(Ouverture de la parenthèse emmerdante)

"Ce sera notre dernier album"… Retenez bien ces mots lorsque GODSMACK sortira un nouvel album dans quelques années. Oui je suis médisant d'entrée de jeu car pour moi, ce genre de bullshit est à classer avec les éternels "c'est notre meilleur album", "c'est l'album de la maturité", "c'est notre dernière tournée"… Bon, si on creuse le sujet, le groupe évoque la pression de composer un album et qu'il souhaite se concentrer sur les expériences live tout en essayant d'augmenter sa notoriété en Europe. Ok, j'entends ces arguments. Tiens, le groupe annule ses dates en Amérique du Sud car les billets ne se vendent pas et le batteur Shannon Larkin a déclaré récemment que la tournée européenne n'a pas été rentable. (Ah bah quand on annule un concert le jour J à plusieurs reprises, faut pas s'étonner que les gens ne veuillent pas venir vous voir).

GODSMACK fait partie de ces groupes qui jouissent d'une forte popularité aux États-Unis mais en Europe c'est beaucoup plus frileux. Je suis le premier à trouver cela dommage. Les raisons de vouloir créer un ultime album sont louables et compréhensibles mais sans nouveaux albums, quel prétexte le groupe aurait à tourner en Europe ? Vraiment, je préfère rester prudent sur les annonces de ce style. On se souvient tous des tournées d'adieux de KISS et SCORPIONS.

(Fermeture de la parenthèse emmerdante)

Disons-le d'entrée de jeu, je n'attendais pas grand-chose de cet opus. Depuis "1000 HP", GODSMACK a perdu en qualité d'écriture et "When Legends Rise" était beaucoup trop mainstream à mon goût et comportait des titres vraiment loupés ("Bulletproof" qui dégouline de niaiserie, "Unforgettable" ou encore "Under Your Scars"…). Ici on est face à un mix entre "1000 HP" et "When Legends Rise", sans les erreurs de parcours. L'album s'écoute très bien, trop bien même, on sent un groupe en mode croisière/pilotage automatique et je n'ai pas envie de subir de l'easy-listening quand j'écoute GODSMACK.

Le début de l'album est franchement sympa avec sa triplette d'ouverture. Y a du groove, la voix de Sully me fait toujours de l'effet et ça présage un opus agréable. Mais malheureusement dès "What About Me" on sent une certaine facilité s'installer. "What About Me" donc et "Hell's Not Dead" sont poussives et interminables. La ballade "Truth", même si elle est moins niaise que sur celles présentes sur le précédent album, ne fonctionne pas. Où sont les ambiances tribales à la "Voodoo" ? Les titres torturés, les titres bien rentre-dedans ? Vraiment j'ai l'impression d'écouter un groupe à bout de souffle et ce n'est pas le GODSMACK que j'aime.

GODSMACK redevient séduisant seulement à partir de la dixième piste "Growin' Old". Cette ballade, qui n'aurait pas fait tâche chez ALICE IN CHAINS, est une franche réussite que ce soit au niveau des lignes de guitare ou de la prestation impeccable de Sully. Le titre de clôture, "Lighting Up The Sky" fait aussi son petit effet, je dois bien l'avouer, peut-être à cause de son positionnement et qu'il est synonyme d'ultime chant du cygne des Américains, ce qui provoque en moi un sentiment amer.

Pour un (peut-être) dernier album, GODSMACK tire sa révérence de manière très sobre, nous gratifiant ici d'un album sympathique, sans plus. Les titres d'ouverture et de fermeture sont vraiment très bons, dommage que tout l'album soit si "facile". Sympathique et facile ne sont pas les adjectifs que je cherche quand j'écoute ce groupe. Je sens ici un GODSMACK en mode pilotage automatique, avec un rythme globalement mou. Non vraiment j'aurais voulu entendre autre chose. Tant pis.