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DOOM/DRONE  |  STUDIO

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SUNN O))) - Altar (2006)
Par METAL-O PHIL le 2 Avril 2007          Consultée 10808 fois

Représentant le plus connu du courant le musical reconnu comme étant le plus emmerdant au monde, SUNN 0))) est par extension le groupe le plus emmerdant au monde.
Pour cette nouvelle galette, les voilà de mèche avec BORIS, les japonais bien connus pour leurs bizarreries du rock et leur penchant pour la musique minimaliste. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils se sont bien trouvés. D’autres invités tels que Joe Preston (EARTH, précurseur du drone) ont également contribué à ce projet. L'AVANTASIA du doom en quelque sorte. Ca promet... Les paris sont d’ores et déjà ouverts. On pronostique en moyenne 5,76 notes dans tout l’album.

Le premier essai s’appelle « Etna » et porte bien son nom. SUNN 0)) est passé maître dans l’art d’imiter un volcan qui gronde (ou moteur de tracteur si vous voulez, mais c'est hors contexte...). On a ici l’ersatz du riff drone immobile que SUNN nous a fait découvrir, apprécier et dont nous nous sommes aussi lassés. «Etna » sonne pourtant comme une renaissance de cette chanson-type. SUNN 0))) n’a jamais semblé aussi puissant, aussi grandiloquent. Dans un style qui se veut minimaliste, la moindre petite touche en plus peut modifier grandement l’ensemble. C’est le cas ici avec cette nappe de clavier qui rend « Etna » impérial. Une batterie arythmique vient se greffer au morceau et n’en fait qu’à sa guise. Le résultat est anarchique : des breaks rapides sur un mur imposant de guitares tout ce qu’il y a de plus lent.
La musique perd le sens du rythme. Elle le retrouve à la fin du morceau où batterie et le reste fusionnent dans une ultime exécution de ce riff martial.

Second morceau, un petit interlude qui illustre une autre facette de la musique de SUNN 0))), « N.L.T. » ou l’expérience de l’absence de mélodie. Tout se joue ici sur des percussions et des cymbales provoquant un effet de souffle ambiant. Idéal pour simuler l’enfermement. L'autre nom du Drone, le Crippling doom soit doom paralysant, est ici on ne peut plus approprié. L’expérience a déjà été faite par le passé, mais là encore, on se sent pris au piège et obligé de dire bravo.

C’est entre autres ce qui fait débat avec SUNN 0))) et leurs compères:
D’une part d'interminables chansons dont le leitmotiv est le non rythme, la répétition. De l’autre une musique qui n’est rien d’autre que du bruit. On est d’accords là-dessus, ce n’est pas GREENDAY... Voilà pourquoi on considère souvent qu’il s’agit à moitié de musique et à moitié d’arnaque.
Mon avis est que le Drone et plus globalement les courants minimalistes proposent une expérience nouvelle de la musique, différente des standards que nous connaissons. Une musique très ambiante et qui, mine de rien, n’est pas si facile à créer qu’on pourrait le penser. Certes, il y a le cliché du groupe qui se trouve un riff de deux notes et le répète sur 20 minutes pour faire un morceau. Les SUNN 0))) eux-mêmes avouent dans leurs interviews parfois penser leur musique comme une grosse blague. Des dérives, il y en a partout. C’est sûr que j’ai du mal à imaginer Stephen O’Malley et Greg Anderson utiliser une partition...
Cependant, il s’agit bien d’une musique, fondamentalement différente. Et cette démarche n’est ni gratuite ni hasardeuse. C'est bien ce vide ambiant qui fait le plus d'effet sur un cerveau humain. Ecoutez donc rundgång um die transzendentale säule der singularität (inutile de traduire en français, ça ne veut rien dire) de BURZUM sur l'album Filosofem. 25 minutes figées, aucune progression. Mais quelles sensations!

Revenons-en à nos moutons : « The Sinking Bell » est plus dans la lignée du post rock expérimental aérien des japonais de BORIS. Une chanson fabuleuse, tire-larme à souhait. La voix féminine y est particulièrement touchante. On atteint ici un rare niveau de mélancolie, faisant passer ANATHEMA pour des clowns.

S’ensuit « Akuma no kuma » (et son cor massif) avec ses sonorités très « centrale électrique » puis « Blood Swamp » où SUNN n’a jamais été aussi stressant. Là encore, la batterie y fait une apparition surprenante et remarquable. Incroyable ce que la torture d’une guitare accordée de manière abyssale peut produire comme vrombissement. On ne reconnaît même plus l’instrument. Ces vibrations sont insupportables pour un mental sensible. C’est en cela que la musique de SUNN 0))) est autrement plus cauchemardesque que celle de n’importe que groupe de Grind.

Entre temps, c’est avec un duo sample/chuchottements (« Fried eagle mind ») que BORIS et SUNN nous auront plongé dans une atmosphère fantomatique où tout ce que vous regardez devient inquiétant et menaçant. Faites l’expérience d’écouter cette chanson via les écouteurs de votre lecteur mp3 en observant le paysage. La moindre branche devient angoissante. Là encore, les artistes prouvent leur capacité à plonger votre cerveau dans un profond malaise. Ici, on visualise un esprit qui se sent étouffé, menacé de toutes parts. On en deviendrait paranoïaque.

La version Vinyl d’Altar contient un dernier titre, « Her lips were wet with venom », qui pourrait être le fond sonore d’une guerre sanglante. Du bruit, de la violence, de la terreur, la mort environnante. Un morceau anecdotique néanmoins.

Qu’importe, le mal est fait : Altar est une perle de minimalisme musical, un plongeon sans retour dans les recoins les plus sombres de l'âme.

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   METAL-O PHIL

 
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- Sunn 0)))
- Stephen O’malley (guitare)
- Greg Anderson (guitare)
- Boris:
- Atsuo (batterie, chœurs)
- Wata (guitare)
- Takeshi (basse)
- Invités:
- Jesse Sykes (the sweet hereafter;chant sur)
- Kim Thayil (soundgarden;guitare sur 'blood)
- Joe Preston (earth;chant sur 'akuma no kuma)
- Phil Wandescher (jesse sykes , the sweet here)
- Rex Ritter (jessamine, fontanelle)
- Tos Niewenhuizen (beaver, god)
- Steve Moore (earth)
- Bill Herzog
- Dylan Carlson


1. Etna
2. N.l.t.
3. The Sinking Bell (blue Sheep)
4. Akuma No Kuma
5. Fried Eagle Mind
6. Blood Swamp
7. Her Lips Were Wet With Venom(bonus Vinyl)



             



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