, deep in the bowels of the ship, I had a dream, so real it did seem, of a wee leprechaun with giant tits" . Voilà, voilà… Même si "Fucked With An Anchor" ne respirait pas le prix Goncourt, au moins, on se marrait bien. Là, on a l’impression que les mecs ont prompté ChatGPT en mode « peux-tu nous faire des paroles pour notre nouvelle chanson avec des insultes, des pirates, et des éléments fantastiques ».
Remarquez, c’est sans doute ce qu’ils ont fait, à vrai dire… Ils sont assez désinhibés dans la connerie pour ça.

Il serait pourtant dommage de rester sur cette fin pathétique, l’instrumental "Sea Shanty 2" n’apportant pas grand-chose à la grand’ voile non plus. Car pour le reste, c’est plutôt pas mal en fait. Déjà, nos flibustiers ont eu la riche idée de réinviter Patty GURDY sur le titre éponyme, elle qui officiait déjà sur l’excellent "Zombies Ate My Pirate Ship", l’un de mes morceaux préférés des soutiers de Captain Chris. Une fois de plus impeccable, elle apporte un contrepoids épique aux grognements du frontman, et les mélodies harmonisées s’avèrent franchement marquantes.

ALESTORM persiste et signe avec ses gimmicks (changements de tonalité en fin de chanson, beat disco-dansant-ska), mais ils sont ici mieux intégrés aux compositions. L’impayable "Uzbekistan" nous permet de profiter du chant extrême d’Eliott Vernon, plus que jamais indispensable à l’équilibre du navire. Et surtout, la formation retente des choses, en lorgnant du côté – également bien autoparodique – d’ELECTRIC CALLBOY, avec ce passage électrocore, absolument irrésistible. J’en viens presque à espérer un crossover multiversé atteignant ainsi des sommets de pitrerie, tant ce moment s’avère jouissif. L’association nuques longues/moustaches et kilt/canard gonflable, ça aurait de la gueule en festival, non ?

Pour être honnête avec vous, un Single contenant ces deux titres aurait suffi à mon bonheur, même si "The Last Saskatchewan Pirate" n’est pas désagréable, avec notamment un joli travail sur les voix qui colle un bon sourire sur la tronche. Il aurait fallu tirer le rideau là-dessus, et tout le monde aurait été content d’avoir passé dix minutes de bon Folk Metal qui ne se prend pas au sérieux, tout en usinant sérieusement sa musique, les membres possédant un talent certain, habilement caché sous les traits de la dérision.

Je me retrouve particulièrement emmerdé au moment d’arrondir mon 2,5/5. Par souci de cohérence par rapport à ma précédente chronique, cela se fera à la hausse, "Voyage Of The Dead Marauder" étant indubitablement supérieur à son prédécesseur, surtout si l’on arrête l’EP après trois pistes. Il n’en demeure pas moins symptomatique d’un groupe qui semble avoir tout dit depuis longtemps.

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- Christopher Bowes (chant, keytar)
- Máté Bodor (guitare)
- Gareth Murdock (basse)
- Elliot Vernon (claviers, growls)
- Peter Alcorn (batterie)


1. Voyage Of The Dead Marauder
2. Uzbekistan
3. The Last Saskatchewan Pirate
4. Sea Shanty 2
5. Cock



             



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