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DRONE  |  STUDIO

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SUNN O))) - White1 (2003)
Par MOX le 23 Janvier 2010          Consultée 5436 fois

« Ah ah ah, Masami Akita, merveilleux ! On l’applaudit bien fort ! Merveilleux ! Quel talent ! Quel Japonais, cet homme ! Ha ha ha, très bon. Très bon. Bien… Qu’avons-nous maintenant ? Que ne me souffle-t-on pas dans mon oreillette sale ? Ah, oui, très bien, un nouveau collaborateur ! Ah, Julian Cope, merveilleux ! Le voici qui arrive, ho il est bien habillé ! Très bon, Julian Cope, très bon ! Mais oui, on se souvient bien de ses performances chez les TEARDROP EXPLODES, ah ah ! Mais oui, vous l’avez reconnu, et on ne l’a pas encore écouté, mais quel talent ! Oui oui, SUNN O))) ils sont d’accord, on les voit au fond, ils esquissent un petit sourire derrière leurs barbes, ah qu’ils sont contents d’être là… Bon, mon p’tit Julian, ça va t’es à l’aise, bien tout ça ? Je te presse pas, hein, mais O’Malley et Anderson ça fait dix minutes qu’ils tiennent une note là, c’est pas qu’ils auraient peur de continuer encore quarante comme ça hein, mais on craint une coupure d’électricité avec les ouatmilles watts qu’ils nous consomment actuellement, donc si tu pouvais participer avant que les plombs pètent… Tu nous fais quoi alors, mon p’tit père ? Une récitation ? Tu vas réciter quoi ? Un poème ? Ha ha, merveilleux, un poème, quelle idée ! Fabulogorique ! Quelle talentuosismatique ! On t’écoute, parle bien fort dans le micro sinon les vieilles n’entendront que les infra-basses ! »

Une demi-heure plus tard, mais aussi environ cinquante écoutes après, j’ai l’impression d’avoir été témoin d’une idée géniale mais peut-être surexploitée. Car mettre en surimpression d’une musique angoissante et semble-t-il figée une récitation théâtrale dans un style lui aussi menaçant donne, au final, tous les outils nécessaires à la compréhension des « sensations » que le groupe veut créer. Cette idée de menace, d’angoisse, qui paraît avec le recul si évidente pour l’amateur, se heurte souvent au début à l’inintelligibilité (j’ai tenté, et mon traitement de texte ne me l’a pas souligné, on garde donc ce mot très lourd) de la chose. Mais un parler incantatoire, voire haranguant, modèle si facilement une forme au Drone de SUNN O))) ; un Drone qui, je me répète, descend le trouillomètre à zéro. Seulement voilà, Julian Cope n’a pas l’air commode mais son petit manège finit par s’essouffler. Etonnant, non ? Le mec, il se coltine une heure de musique avec trois accords, et il fait sa précieuse après un quart d’heure de monologue. Et je vous ai pas raconté, y’a encore un quart d’heure de trafic de sons après ça. La demi-heure (oui, c’est du calcul mental pas trop difficile) que dure l’entame de "White1" est en fait assez assommante, et c’est en cela que l’idée de départ me semble surexploitée.

Alors que "The Gates Of Ballard", pardon. C’est encore un autre registre, même si l’on retrouve le chant (folklorique et un poil désespérant, cette fois) de la nana de THORR’S HAMMER, où le groupe s’essaie à quelque chose de plus rythmé, pas très loin du Stoner, mais toujours les pieds bien boueux de Drone. S’ensuivent donc du riff sale, un peu sourd et ultra-saturé (et plus proche des 20Hz que des 20000, mais bon, ça on s’en doutait) mais répété ad nauseam, comme une malédiction ramenant sans cesse le groupe à son origine. Pourtant, dans un réel souci de renouvellement, c’est un autre Drone qu’on entend cette fois-ci, sans crissements, sans grincements, et accompagné d’une boite à rythme plutôt curieuse, pas organique pour un forint et… répétitive. L’expérience déboussole cette fois-ci, et permet à SUNN de gravir encore quelques échelons, plus haut dans l’originalité et le fourmillement de concepts.

Même constat pour la dernière partie d’ailleurs (je fais du titre par titre, c’est moche, je promets de me punir), sauf que cette fois-ci, on retombe dans les travers du Drone assommant, non pas parce qu’on vient de se prendre une demi-heure de dégelée ultra-saturée, mais parce qu’on met ici le pied sur une frontière, très ténue, entre Drone et ambient, et sur laquelle on y joue une musique certes « cyclique » mais parfaitement décousue, crevée de blancs d’une seconde, entretenue par des « retours » de sons, des variations de volume, et des bruits qu’on va classer divers. Oui, divers, parce que bon, je sais pas si ça intéresse grand-monde de savoir qu’on entend d’abord un didgeridoo humain, puis un stroboscope hypofréquencé, un claquement de mouette en rut suivi d’un cacassement ainsi qu’un zinzinulement et un vagissement (je viens de gagner deux lecteurs avec ce mot, me dit-on).

Bref, on blague, on blague (d’ailleurs : quelle est la différence entre… ok, j’arrête) pour étoffer la chronique d’une musique où il se passe -et cette fois-ci c’est pour de vrai- finalement peu de choses, mais vient pourtant le moment où l’on rabat ses zygomatiques pour juger un peu l’œuvre. Je porte donc mes bésicles à mon nez, et après une bonne inspiration, je décrète ce "White1" comme moyennement chiant bien que parfaitement intéressant. On se réjouit, en fait, de voir SUNN déborder d’énergie et de projets saugrenus, mais on déplorera un certain manque de réussite, comme disent les commentateurs d’un sport que je trouve vraiment bien : le football.

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- Greg Anderson (guitare, basse)
- Stephen O'malley (guitare, basse)
- Julian Cope (chant)
- Runhild Gammelsæter (chant)
- Rex Ritter (claviers)


1. My Wall
2. The Gates Of Ballard
3. A Shaving Of The Horn That Speared You



             



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