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1994 Mother Tongue

MOTHER TONGUE - Mother Tongue (1994)
Par MULKONTHEBEACH le 18 Janvier 2014          Consultée 2988 fois

Votre chroniqueur a découvert MOTHER TONGUE en 1994, en première partie de The CULT à feu l’Elysée Montmartre… Tel est le triste destin de cette salle mythique parisienne, toujours pas réhabilitée à ce jour.
Après avoir fait la queue à l’entrée avec Ian Astbury, le bonhomme s’étant trompé d’entrée visiblement, celui-ci a eu droit à une rapide fouille au corps, avec ouverture de son sac par les videurs ! Moment cocasse, la soirée s’annonce bonne !

Bon, on prend toujours les « opening acts » avec une espèce de désinvolture, en restant au bar en sirotant sa bière, duquel on voit néanmoins tout ce qui se passe sur la scène.
Sauf que là, ben j’ai posé la mienne, et croyez-moi ça ne m’arrive pas souvent !
« What is that » ? Je m’approche et décide d’y jeter un œil, et une oreille par la même occasion, on ne sait jamais…

Je vois donc entrer en scène un chanteur/bassiste orné d’un stetson, avec les bras ornés de soleils tatoués plutôt mystiques, un guitariste hirsute torse nu armé d’une stratocaster élimée, puis d’un autre aussi louche que le précédent, et enfin un batteur chicanos à l’allure virile… Alors le son arrive, avec cette basse vrombissante qui annonce la couleur : on va avoir droit a du groove…
Bref, je ne me suis pas trompé, concert énorme, Hendrix et son EXPERIENCE sont vivants ! On nous aurait menti ???

Je fonce à la Fnac le lendemain, Je dis au vendeur (que je deviendrai 4 ans plus tard), « je voudrais l’album de MOTHER TONGUE, un truc énorme que j’ai vu hier en concert ».
Le vendeur me regarde et me dit « j’ai ça pour toi ».
Je rentre chez moi avec mon petit sac, enlève le cellophane et place le cd dans la platine prévue à cet effet, et là, c’est « danse avec les stars », je ne comprends pas ce qui m’arrive, ma jambe se met brusquement à bouger, et ça m’intrigue parce que la musique qui sort des enceintes ne m’est pas familière. En tout cas c’est intense !

Comme à mon habitude lorsque je découvre un album, je regarde et lis le livret qui l’accompagne, et je vois que le groupe s’est offert les services de Mario Caldato Jr pour les produire. Cet homme est quand même le producteur attitré des BEASTIE BOYS, ainsi que de prestigieux artistes brésiliens. Premier bon point distribué, le second étant cette pochette magnifique du visage de Jésus peint, à la lèvre tatouée… Intriguant.

"Broken" annonce d’emblée la couleur, ce voyage musical va s’avérer riche en sensations. Un rythme saccadé porté par une voix très personnelle qui me rappelle… Ben personne, et c’est bien là la qualité première et majeure de ce groupe, c’est à dire de proposer une musique un brin vintage, sans toutefois que les influences ne soient évidentes. "Mad World" nous conforte dans cette idée également.

Attention, voici le joyau de cet album, dès le troisième titre, rien que ça ! "Burn Baby", qui traduit à la perfection l’apanage de ces quatre Texans, qui est de ne rien devoir à personne ou presque, où la musique est ainsi déstructurée au possible, puis retravaillée pour laisser libre court à la liberté d’expression de ses géniteurs. Je sais, mon explication peut sembler un peu inepte mais il n’en est rien. Pour être plus clair, le style musical est un mélange où les changements de rythme sont nombreux, une sorte de « jam » savamment orchestrée, dans un contexte qui laisse les musiciens libres de tout, à condition de toujours tourner autour des harmonies et des mélodies, elles très écrites.
L’équipe de NIME vous le dira, j’écoute beaucoup de choses bien plus légères, mais la contradiction est la nature même de l’homme. Si vous aimez le groove de la fusion, des arpèges et des envolées « Wah wah » de « Stratocaster », une batterie qui joue de la guitare, une basse qui ronfle comme quelqu’un qui s’est envoyé une dizaine de « demis », et une voix qui vous file la chair de poule à chaque instant, allez-y tête baissée, on en reparle après…

Tout, absolument tout est d’une grande qualité ici, "Vesper", lente complainte acoustique enrichie de légères cordes se terminant en tornade avec ce chorus final "We Are Slaves To The Truth", tout est dit. "The Seed" aux textes poignants, est tout bonnement sublime. Dans la retenue comme dans la démence, MOTHER TONGUE est à son avantage. Les conventions et autres carcans sont interdits à son endroit, et c’est avec un plaisir non feint que nous plongeons dans un univers musical que peu ont l’audace et le talent de proposer aujourd’hui…

À l’époque signé par Epic/Sony, inutile de préciser que les retombées commerciales pour la major furent nulles, héhé… Le groupe continue néanmoins à sortir quelques disques destinés aux aficionados les plus purs, mais ne nous méprenons pas, la faute au manque d’argent accumulé, les changements de line-up ont fait leur œuvre, et la musique s’en ressent, CQFD ! Cependant, ce premier album est un diamant brut qu’un fan de HENDRIX, Hillel SLOVAK, d’un Neil YOUNG drogué et d’un Tom WAITS saoul, peut écouter sans retenue.

Indisponible depuis longtemps, ce disque est en écoute intégrale sur DEEZER, alors écoutez-le, achetez-le d’occasion sur PRICEMINISTER, mais faites quelque chose, ne le laissez pas mourir, il fait partie de l’Histoire…

Quel pied !!! Et mes cinq orteils lui donnent un 5/5 on ne peut plus justifié, et quand la tête et les pieds se rejoignent, on se dit que l’organisme fonctionne encore parfaitement.
Alors, même à plus de 40 ans, en ne mangeant pas « Bio » tous les jours, on peut s’en sortir… Pourquoi pas vous ?

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   MULKONTHEBEACH

 
  N/A



- David Gould (basse, chant)
- Christian Leibfried (guitare, chant)
- Bryan Tulao (guitare, chant)
- Geoff Haba (batterie)


1. Broken
2. Mad World
3. Burn Baby
4. Vesper
5. Sheila's Song
6. The Seed
7. Damage
8. Fear Of Night
9. So Afraid
10. Venus Beach
11. Entity
12. Using Your Guns



             



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