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MÄGO DE OZ - Jesús De Chamberí (Ópera Rock) (1996)
Par DARK SCHNEIDER le 1er Octobre 2020          Consultée 1425 fois

Qui aurait cru que seulement deux ans après un premier album léger et indécis les Madrilènes atteindraient un tel niveau d’ambition et de qualité musicale ? Si "Jesus De Chamberí" conserve encore certaines caractéristiques disparates de son prédécesseur, il n’est pas pour autant un simple « album de transition ». On tient là clairement le premier classique de MÄGO DE OZ, qui s’impose d’emblée comme un cador du Metal Folk. Un Metal Folk auquel on s'abstiendra de lui coller un épithète restrictif, tant le groupe se montre à la fois à l'aise dans le Heavy, le Hard bien groovy, mais aussi dans d'autres styles moins abrasifs comme le Rock’N’Roll ou le Reggae ("La Canción De Pedro" notamment). C'est d'ailleurs bel et bien le Folk qui fait office de liant musical, et non pas l'aspect "Rock".

"Jesus de Chamberí" marque l’arrivée de José au chant, après un essai avorté avec un certain Auri (qui n’enregistrera que quelques démos) suite au départ de Juanma. José n’a en tout cas rien à voir avec Juanma. Il est loin d’être un exemple de justesse, mais se montre capable de pousser des screamings Heavy Metal, de monter dans les aigus, de faire preuve d’une belle capacité d’adaptation en fonction des différents registres abordés, et est doté de ce soupçon de folie nécessaire pour donner du relief à l’aspect festif de la musique. Avec José, c’est tout le groupe qui voit son potentiel de création musicale augmenter considérablement. Désormais, tout leur sera possible. Et sur cet album, notre homme n’en fait pas encore des tonnes, sa tendance à dérailler fréquemment n’est pas de mise ici, ce qui n’est pas plus mal.

Ce deuxième album, c’est aussi le début d’un autre aspect pour lequel le groupe est particulièrement réputé : le concept album. Ici il s’agit d’une histoire pleine d’humour et de sarcasmes, comme souvent avec eux, racontant l’histoire d’un gars se prenant pour le messie dans l’arrondissement de Chamberí dans le Madrid contemporain, un récit qui devait être assez détonnant dans l’Espagne encore très catholique durant les 90s. On y cause corruption des esprits, sida, et l’Église en prend pour son grade.
Cette trame narrative n’est cependant pas garante d’une grande fluidité dans l’enchaînement entre les morceaux, car le groupe aime changer de registre et d’ambiance à tout-va, d’un titre à l’autre. En cela, on se situe bien dans un esprit « Opéra Rock », tel que le revendique la parenthèse dans le titre de l’album. On a bien droit à une introduction de circonstance comme souvent dans les concept albums, mais pour le reste ce sont les paroles et les notes du livret qui vont tisser le fil rouge. Cette introduction, "Genesis", permet d'ailleurs d'emblée de mettre en avant le violon de Mohamed, qui va bien souvent mener la danse, que ce soit dans ses intonations celtiques, andalouses, ou tout simplement très festives.

On tient là un album beaucoup plus consistant que le premier opus, toujours très fun ("Domingo De Gramos") mais sans tomber dans le délire lourdingue de la chanson gag. Le groupe s'accorde quoiqu'il en soit une très grande liberté musicale. Cela dit, si beaucoup de passages abordent des styles éloignés du Metal, on sent tout de même poindre une envie parfois bien franche d’orienter sa musique vers ce style. Pas pour rien que l’album débute sur un title track assez épique – un opéra à lui seul - à la rythmique bien Heavy et conquérante, introduit par un screaming de José. Ce que le groupe contrebalance aussitôt avec un titre Rock’N’Roll et léger ("El Ángel Caído"), un rien rétro. MÄGO DE OZ se complait avec une réussite certaine dans cette alternance de styles et d’ambiances. On ne devrait donc pas s'étonner de voir surgir en plein milieu d’album une gigue irlandaise purement instrumentale, qui n’est autre qu’une reprise (bien qu’à la base il s’agisse sans doute d’un morceau traditionnel) du groupe français GWENDAL, groupe étonnamment peu connu dans sa région d’origine (le truc qui pointe tout à l’ouest sur la carte de France), mais qui a connu un fort succès en Espagne dans les 70s et après.

Le patchwork musical ainsi constitué comprend aussi son petit passage de musique classique sur le final de "Judas" (un empreint à VIVALDI, le même passage utilisé par ANGRA sur "Evil Warning", dont MÄGO DE OZ, qui n'ignore pas le Power Metal, s'est sans doute inspiré). "Czardas" permet quant à lui enfin aux guitaristes d'exprimer leur sensibilité. Enfin, il est impossible de ne pas citer le tube de l’album : "Hasta que Tu Muerte Nos Separe", titre au rythme endiablé, qui se pose en tant que premier véritable classique du groupe, avant d’être mis à l’écart en raison de l’avalanche de tubes qu’allaient composer le groupe les années suivantes. Vous aurez de toute façon compris que l'album est d'une extrême richesse musicale, et que la force du groupe réside dans son inspiration bouillonnante. Le groupe ose beaucoup, et réussit dans tout ce qu'il entreprend. Que ce soit dans les trois morceaux instrumentaux (tous excellents), la superbe ballade "El Cantar De La Luna Oscura", et tout le reste.

C’est finalement au niveau de la production que l’on sent que le Mage est encore jeune dans son parcours discographique, car on ne peut pas dire qu’ici le son soit énorme et parfaitement travaillé. À ce niveau, "La Leyenda De La Mancha" fera la différence. On pourrait aussi critiquer sa longueur (plus d'une heure), un défaut qui sera récurrent chez MÄGO DE OZ. Cela n’empêche pas que cet album conserve toujours de nos jours une grande fraîcheur, qu’il fait preuve d’une belle homogénéité qualitative, ce qui n’était pas gagné avec un contenu aussi bigarré. L'ensemble est extrêmement riche et inspiré, et s'avère tout simplement être un des meilleurs albums du groupe.

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   DARK SCHNEIDER

 
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- José (chant)
- Txus (batterie)
- Carlitos (guitare, mandoline)
- Frank (guitare, harpe)
- Carlos 'mohammed' Prieto (violon)
- Salva (basse)


1. Génesis
2. Jesús De Chamberí
3. El ángel Caído
4. Al-mejandría
5. El Cuco Y La Zíngara
6. Hasta Que Tu Muerte Nos Separe
7. La Canción De Pedro
8. Domingo De Gramos
9. Jiga Irlandesa
10. El Cantar De La Luna Oscura
11. Judas
12. La última Cena
13. Czardas
14. El Fin Del Camino



             



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