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KAMELOT - Silverthorn (2012)
Par JEFF KANJI le 29 Octobre 2012          Consultée 13604 fois

Après un "Sacrimony" rassurant mais pas forcément représentatif de la qualité de l’album à venir (je me rappelle ma déconvenue à la découverte de "Poetry For The Poisoned", le single "The Great Pandemonium" était plutôt séduisant), voici venu le moment pour KAMELOT d’affronter la foule avec son nouveau frontman, monsieur « plein de qualités » Tommy Karevik. Il s’est montré très convaincant sur le single (cf. chronique en ces pages) et l’adjonction d’une voix féminine, pas une première pour la formation américaine, et d’une voix extrême, semblait vouloir tout compiler sur le même morceau… qui s’avère au final pas l’un des plus percutants de "Silverthorn". Quand on repense aux qualités que je lui avais trouvées, voilà un menu des plus réjouissants.

Partons dans un voyage dans l’Angleterre victorienne du XIXème siècle. Cet univers représente toujours un cadre idéal pour développer des trames romantiques à l’esprit gothique voire steampunk. Par ailleurs, KAMELOT, en se réappropriant le mythe de Faust sur "The Black Halo" avait déjà fait de même, même si là c’était l’Italie qui s’invitait à la fête. À l’image du très bel artwork (une habitude avec KAMELOT), on peut admirer la silhouette et le visage de Jolee, l’héroïne de ce concept-album, qui meurt enfant dans les bras de ses deux frères jumeaux et qui revient hanter ses proches à l’âge adulte, le groupe ayant volontairement laissé de larges espaces à l’interprétation de chacun. Ce script rappelle d’ailleurs étrangement celui du fameux "Abigail" de KING DIAMOND. Et KAMELOT parvient à approcher sans complexe l’ambiance et la qualité du chef d’œuvre précité tout en se montrant sous son meilleur jour.

Le discret mais talentueux Oliver Palotai a clairement mis son talent à contribution sur "Silverthorn". Dès l’introduction "Manus Dei", on ne peut être que soufflé par la qualité et la finesse des arrangements. À l’image de ce que notre ami Volthord décrivait dans sa dernière chronique d’ENSIFERUM, KAMELOT a le don de nous avoir d’emblée composé une introduction digne de figurer au même rang que les plus belles pièces Metal de la bande à Thomas Youngblood. On remarque également une ampleur orchestrale et chorale que l’on n’avait encore jamais observé chez la bande. En cela, ils vont plus loin que leur opus de 2003, "Epica", où l’aspect symphonique était bien mis en évidence pour servir là aussi un concept. Il suffit de s’intéresser un instant aux crédits de l’album pour constater que cette impression était la bonne. KAMELOT, qui doit à la fois introniser son nouveau chanteur et tenter de redresser la barre en termes de qualité, a mis les petits plats dans les grands.

Et outre les deux jeunes femmes, Elize Ryd et Alissa White-Gluz, c’est une véritable chorale que KAMELOT a mis sur pied, rassemblant de sacrées pointures masculines (Thomas Rettke, Robert Hunnecke-Rizzo, le regretté Simon Oberender, décédé peu après la réalisation de "Silverthorn") et féminines (Amanda Somerville, Elize Ryd). On retrouve ainsi toute la clique de HEAVEN’S GATE, avec à sa tête les très reconnus Sascha Paeth et Miro Rodenberg, responsables avec la fine équipe des plus grandes réussites et des chantiers les plus pharaoniques en matière de Metal Symphonique (AINA, AVANTASIA, RHAPSODY et KAMELOT déjà par le passé). Et on va écouter cette chorale à l’œuvre sur les remarquables "Manus Dei", très RHAPSODY dans l’esprit ou encore "Veritas" ainsi que sur le splendide pont de "Silverthorn", chanté façon chœur d’enfants.

Tommy Karevik s’affirme comme un membre à part entière et non pas seulement comme un successeur de Roy Khan. Il accomplit des performances remarquables, que ce soit dans le registre Heavy ("Solitaire") ou dans le plus feutré et romantique ("Song For Jolee"), le summum des frissons étant atteint sur la première partie de "Prodigal Son" où il est touché par la grâce. Thomas Youngblood a trouvé un partenaire de choix et l’équipe semble plus soudée que jamais. Aucun membre du groupe ne ressort plus qu’un autre et Casey Grillo et Sean Tibbets (le bassiste originel rentré au bercail sur l’opus précédent) ont tout le loisir de nous faire dodeliner de la tête sur "Veritas" assez proche du référentiel "Epica" ou nous embarquer dans des digressions progressives ("Ashes To Ashes"). Thomas Youngblood a retrouvé sa verve et c’est avec délectation que l’on reconnaît le fameux riffeur qu’il est capable d’être.

