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FOLK METAL  |  STUDIO

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- Membre : Waylander, Gloryhammer

ALESTORM - Back Through Time (2011)
Par DARK MORUE le 13 Juin 2011          Consultée 8470 fois

Aaaah, le cap du troisième album. L'instant décisif pour toute formation, où le futur fan potentiel découvre, main sur le cœur, si sa formation chérie va enfin devenir « mature », savoir si elle est condamnée à tourner en rond ou est capable d'un certain renouvellement qui en fera une pierre angulaire de sa scène. Ben dans le cas d'ALESTORM, ils nous reviennent en parlant de pirates ivres morts qui voyagent dans le temps pour casser du viking. Donc le coup de la maturité autre que strictement musicale, on repassera.

Alors arrivé là, je suppose que tout le monde attend, les yeux remplis d'étoiles filantes fushia et scintillantes, que je clame haut et fort qu'ALESTORM a enfin réussi le tour de force de transcender son style en nous offrant une tuerie des mers immortelle et novatrice.
Eh bien, tous ceux qui ont soutenu le combo jusque là seront aux anges. Dans le sens qu'on sent plus que jamais la patte des pires poivrots que l'Écosse ait jamais connu (référence nécessaire), on a bien du ALESTORM pur jus, pas d'erreur sur la marchandise, au grand dam de certains. Et en contrepartie, ceux qui leur ont toujours craché à la gueule auront encore du grain à moudre, justement parce que c'est leur musique propre dans sa plus pure expression. D'un autre côté, pensez une seconde à l'ampleur de la catastrophe que pourrait être un virement de bord. Ça oui, niveau critique ça y va fort. Dès le premier album, on leur reprochait d'être condamnés à bientôt se mordre la queue, au second album on leur hurlait que c'était pareil (mais en mieux), et maintenant nul doute que leur navire soit bientôt souillé d'une pluie de légumes avariés. Mais imaginez un peu s'ils changeaient effectivement leur style ? La stagnation est huée, la trahison est condamnée (le monde du Death vient d'en avoir un exemple retentissant). ALESTORM doit faire du ALESTORM, une bonne rasade de rhum et un voyage en mer, on n'en attend rien d'autre. Et que les rageux restants se réfèrent à l'assassin second couplet de "Scrapping The Barrels", en bon majeur tendu bien haut.
M'enfin, c'est bien gentil tout ça, mais ici nos pirates sont quand même loin de la stagnation flemmarde, hein. Parce que cet album apporte tout de même un sacré lot de nouveautés, probablement liées à des moyens désormais plus conséquents.

Pirates jusqu'au bout du gouvernail, pour sûr. Mais désormais, ils l'ont trouvé leur putain de trésor, et ça permet de s'acheter de vrais instruments traditionnels pour côtoyer leur magnifique clavier, tout comme les choeurs désormais plus amples et nombreux. Ainsi, la coloration folk est bien plus présente que par le passé, décuplant entre autres le potentiel festif de titres tels que la monumentale "The Sunk'n Norwegian", de loin le titre le plus tubesque de l'album, ou "Rum", dévoilée en live bien avant et plus qu'imbibée, plutôt KORPIKLAANesque dans l'esprit. Pour parcourir les nouveautés, on peut également parler du chant de Bowes. Toujours aussi arraché et alcoolisé, mais moins faux que par le passé. Donc en fait, je sais pas pourquoi j'en parle là puisque c'est pareil qu'avant si ce n'est qu'il roule encore plus les Rrrr. Mentionner la prod' serait par contre plus juste, vu le son bien mois aseptisé et plus rageur des guitares par rapport à la rondelle précédente, ainsi qu'une remise à niveau de la basse, témoins directs d'une légère « extrémisation ».
Hein, extrême, qu'est-ce qu'il dit ? Oui, on en avait eu un avant-goût sur "Chronicles Of Vengeance", maintenant monsieur le batteur s'est mis au blastbeat en quelques occasions, ainsi qu'un passage surprenant au dernier véritable titre (on y revient après).

