Pour son dixième album, BELPHEGOR fait les choses en grand : non seulement décide-il de faire une espèce méli-mélo de tous ses styles exercés à travers les époques, mais ils prennent également la décision de faire un leur tout premier "trio" vocal de l’histoire avec deux légendes… Un régal !

Premier constat lors de l’écoute : la voix d’Helmuth, fort différente d'à l’habitude. Si le bonhomme avait toujours eu la même force vocale qu’à ses débuts, peu de variantes avaient été jusqu’ici entrevues : il s’agissait d’un mélange plutôt parfait entre "Death" et "Black". Ici, la belle part est attribuée à la voix caverneuse, mais beaucoup plus grave qu’auparavant. S’il faut un certain temps d’adaptation, force est de constater que ce changement donne à "Conjuring The Dead" un aspect très unique dans la discographie, ajoutant même clairement une coupure par rapport au passé.

Pour le reste, il s’agit de BELPHEGOR dans sa version classique, les Autrichiens ayant eu la bonne idée de ne pas réitérer les égarements de "Blood Magick Necromance", sauf sur un "Rex Tremendae Majestatis" plutôt progressif et long. On retrouve également du "Blackened Death Metal" de bûcherons sur le délicieux "Flesh, Bones And Blood". De même, nos barbares reviennent avec leur musique d’ambiance perverse sur les deux derniers morceaux.

Bien sûr, ce qui attire la curiosité est le trio vocal : Helmuth aux refrains, alors que Benton de DEICIDE et Attila de MAYHEM s’occupent des couplets. Le morceau est excellent, la voix de cochon de Benton contrastant parfaitement avec celle haut perchée schizophrénique de Csihar. Si en plus on prend en considération que "Legions Of Destruction" est amené par un court mais sympathique instrumental ("The Eyes"), on tient ici un beau petit bijou bien noir.

Excellent, classique mais original à la fois, "Conjuring The Dead" peut se targuer d’être une excellente suite au très moyen "Blood Magick...". Si la nouvelle voix de Helmuth demande un certain temps d’adaptation, il est clair qu’il s’agit d’un investissement valant allègrement la peine tellement cette galette se place dans le haut du podium discographique de BELPHEGOR.

Morceau préféré : "Flesh, Bones And Blood".

Morceau historique : "Legions Of Destructions".