Rayon composition, KAMELOT a réussi à intégrer l’aspect orchestral qu’il a beaucoup développé à partir de "Ghost Opera" à une musique accrocheuse qui retrouve le charme qui avait fait le succès du groupe dans la première moitié des années 2000. KAMELOT goûte à nouveau au Speed avec "Torn" qui s’inscrit dans une veine à la "The Black Halo", et a repris foi dans les hymnes fédérateurs ("Sacrimony", "Solitaire"), sans jamais tomber dans le pompier. Les sonorités teintés d’orient, que Thomas Youngblood affectionne tant sont également de la partie, mais intégrées avec maîtrise. Les ballades s’avèrent également de grandes réussites, et "Song For Jolee" et "Funeral" (première partie de "Prodigal Son") atteignent l’émotion de "Abandoned" ou encore "On The Coldest Winter Night" sans sourciller, portés par l’interprétation de Tommy Karevik. Et avec "Prodigal Son", KAMELOT retrouve l’ambition des pièces à tiroirs telles qu’il les avait expérimentées sur "Karma". L’introduction mortuaire, où les chœurs et l’orgue amènent la ligne vocale d'un Tommy Karevik au summum de la délicatesse, n’est que le prélude à une pièce de Power Sympho rehaussé d’aspects Prog parmi les plus belles réussites de la carrière du groupe.

Bast, notre éminent collègue, avait dit une fois que, selon lui, les sommets ne pouvaient être atteints plus de deux, trois fois dans toute une carrière. Après "The Fourth Legacy", toujours étincelant près de quinze ans plus tard et "The Black Halo", qui reste pour moi LE chef d’œuvre du groupe, il faudra désormais compter avec "Silverthorn" pour compléter ce podium, car s’il n’est peut-être pas le plus réussi, le temps en décidera, il n’accuse aucune faute de goût, réaffirme un sens de la composition et une gestion de l’effet de surprise parfaitement maîtrisés. Les soli épars mais détonants de Thomas Youngblood ou encore l’excellence des arrangements d’Oliver Palotai, associés à la verve et la pureté de la voix de Tommy Karevik viennent redorer le blason de KAMELOT et, mieux que ça, lui permettent de retrouver sa place sur le trône du Power Prog Symphonique. Signe des coups de maître, "Sacrimony" était cette fois-ci l’arbre qui cachait la forêt. Après SONATA ARCTICA au second trimestre, c’est KAMELOT qui sort l’un des manifestes Heavy de 2012. Les formations les plus talentueuses du style, qui semblaient s’être un peu égarées / reposées sur leurs lauriers, montrent que leur statut est loin d’être usurpé et nous rappellent qui sont réellement les patrons.

Morceaux préférés : "Ashes To Ashes", "Veritas", "Solitaire", "Prodigal Son"…
Un peu en dessous : "Falling Like The Fahrenheit"

4.5/5.

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   JEFF KANJI

 
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   (2 chroniques)



- Tommy Karevik (chant)
- Thomas Youngblood (guitare)
- Oliver Palotai (claviers, orchestration)
- Sean Tibbets (basse)
- Casey Grillo (batterie, percussions)
- Annelise Youngblood (chœurs)
- Amanda Somerville (chœurs)
- Emilie Paeth (chœurs)
- Noa Rizzo (chœurs)
- Thomas Rettke (chœurs)
- Robert Hunnecke-rizzo (chœurs)
- Simon Oberender (chœurs)
- Cinzia Hunnecke-rizzo (chœurs, chant sur 12)
- István Tamás (accordéon sur 6)
- Sascha Paeth (guitare additionnelle, chant sur 3)
- Miro (claviers, orchestration)
- Elize Ryd (chant sur 2,6,9, chœurs)
- Alissa White-gluz (voix death sur 2, chant sur 11)


1. Manus Dei
2. Sacrimony (angel Of Afterlife)
3. Ashes To Ashes
4. Torn
5. Song For Jolee
6. Veritas
7. My Confession
8. Silverthorn
9. Falling Like The Fahrenheit
10. Solitaire
11. Prodigal Son
- part I: Funeral
- part Ii : Burden Of Guilt (the Branding)
- part Iii: The Journey
12. Continuum



             



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