Voilà, fort de ces atouts, le vaisseau est cette fois des plus reluisants mais même le navire le mieux équipé peut couler entre les mains d'un équipage en perdition. Ce qui n'est heureusement pas le cas ici. Le travail est mené de main de maître, on ne trouve donc à redire qu'en de rares occasions. On a bien sûr des morceaux de pur ALESTORM ("Shipwrecked" très efficace en premier single au clip sous acides, "Rum" particulièrement fédératrice), mais on sent une proportion à s'arrêter plus fréquemment à la taverne, histoire de ne jamais tomber sous le seuil fatidique des 3 grammes de sang par litres d'alcool (la reprise ivre morte de Stan Rogers "Barrett's Privateer", pilier de bar mais un brin redondant, ou la complainte du radeau de la Méduse "Scrapping The Barrels"). On nous balance même d'autre influences, avec certains riffs de "Buckfast Powersmash" rappelant leurs frères d'imagerie SWASHBUCKLE. Ce même morceau est d'ailleurs à mon sens le plus mauvais de l'album, non déplaisant mais structuré n'importe comment. Et également "Rumpelkombo" à l'esprit très NAPALM DEATH. Genre "You Suffer". Pour continuer dans cette optique barbare, le très étrange refrain blasté de la néanmoins sympathique "Midget Saw" mérite également la citation.

Mais cantonner ALESTORM à de simples chansons à boire serait ici une grave erreur. Certes, elles sont en nombre, particulièrement réussies (mais "The Sunk'n Norwegian" putain!) et foutent une pêche murgée jouissive. Mais dés que le quatuor se mets en tête de nous emmener en pleine mer, défier les vikings et les monstres marins le pied sur la figure de proue et le vent en poupe, on se fait pas prier. Ainsi, le titre éponyme s'ouvre en trombe, passant des cannons au blast avant de retomber sur le pont aussi sèchement et déboucher sur un refrain brandit en étendard. Un arrière goût de "Captain Morgan's Revenge" bien jouissif (cf le pont symphonique final) mâtiné de TURISAS et moins immédiat que le reste. Tout comme une "Swashbuckled" enlevée et solidement campée en vigie, que le refrain fédérateur vient sauver de la lassitude engendrée par le positionnement tardif...
Mais il est maintenant indispensable de parler de "Death Throes Of The Terrorsquid", LE morceau de l'album, celui qu'ils foutent sur le sticker promotionnel. Fresque épique de 8 minutes, où on va tabasser du Kraken en compagnie d'orchestrations massives et épiques empruntant plus que jamais au monde du symphonique, de passages plus narrés, d'un refrain à hurler en marchant au front, et surtout d'un affrontement en forme de Black Symphonique cauchemardesque porté par les cris écorchés de Ken Sorceron (ABIGAIL WILLIAMS) et de bons blasts poilus, le tout rappelant fortement les grandes heures de DIMMU BORGIR ou CARACH ANGREN. Une fin d'album poignante, puissante et augurant du meilleur pour la suite, avec un pouvoir d'immersion énorme nous faisant ressentir le grand frisson lors de la mise à mort du bestiau par la dernière ligne droite enlevée et furieuse. Une digne suite de l'hymne "Leviathan".
Et puis deux titres bonus totalement torchés qui feront fureur en soirée alcoolisée, mais pas beaucoup plus (tout ce qu'on demande à ce genre de suppléments).

La terrible tempête de bière a encore frappé avec un album des plus fédérateurs et complets, et bien que je préfère toujours "Black Sails At Midnight" pour ses tubes plus immédiats et son côté fonceur, il va de soi que cette nouvelle offrande nous montre ALESTORM sous son meilleur jour, en garantissant le fan que le combo restera une valeur sûre dans les années à venir. Avec un lot d'hymnes de bar efficaces se tenant aux côtés de compositions plus aventureuses, tout amateur du style typé de ces loups de mer ne peut qu'appuyer sur le bouton Replay jusqu'à laisser la galette exsangue, ce qui mettra plus de temps qu'on ne peut le penser au premier abord...

YO ! HO ! HO ! Une formation dont on ne se lassera en fait pas de sitôt... AND A BOTTLE OF GROG ! YAAARRRH !

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   DARK MORUE

 
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- Christopher Bowes (chant, claviers)
- Daniel Evans (guitare, chœurs)
- Gareth Murdock (basse, chœurs)
- Peter Alcorn (batterie, percussions)


1. Back Through Time
2. Shipwrecked
3. The Sunk'n Norwergian
4. Midget Saw
5. Buckfast Powersmash
6. Scrapping The Barrel
7. Rum
8. Swashbuckled
9. Rumpelkombo
10. Barrett's Privateers
11. Death Throes Of The Terrorsquid
12. *i Am A Cide Drinker
13. *you Are A Pirate



             



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