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- Style : Alkonost

FENRIR - Legends Of The Grail (2019)
Par REMISSA le 20 Mars 2024          Consultée 373 fois

L'attente a été longue pour accoucher de ce second jet studio des nancéens de FENRIR, dont le dernier opus en date remontait déjà à 2012… Et désormais trop loin dans les esprits pour espérer surfer sur un engouement, bien que ne déméritant pas, bien au contraire. Un bon turn-over de guitaristes et sept ans de réflexion leur ont-ils permis de se renouveler et de nous gratifier d'une nouvelle galette aussi inventive que la précédente ?

Premier point qui saute aux oreilles, la voix cristalline d’Elsa Thouvenot n’a pas perdu en clarté et en candeur d'un iota. Ouf, nous pouvons donc partir sur des bases comparables, et les fans de la première heure resteront fidèles à son univers et sa tessiture angélique. J’oserais même avancer qu’elle s’affirme davantage que jadis sur le reste de la troupe, ne montrant aucune faiblesse même dans les notes les plus hautes, tout en conservant cette gracilité caractéristique sans faire friser les tympans. Le chant c'est fait, le reste maintenant !

Dans l’ensemble, la galette est bien plus homogène que "Echoes Of The Wolf" : le temps y est plus concentré, amputé de quinze bonnes minutes par rapport à l'opus de 2012. Les titres mécaniquement plus courts et moins nombreux, sont moins essayistes, comme ayant trouvé un direction artistique affirmée et plus brute de fonderie. Attention, je ne dis pas qu'il y a une perte de qualité et que l’on martèle du riff crétin en 4/4 sur l'entièreté de la galette, loin de là. Les violons agrémentent toujours allègrement les titres et s'en attribuent même deux instrumentaux ; et les soli qui pouvaient parfois pêcher par leurs quelques approximations par le passé ont été recentrés et témoignent d’une efficacité désormais incontestable. En parlant d’instruments traditionnels, l’apparition parcimonieuse d'une flûte (que j’aime qualifier méchamment de pipeau car cela me fait bien rigoler) pointe son nez, également pour le meilleur.

Pour autant, l'ambiance globale de l'album est plus sombre qu'auparavant avec le faufilage de titres assurément Blacks (le break "Conquest Or Britain" en est l’exemple concret, incorporant un chant raw masculin efficace). Du reste, les compositions sont moins aventureuses mais demeureront archi-fédératrices, notamment sur "The Fisher King" et "Camelot".

Il faut avouer sans langue de bois que le Folk a tendance à évoluer assez souvent dans un cliché de lui-même, en abordant des thématiques légères et fantaisistes, ou étant le prétexte idéal à de la bouffonnerie sous couvert d’une consommation excessive de boisson carbonatée à robe dorée. Ici FENRIR rompt toute ambiguïté en abordant leur musique sous des axes historiques, sans déconnade (bien que romancés), transigeant ainsi avec les quelques instants de récréation, pourtant maîtrisés, sur "Echoes Of The Wolf". Les rares originalités de "Legends Of The Grail" se situent dans "La Dame Du Lac" et "Morgane", titres chantés en français ancien (ou langue d’oïl, ou d’oc, vous savez le truc qui vous sauve aux mots fléchés ou au Scrabble). J’octroie donc un bon point pour le jusqu'au boutisme dans la fabrication des titres (vous savez que j'aime ça, quand les gens se font chier pour composer des trucs), avec une préférence pour le premier, bien plus poétique.

Je tergiverse beaucoup et tombe dans mon travers d'hyper-justification avec un développement thèse-antithèse-synthèse, car je ne sais tout simplement pas sur quel pied danser avec ces légendes du Graal… Les erreurs passées ont été comprises et corrigées, mais je dois admettre que je regrette ce côté plus ascète de la galette. En même temps, je fais partie de cette frange de la population qui tolère les bouffonneries et les gimmicks distrayants du Folk. Merde, c’est peut-être pour ça que j’aime bien KORPIKLAANI. Je vais aller consulter, ça ne pourra pas me faire de mal.

Ah oui, et pour revenir à FENRIR, +1 pour l’amélioration de l’ensemble, -1 pour l’austérité… On reste donc finalement sur quelque chose de solide, donc plus de peur que de mal !

Morceaux préférés : "The Fisher King", "Camelot", "La Dame Du Lac".

N.B. : J’ai même le droit à ma madeleine de Proust avec une outro instrumentale, "Mists Of Avalon", courte mais obligatoire pour finir adroitement ce type d’albums, tout en finesse.

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   REMISSA

 
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- Elsa Thouvenot (chant, violon)
- Jordan Lavaut (basse)
- Kévin Keiser (batterie)
- Bruno Giglio (violon)
- Michaël Macé (guitare)
- Alexandre Frémont (guitare)


1. A Legend Begins
2. A Red Sun Rises
3. Camelot
4. Sir Gawain And The Green Knight
5. Conquest Of Britain
6. The Fisher King
7. Brocéliande
8. The Son Of Pendragon
9. La Dame Du Lac
10. Morgane
11. Mordred
12. Mists Of Avalon



             



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