Prendre des risques, c’est bien. Faire de la bonne musique, c’est encore mieux. Au moins, si honni soit-il, "One More Light" de LINKIN PARK assumait pleinement sa démarche Pop et avait le mérite d’une certaine forme de cohérence. Bon, c’était mauvais, nous sommes bien d’accord, mais le côté jusqu’au-boutiste de l’approche s’avérait respectable. Si "The Stage" m’avait déjà laissé quelque peu circonspect, malgré son évidente qualité intrinsèque, je plonge ici dans les abîmes de l’incompréhension.

Toutes les références citées par Fenryl dans sa chronique sont parfaitement justifiées : du SYSTEM OF A DOWN, du SINATRA, du FAITH NO MORE, du AVENGED SEVENFOLD, du SLIPKNOT, du DAFT PUNK, du Jazz, etc… Oui, il y a un peu de tout cela sur ce "Life Is But A Dream…" et prises indépendamment, les pistes sont parfaitement exécutées (mention spéciale décernée en effet à Synyster Gates, au four et au moulin). Je me montrerai toutefois moins enthousiaste que mon valeureux confrère quant au chant de M. Shadows, qui en fait trop compte-tenu de ses limites actuelles. Ses lignes de chant m’apparaissent parfois pompeuses (comme sur "Mattel"). Dommage, car le "Nobody" annonciateur de l’opus m’avait finalement plutôt séduit, malgré son côté décalé œuvrant dans la continuité de l’opus précédent.

Mais ce qui me gêne le plus, c’est bien ce sentiment d’écouter une compilation de plusieurs groupes différents, si ce n’est la voix pour servir de (maigre) fil directeur. Et cette amère impression d’entendre un délire Arty de musiciens totalement hors-sol, se faisant plaisir, s’écoutant jouer, se gargarisant de leur contre-pied égocentrique, le tout dans un onanisme indécent. Le disque donne l’impression que Zacky et sa bande ont passé plus de temps à travailler leurs arrangements, multiples et assez complexes, qu’à écrire leurs chansons. "More sex, more pills" nous balance le frontman sur un "We Love You" totalement abscons. More music, ça ne serait pas mal non plus…

Je suis sans doute un peu dur. Je reconnais bien volontiers le talent individuel des membres du combo, ainsi qu’une volonté de sortir de leur zone de confort. Si les mélanges ne me posent habituellement pas de problème (en témoignent mon amour sans réserve pour SOAD ou, plus récemment, mes coups de cœur pour VEXED et le "Take Me Back To Eden" de SLEEP TOKEN), j’ai néanmoins besoin d’une certaine forme de continuité dans l’effort pour entrer dans le trip. Ici, A7X passe du coca light en permanence, me laissant aux portes de son délire, si accompli soit-il techniquement parlant.

Je peux absolument comprendre que l’on se place du côté de ceux qui tirent leur chapeau devant "Life Is But A Dream…". Pour ma part, ça ne fonctionne tout simplement pas, à part sur quelques titres, dont un "Beautiful Morning", tout droit sorti de "Album Of The Year" de Mike Patton et sa clique. Les goûts et les couleurs…