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DRONE/DOOM  |  STUDIO

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2009 1 Monoliths & Dimensions
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SUNN O))) - Kannon (2015)
Par LYRR le 7 Mars 2016          Consultée 2574 fois

Stephen O’Malley et Greg Anderson sont des hyperactifs. Non contents de participer à une myriade de projets musicaux chacun de leur côté, de gérer le label Southern Lord Records et d’avoir sorti trois albums en collaboration avec ni plus ni moins que, successivement, NURSE WITH WOUND, ULVER et Scott Walker, chanteur des WALKER BROTHERS, ils sont de retour six ans après le très bon "Monoliths & Dimensions" avec une nouvelle création signée sous le seul nom de SUNN O))) : "Kannon". Derrière ce nom aux consonances mystiques se cache un disque très court (trente-trois minutes à peine), une crâlée de larsens et autres vrombissements typiques du groupe, mais également une certaine déception artistique.

Je m’explique : le Drone, en soi, est une musique assez ennuyeuse si elle n’est pas utilisée avec une intention, un projet, un sens. Le Drone doit aller au-delà de ce à quoi il ressemble, c’est-à-dire essentiellement des bruits de guitare, pour soit enrichir une œuvre, comme chez Steven WILSON, soit pour en créer une en cherchant à développer son identité musicale propre, comme cela est le cas chez SUNN O))). Ce dernier a d’ailleurs le chic pour donner du sens à son Drone, et ce de manière de plus en plus marquée au fil des albums. Et "Kannon" ne fait pas défaut à la règle : l’album est composé comme une série de mantras sur le thème de la légende de Guanyin (appelée Kannon au Japon), le boddhisattva de la compassion. Les paroles d’Attila Csihar (MAYHEM), chanteur sur les derniers albums du groupe, s’inspirent des différents mythes associés à cette figure centrale du bouddhisme mahayana, celle qui a transformé l’Enfer (Naraka) en un paradis, celle qui est retournée parmi les Hommes pour sauver leurs âmes du cycle des renaissances (samsara). Mais le fait est que, malgré le potentiel message spirituel de l’album – quoique le groupe ne soit pas versé dans la religion, selon leurs propres dires (*) –, la musique peine à vraiment transporter l’auditeur dans son univers.

Le côté méditatif est mis en avant, les drones semblent apaisés ; le chant se fond dans la masse sonore, suivant la régularité des riffs. Attila déclame son texte d’une voix brumeuse, rauque, parfois presque inaudible, prenant à la fois la texture du drone et de la récitation de mantras. Il y a clairement de l’idée dans cette approche, et cela aurait même pu résulter en quelque chose de très bien ; mais il faut bien reconnaître que le passage du concept à sa réalisation est un peu décevant. Les trois titres se ressemblent beaucoup trop, et même si je veux bien concevoir que cela est naturel dans le monde du Drone/Doom, je trouve dommage qu’ils ne se différencient pas plus au niveau de l’atmosphère qui s’en dégage. "Monoliths & Dimensions" avait fait des merveilles en terme de créativité ; "Kannon" descend d’un bon cran de ce point de vue. Ce disque donne l’impression d’avoir été fait trop hâtivement, sans prendre le temps de développer pleinement ses idées, avec pour résultat de terminer avec seulement une trentaine de minutes de musique. Il manque peut-être des instruments supplémentaires, des expérimentations, ou encore un peu plus de recherche sur la place de la musique dans le bouddhisme afin de mieux s’en imprégner.

Au final, "Kannon" rate le coche par manque d’ambition. SUNN O))) nous avait montré sa capacité à innover sur "Black One" ou "Monoliths & Dimensions", mais ici il semble n’avoir pas mis assez d’efforts dans le processus créatif. La musique n’évolue pas, elle stagne au même niveau plutôt que d’explorer tout l’espace qu’elle ouvre. L’on peut sentir la démarche artistique derrière l’esthétique de l’album, mais il aurait fallu aller plus loin pour qu’elle parvienne à convaincre. A réserver aux fans du groupe.


(*) http://www.rollingstone.com/music/news/hear-sunn-o-s-bright-drone-metal-return-lp-kannon-20151130?page=2

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   LYRR

 
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- Greg Anderson (basse)
- Stephen O'malley (basse)
- Attila Csihar (invité : chant)


1. Kannon 1
2. Kannon 2
3. Kannon 3



             



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