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AMBIENT BLACK METAL  |  E.P

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- Style : Trist, Am Himmel, Darkspace

NEMORENSIS - Lady In The Lake (2013)
Par STORM le 23 Juillet 2023          Consultée 590 fois

Le soleil baissait en clarté, la nuit allait paraître laissant un pâle croissant de lune s’intensifier. La crise était passée malgré son intensité. Cette promenade dans les bois y était pour quelque chose, elle avait été salvatrice et semblait s’éterniser. Maintenant que le soir tombait, il lui fallait revenir, repartir vers la civilisation, près des hommes. Il hésitait longuement, son esprit le contrariait sans cesse et le poussait à rester. Il reprit son chemin mais ce dernier semblait se dérober devant lui et déviait de sa position initiale. La moiteur de la nuit montait, le végétal excrétait enfin son humidité et une légère brume semblait brouiller l’air. Il remarqua cependant que certaines choses paraissaient intrigantes et anormales. La faune, d’ordinaire bruyante et savante en ce début d’été, brillait d’un silence assourdissant. D’habitude les geais jasaient d’arbre en arbre, les corneilles animaient les environs, pourtant tous semblaient avoir fui. Il continua sa marche et ses pas semblaient sourds, comme si la flore tempérait la force de ses pas. En y regardant de plus près, il remarqua qu’un chemin s’annonçait devant lui, les végétaux se pliaient, les branches des arbustes et des feuillus s’écartaient, dessinant ainsi une sente inconnue. Et pourquoi ne pas le faire se disait-il ? Pourquoi ne pas emprunter cette traverse remarquable où la nature m’invite ? Rien, ou si peu me retienne à revenir au monde des hommes, alors je me dois de continuer à profiter de la tiédeur de la nuit, de ses voix sibyllines surgissant dans mon esprit et semblant me chuchoter de grands secrets. En empruntant ainsi ce chemin dérobé, un halo lumineux gagna l’horizon illuminant, de manière saisissante, un pan de cette forêt.

Des voix de cathédrales saupoudraient la cime des arbres en retombant jusqu’au sol et l’invitaient à persévérer dans son excursion. L’effet s’amplifiait à mesure que le chemin approchait de cette lumière prononcée. L’étonnement et la surprise furent immédiat quand il découvrit qu’un vaste lac étincelant absorbait la lueur lunaire et la reflétait sur tout son diamètre. Était-ce un marais perdu et inconnu du monde des vivants ? En l’observant de plus près il ressentit comme un appel. Cette voix lézardait l’air ambiant et un grésillement hypnotique se jumelait aux clapotis de l’eau sur les rives. Des cris déchirants à nouveau fendirent l’air mais trouvaient naissance près de ce qui semblait être une présence entourée de rochers. Guidé par sa curiosité, il découvrit qu’il s’agissait du corps d’une femme allongée flottant dans l’eau sur le dos. Sa peau était intacte, quoique diaphane, son regard paraissait doux et fixé aux étoiles. L’ingénuité de sa position lui rappelait "Ophélia", cette œuvre magistrale du préraphaélite anglais John Everett Millais, à la différence notable que cette femme vivait, des mouvements d’eaux l’entouraient et elle lui tendait la main ouvertement. Tout en s’en rapprochant davantage, il sentit une noirceur gagner la surface du lac, jaillissant des profondeurs et inhibant peu à peu l’étincelante lumière. Des voix féminines surgissant de nulle part s’empressaient, tout à coup, de résonner en lui. Il distinguait pourtant très nettement les lèvres de cette Ophélia les prononcer. Et la voix mua, devint vociférante et lui ordonna : "Ce qui montera des marais, ce qui se manifestera en toi, accueille-le, ne résiste plus, laisse les tourments s’emparer de ta chair. Laisse-la s’épandre, retrouve-la, rend transcendant l’immanence traître. Embourbe-toi, la vase de la vie te conduit mais te retient, tu ne quitteras plus ce lieu. Il te dévorera, tu lui appartiens. Recueille la clarté des étoiles qui doucement semble faire glisser la nuit. Appelle-les avant que les nuages ne t’y empêchent. Jouis de ce rêve, sens l’irrésistible te gagner, combats l’angoisse qui te fait suffoquer. Résiste encore un peu, avant de baisser la garde et les armes. Tu n’auras plus à subir, tu te laisseras aller, nous te dévorerons, nous aurons ce plaisir indicible et tu rempliras à nouveau cette vase".

Il s’échappa un instant du lac mais le visage de cette femme s’essaimait partout où il posait son regard. Sur les troncs d’arbre, sur la terre qu’il foulait, dans les ornières ; les feuilles bruissaient et se faisaient miroir de ses traits. Perdu dans ce désordre, il sentit une grande fraîcheur s’emparer de ses pieds. En les regardant il comprit que le lac débordait et cherchait à le rattraper. Sans grande lutte il se laissa aller et se faire emporter. Cette femme tourbillonna sur elle-même et le rejoignit. Le lac se vida presque instantanément, perdit son aura scintillante et laissa place à une modeste clairière que la lisière des arbres encadrait. Enfin les rapaces nocturnes s’appropriaient le silence de la nuit et entamèrent leur chasse nocturne. La nuit fut belle et demeura majestueuse jusqu’à l’aube.

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- Ross Major (guitare, chant, claviers, batterie, basse)


1. The Lady In The Lake



             



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