FAITH NO MORE n'a jamais proposé une Musique facile d'accès pour l'auditeur, elle se mérite...
D'une inventivité de tous les instants, le groupe de Frisco nous a toujours offert de la qualité.
Il m'aura donc fallu sept écoutes de ce "Sol Invictus" pour me faire un avis définitif. La première fut un peu ennuyeuse, et ce n'est qu'à partir de la cinquième que j'ai véritablement compris ce qui clochait...

18 ans d'absence discographique, pensez-donc ! Il s'en est passé des choses dans le paysage musical depuis, mais FNM est un groupe culte, ses membres le savent parfaitement, et ce nouvel album sera sans nul doute écouté par le plus grand nombre. Seulement voilà, ça coince à certains endroits, et le copier/coller pointe le bout de son nez sur plusieurs morceaux, comme "Superhero" et "Separation Anxiety", qui semblent extraits d'une réédition « deluxe » d' "Angel Dust"...
Et que dire de "Sunny Side Up", petite « croonerie » énervée digne de figurer sur "King For A Day...", c'en est trop ! J'aime beaucoup Mike Patton, mais on sent bien qu'il est le directeur artistique de ce nouvel opus trop téléphoné pour être apprécié à sa juste valeur.

Les titres ne sont pas mauvais mais ne transcendent plus vraiment l'oreille. En revanche, et c'est une constante dans l'histoire du groupe, l'album bénéficie d'une belle hétérogénéité bienvenue, avec de réelles fulgurances comme avec "Cone Of Shame", rageur et bien ficelé. Finalement, c'est en voulant à tout prix compliquer les choses que le groupe perd en efficacité. "Motherfucker" a les vrais attraits d'une bonne chanson de FNM, simple, limpide et mélodique, et ô bonheur, Patton chante vraiment et ne vomit pas à tout-va, oublie un peu son image de « beugleur » prévisible.
Ainsi, "Matador" et sa trame épique mais classique lui rendent enfin justice...

De toute évidence, un album de FAITH NO MORE sera toujours plus riche que la moyenne, mais c'est justement à cause de cette donne que le fan se doit d'être exigeant à son endroit.
Heureusement que tous les protagonistes s'en donnent à cœur joie, et même si Jon Hudson ne sera jamais Jim Martin, il gagne ici en personnalité en restant un guitariste correct.

Conclusion ? Un second trimestre passable, FNM se reposant trop souvent sur ses lauriers. Si les cinq garçons ne travaillent pas plus sérieusement à l'avenir, c'est le redoublement assuré, un comble pour ceux-là même qui avaient sauté une classe il y a quelques années maintenant...